30 juillet 2016

Au Castelas.

"Ecrivez le mot gare et vous montez dans un train qui n'existe pas." René Fregni.


C'est un lieu perdu, ou pas loin de l'être, un bout de route, un endroit isolé, les murs encore debout d'une ancienne ferme auberge désormais... fermée, de grandes tables vides sous un vieux chêne accueillant à l'ombre généreuse, des enclos pour troupeaux ne servant plus, ni à rien ni à personne, des fenêtres closes, des volets branlants, pas âme qui vive au plein soleil d'un juillet s'exténuant, le hameau avait été comme frappé du pire des maux. De celui qui laisse des cicatrices toujours à vif quel que soit le passage du temps, de celui dont on ne se débarrasse jamais, de celui qui marque au fer le cœur et tout le cortège qui défile avec, de celui qui meurtrit à jamais: l'abandon.
C’est bien toi d’aller acheter un truc pareil! Ah ça pour s’être foutu de sa gueule, ils n’y étaient pas allés de main morte. Ils avaient chargé la barque, ils avaient bien poussé la seringue...Que vas-tu faire pousser là-haut? Des pierres? Quels choucas perdus vas-tu nourrir? Penses-tu qu'on puisse être ami du vent? Mais qui va venir ici, dans ce trou ? Qui va monter jusque là-haut?  Qui ? Moi. Je répondais : moi. 
J’avais débarqué en septembre. C’était le premier où je n’étais plus obligé d’aller bosser. Ils m’avaient pressé comme un citron, maintenant ils jetaient la pulpe. Dégagez, on n’a plus besoin de vous. Puisque c'est ça, vous ne me reverrez plus, je m'isole, je sors du terrain de jeu, je m'éloigne. Foutez moi tranquille désormais.
J’avais six mois devant moi pour remettre l’auberge en état, écrire un livre et réouvrir au Printemps. 
Avant de monter là-haut, j’étais passé par la SPA, j’avais embarqué deux ou trois chiens, quelques chats. J’avais demandé à voir ceux qui étaient là depuis le plus longtemps, je me foutais pas mal de leur allure, de leurs marques,  je voulais juste essayer de rattraper un peu leur temps de caresses perdu. Les types et les femmes du refuge me regardaient avec de drôles d’yeux mi-Noé, mi-dérangé. Ils n’avaient pas tort, j’étais un peu des deux mais surtout le deuxième… J’avais aussi monté deux chèvres, qu’elles se tiennent compagnie, depuis le temps que je voulais fabriquer mon fromage. Et, pour faire bonne mesure, j’avais acheté un mulet, un âne pour m'aider dans les travaux difficiles et quelques poules pour les oeufs. Avec l’espace qu’il y avait dans les bâtiments ce serait le drame si je n’arrivais pas à leur trouver une place.
J’avais également commandé une éolienne, avec ce qui pouvait souffler au sommet, je pourrais sans doute me passer de l’odeur du pétrole, mais comme je n’étais pas tout à fait dingue, j’avais déniché un groupe électrogène qui devrait suffire à mes besoins : Un bon gros congélateur, un frigo, une vieille chaîne stéréo et une connexion internet. L’antenne qu’ils avaient dressée au pic un peu après le dernier virage m’assurait une bonne réception.
