28 octobre 2009
Y a de beaux cieux, tu sais?
24 octobre 2009
Petit polème de saison.
De cette chanson qui était la sienne
Les manches des pelles, des ampoules
19 octobre 2009
Cheveux d’ange…
A "Mademoiselleesttendance".
J’avais remarqué son étal l’automne dernier. Et pas seulement parce que je la trouvais jolie.
Elle vendait des objets de décoration pour la maison, des trucs un peu anglais comme on en trouve pas mal par ici pour ces gens qui ont de jolies maisons très brittaniquement babiolées. Dans l'esprit de Béatrix et pas d'Harry: petits lapins blancs dans les verdoyants et pluvieux cottages, mais sans la sauce provençale, c'est à dire bleu lavande et cigales olives et tapenade, et pas comme certains autres achetant tout en Chine...
Ce qu'elle proposait, elle, était plutôt dans le registre élégant et raffiné. Des tissus, aussi, de la même veine.
Le dimanche matin, dans le coin c’est marché. Comme dans pas mal d’endroits. Ici, c’est celui de l’Isle, le plus couru de la région surtout par tout ce qui ne parle pas français… Un peu à cause de l'endroit, pas mal à cause des antiquaires. Il faut bien les meubler, les jolis mas. J’y vais tous les dimanches. Soit à pieds quand il fait beau et que je n’ai pas la flemme, soit en moto, en cas de grand soleil et de paresse, soit en bagnole s’il vente ou s'il pleut. Enfin, quoi quelle que soit la météo, j’y vais. Une sorte de messe. Une fois là, je me débrouillais pour passer plusieurs fois devant son stand pas seulement pour ce qu’elle vendait. C’est ainsi qu’on avait passé l’automne ensemble, elle et moi. A ne se voir qu’une fois par semaine, à ne pas nous parler mais comme ça on ne risquait pas l’excès de fréquentation, comme ça on avait peu de chance de se mésentendre. Je crois même que je ne lui ai jamais rien acheté. Heureusement qu’elle ne comptait pas sur moi pour vivre. Et puis vers Novembre, je ne l’ai plus vue. Je l’ai cherchée deux ou trois dimanches mais sans la trouver. Je me suis dit qu’elle avait changé de marché, d’endroit, de métier, peut-être qu’elle s’était mise à la colle avec un gentil client et que le dimanche elle restait, maintenant, sagement (hum...) au chaud du lit avec son nouvel amoureux ?
Et puis, vers le début Décembre elle a réapparu. Elle portait sur la tête des turbans de toutes couleurs, très joliment arrangés au-dessus de ses manteaux d’hiver à l’élégance raffinée. Des turbans ou des chapeaux, ou des casquettes ou des bérets, cela dépendait des dimanches. Elle n’avait jamais la tête nue… Un matin de la mi janvier, je me suis approché plus près des son étalage. J’ai vu que ses sourcils aussi avaient foutu le camp. Et je me suis