Le reste, cuisinière, poêle, chauffage, chauffe eau, marcherait au bois. Les quelques stères de chêne coupés  en un mètre, trouvés rangés dans la petite grange sud me feraient bien l’hiver.
J’avais dressé une liste des travaux à accomplir pour rendre l’endroit vivable et je les avais classés en trois groupes : Urgent, pas urgent, chiant. Je commencerais en octobre par m’atteler au premier groupe. Les deux autres iront se faire voir.
Je l’avais accrochée en évidence sur le mur près de la porte d’entrée. Quand l’un était terminé, je le rayais de la liste et passais au suivant. C’était simple, sans embrouilles, je n’avais pas mille questions à me poser le matin, je me levais, je savais quoi faire après le café. J’avais aussi passé le premier mois à faire le tour de l’endroit pour le connaître comme ma poche pour pouvoir en exploiter toutes les ressources. J’en avais trouvé une bien généreuse et d’une pureté magnifique qui me remplissait de bonheur même si j’en avais un peu bavé pour qu’elle me livre à domicile.
Le matin de bonne heure, avant qu’il ne fasse trop chaud ou je remontais les murs de pierre sèche ou je redressais une charpente et l’après midi j’écrivais mon livre. Au fond c’était la même activité. Les rangées de pierres et les phrases finissaient par faire un ensemble, comme une musique harmonieuse, la phrase d’après répondait à celle d’avant comme la rangée du dessous tenait celle du dessus.
Pour le bouquin ce n’a pas été aussi facile. J’ai passé un automne formidable, un hiver un peu délicat, c’est que ça caillait pas mal sur le plateau, les jours étaient bien courts et les soirées bien longues. À cause des bêtes, je ne pouvais pas m’éloigner trop longtemps, deux jours d’affilée tout au plus, quand je devais refaire le plein, je descendais le matin et j’essayais d’être de retour avant la nuit. On était venu me voir au début et puis les visites s’étaient un poil espacées.
C’est le deuxième été que j’ai acheté cent cinquante pieds de vigne, j’ai creusé les trous pour les y planter entre Aout et Septembre, j’en faisais deux par jours. Mon dos n’aurait pas accepté davantage et à l’age que j’avais il fallait que je commence à l’écouter celui-là. J’ai fini de les planter le vingt octobre. Je m’en souviens parce que je me suis dit que le vingt c’était une date d’une belle promesse pour des vignes... Le plus dur ça a été de creuser les trous, le sol était si sec, si dur que j’avais l’impression de m’attaquer à un plancher de béton et si j’avais attendu que la pluie attendrisse la terre, les ceps seraient encore dans la grange. Malgré ça je n’ai eu que peu de perte, il faut dire que l’hiver qui a suivi n’a pas été si rigoureux. Du reste, tout le monde ici pleurait en se souvenant des hivers d’avant. J’en suis tombé à genoux de bonheur quand vers la fin mars, en marchant dans les rangées, j’ai vu les premiers verts revenir. Monter des murs, faire un vin ou écrire un livre, au fond, c’est la même aventure.

En tout, je suis  resté trois ans au Castelas, trois années entières éloigné des malheurs du monde, c'était toujours ça de pris. Le premier hiver, j'ai perdu quinze kilos, le poids des ennuis sans doute.  Et puis j’ai dû m’en défaire. Du Castelas. On m'a dit, un jour, en ville, une bonne intention, que tu m'avais écrit. J'ai tranquillement, patiemment puis obstinément  attendu ta lettre mais elle n'est jamais montée jusqu'ici...
Durant ces longs mois, je n’ai pas vu grand monde rôder vers  chez moi. À part quelques égarés qui demandaient leur chemin et redescendaient vite fait, je ne parlais avec  presque personne. Bien sur, je m’adressais aux animaux mais on ne peut pas dire qu’on parle AVEC une poule… Il y a bien eu ces deux sœurs, deux hollandaises qui au printemps de la première année passaient par là en venant d’Utrecht sur la route de Compostelle. Elles s’étaient paumées quelque part mais l’important c’est le chemin disait-elles avec un accent au couteau. Elles sont restées quelques semaines, deux ou trois, je ne me souviens plus….Elles étaient fabriquées à la hollandaise : Immenses, blondes, solides de grands yeux bleus et un sourire toujours accroché à leur visage. Pas grand chose ne leur faisait peur, pas grand chose ne pouvait s’attaquer à leur sourire, c’est plutôt celui-là qui emportait le morceau. Comme elles voulaient aider en échange d’un endroit  où dormir et de quoi manger, j’ai sorti les balais et les serpillères et je leur ai montré, justement, la grande salle. Elles ont éclaté de rire :
Nous ce qu’on veut c’est monter des murs pas passer le balai ont-elles baragouiné. Vaincu par leur rire, je leur ai confié la bétonnière et ce qui va avec. Et je leur ai montré le mur des remises qui commençait à s’effondrer. Elles s’y sont mis avec ardeur. Elles maniaient cet engin bien mieux que moi et pour les murs, elles étaient imbattables. Je les regardais faire de loin. Elles chantaient, l’une en donnant à bouffer à la bétonneuse qui tournait sans répits, l’autre en alignant les pierres. De temps en temps, elles changeaient de tâche mais elles gardaient leurs sourires. Elles avaient l’air heureux et le boulot avançait si bien que j’ai été à court de ciment assez vite. Un jour j’ai dû descendre refaire le plein. Je les ai emmenées. Il s’en est raconté en bas quand on a déboulé mes arpettes et moi dans le magasin de matériaux. Elles m’ont fait acheter ce qu’il fallait pour la charpente des remises, on va s’y mettre après les murs ont-elles dit. En bas,  ils n’avaient, sans doute, jamais vu pareil équipage. Je dois dire que j’étais plutôt fier avec mes deux beautés. J’en ai profité pour un tour de ville avec elles dans le dos. Après un passage remarqué au Bar Central où je me suis rendu compte qu’elles descendaient les bières comme elles montaient les murs, on a laisse la ville derrière nous. J’avais à peine passé le panneau qu’elles dormaient effondrées à l’arrière, leurs deux queues de cheval claires sur le gris du ciment… Evidemment,  je suis tombé éperdument amoureux. Des deux. Mais pas en même temps. Un jour l’une, un jour l’autre. Elles n’en ont jamais rien su. Et puis les remises à nouveau comme neuves, au début de Septembre, elles ont repris leur route vers Saint Jacques.
Finalement, après de mauvaises analyses, je suis resté trois mois sans forces, j'ai dû revendre. 
C'est un pharmacien de Marseille qui en avait marre des malades, du golf, des diners du rotary, des labos escrocs, des petits vieux ronchonneurs et des visiteurs médicaux qui a racheté. D'un jour à l'autre, il a plaqué ses clubs,  sa femme, sa décapotable et son fond de commerce.
Au moins, viendront pas me chercher ici, avait-il dit en signant nerveusement l’acte de vente.
Je m’en vais faire des tisanes, des huiles essentielles et les vendre le reste de ma vie. Là-haut, il y a tout ce qu’il faut, du thym sauvage, aux cistes en passant par les tilleuls, les buis, la sarriette et le serpolet…
Avant de redescendre, je l’avais prévenu : Surtout méfiez vous du silence : il fait un de ses bruits là-haut... Quand vous n’entendrez plus que lui, allez passer quelques jours en ville, vous replonger dans le bazar, revenez vers la vraie vie, ne vous laissez pas emporter...
Ça vous évitera de devenir fou. Vous verrez, à part ça,  le vent est un compagnon formidable mais il faut s'en garder, il peut finir pas vous entrer dans la cervelle et alors là, là vous ne répondrez plus de rien et vous finirez comme tous ces jobastres qui trainent dans les rues en parlant tout haut dont on dirait qu’ils sont plusieurs à l’intérieur...
Il m’avait proposé de remonter quand je voulais. Avec le boulot que vous avez fait ce sera toujours un peu chez vous avait-il ajouté. Revenez quand vous serez guéri... Je l’avais remercié. Il était pas obligé. Je lui ai laissé les bêtes. Comme ça les premiers mois, vous aurez quelqu'un à qui parler, vous serez surpris, ils s'entendent bien avec les types bizarres,  j'ai dit. Il a souri.

Les bouquins ? J’en avais pondu deux. Pas un seul éditeur n’en avait voulu. Pas trépidant, comme écrit à la massette et au burin m’avaient-ils envoyé au visage.
Dans le fond, en étant un tant soit peu honnête, comment leur en vouloir?

Ils n'avaient pas si tort que ça.





24 juillet 2016

Martichong.

Les bizarres hasards de l'existence qui sont toujours surprenants, veulent qu'au moment même où j'entendais dans une chanson enfin, une scie, cette phrase époustouflante de Christophe Maé, le chanteur qui convertirait à la langue des signes, je vous préviens, ça pique les yeux et le cerveau:

C'est con le bonheur, ouais, car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là.

Après ? Après quoi, on peut se le demander, mais bon, admettons... Alors, oui, la première fois qu'on l'entend, celle-là, on en reste scotché, baba, sidéré, sans voix, ébaubi et... cependant vaguement moqueur... Mais on se renseigne et on apprend qu'il en aurait vendu plus de deux cent mille... Alors parce qu'on est une teigne, on se dit qu'ici-bas, le mauvais goût est amplement partagé... 
Quand je pense qu'Allain Leprest a filé méconnu...
Au même instant, donc où j'entendais cette fulgurante fulgurance, j'étais mis en présence du texte de son prochain, n'ayons pas peur des mots: Eclair de génie? Création? Oeuvre?
Et inutile de vous dire à quel point de non retour, j'ai été ébloui... Aveuglé serait plus juste. 
Comme je suis partageur, je vous en fais profiter. 
Le titre ne serait pas encore définitif mais pour l'instant le choix est entre: À quoi que ou bien Pourquoi que. Ils hésitent, on les comprend.
Ne me remerciez pas, c'est cadeau.

À quoi que ça te serve de partire un jour
Puisqu'il faut, toujours déjà reviendre
A quoi que ça te sert d’aimer souffrir
Puisque l’amour, c'est hard à atteindre

J’ai au fond du coeur une colère de rage
Que j’ai pas ressentie depuis les pires orages
J’ai envie de crier de tout démollire
Je colère mes nuits blanches à te maudire.

Refrain:
Pourquoi que tu m’as fait devenir seul
Pourquoi ma vie c’est maint'nant sans toi
Pourquoi que je reste là tout seul ?
Pourquoi que toi tu dis: pourquoi pas ?

Ouais, je suis triste quand je pleure
Comme un nuage noir  oh oh qui coule
Waouh avant l’heure c’est pas l’heure
Tu me laisses comme un chien, pas cool.


Vivement qu'un jour, on ne reconnaisse plus le Martichon au bruit qu'il fait en chantant, mais à celui qu'il fera en se taisant...

20 juillet 2016

OFF.

Il n'y a, sans doute, que cette manifestation capable d'un tel éclectisme, d'une telle diversité, de tels propositions! 
Dans la même journée vous donner à voir, parmi les 1400, trois spectacles aussi différents les uns des autres dans un rayon de quelques centaines de mètres:

Hier,  donc, j'ai vu trois spectacles dans le cadre du Off à Avignon.
Le premier à 12h55, une pièce de théâtre classique de Jean Giraudoux: "Ondine" dans la Cour du Barouf au 7 bis rue Pasteur par une compagnie de la région parisienne. Une douzaine de très bons comédiens sur scène en extérieur, dont le couple principal, une pièce sur la fidélité à soi-même ou le renoncement, la réconciliation impossible des contraires, l'amour et l'engagement. Un théâtre de facture très classique où l'émotion vous attrape. Pour moi, Ondine était, jusque là, un texte de Pierre Desproges: "Ondine, on dîne, à table. Si vous voulez, le bar est fermé aux congres du fait même que le palais des congres est ouvert au bar..."
Désormais, elle sera également cette pièce de Jean Giraudoux.

Le second, un solo de Hip hop  à 18h aux Hivernales  18 rue Guillaume Puy. 
What did you say.
Un homme seul,  Brahim Bouchelagem danse, il a travaillé avec Carolyn Carlson qui lui a offert  huit poèmes qu'elle a calligraphiés et enregistrés, c'est donc sa voix à elle qui accompagne le danseur.
Une mise en scène superbe et onirique.

Le troisième, un groupe de musiciens, Les Fouteurs de joie qui portent drôlement bien leur nom. 
À 20h à Présence Pasteur au 13 Rue du Pont Trouca. Ils sont drôles énergiques, bons chanteurs, bons instrumentistes et d'humeur contagieuse. 
Leur spectacle s'appelle: Des étoiles et des idiots...






17 juillet 2016

Baie des anges.

"Que faire Nicolas?

Il faut enterrer les morts et réparer les vivants."


Anton Tchékov. Platonov.







Encore combien de morts à enterrer? Combien de blessures à réparer? D'absents à pleurer? De vies interrompues bestialement? Encore combien? Où seront assassinés les prochains? Comment le seront-ils? Combien seront-ils?


04 juillet 2016

Heureux, l'enfant...

Pour les Impromptus littéraires de la semaine. Le texte devait commencer par: Il a dévalé la colline Ses pieds faisaient rouler des pierres.


Il  a dévalé la colline
Ses pieds faisaient rouler des pierres.
Il riait comme tout un enfant,  heureux de vivre, d’imaginer le monde, à son idée,  lui appartenant et voulant croire qu'un avenir doré l’attend. Il riait dans l’été étincelant, dans la poussière blanche et chaude de l’après-midi, dans la lumière brûlante d’un soleil radieux.
___ Il est gentil cet enfant, dit sa mère énamourée à une voisine de banc.
Bien sûr, il est un peu différent des autres mais si gentil. L’ennui, c’est qu’ il me fait tout à l’envers, peuchère. Heureusement, que sa douceur et sa naïveté  le sauvent.
 ___ Sisyphe viens ! Viens vite ici mon chéri que je t’essuie le front, tu es trempé de sueur, tu vas m’attraper la mort ! Tu te rappelles, poussin, de ce qu’a dit tonton Albert ? Le jeu n’est pas seulement de faire descendre les pierres mais surtout de les remonter et si possible la plus grosse. Une fois là-haut  tu peux la laisser rouler  en bas puis, tu la REMONTES  ainsi de suite... Tu te souviens, mon coeur ?


C’est ça qui devrait te rendre heureux, mon amour. Normalement,vois-tu, c’est ça.



01 juillet 2016

L'art de faire une valise.

Pour les impromptus littéraires de la semaine. En cette période de gigotages, le thème était: L'art de faire une valise.


___ Si tu t’en vas, Lise, tu n’en as pas besoin d’une, lui dit simplement  Anna.
Anna, Lise, les deux meilleures amies du monde.
___ Ton départ si soudain, n’est pas une cata, Lise ajouta Anna. J’espérais simplement que tu attendes la fin du bal, Lise. 
___ Tu sais que m'épuises tendre Anna, avec tes jeux de mots si lourds, ajouta Lise. Donne moi plutôt un bon conseil pour éviter que ce départ me coûte, belle Anna.
___ Un conseil banal, Lise, pour tout voyage, tu n’as besoin que d’une chose à emporter avec toi, une seule chose qui ne tient dans aucun sac, dans aucune malle, ni dans aucune valise. Cette chose si précieuse est ton... désir, Lise… 
Si tu le peux, voyage léger et n’emmène que lui. Il ne prend aucune place puisqu’il la prendra toute. Pars d’ici avec des yeux neufs, curieuse, bienveillante, prête à tout recevoir, les bras grands ouverts, alors, je te le promets, les autres et le monde  s’offriront à toi. L'art de faire une valise est, au fond et surtout, celui de ne pas en emporter.
___ Oui, je vois, dans le même genre qu'on ne voyage jamais aussi loin qu'en restant immobile... Se moqua malicieusement Lise.



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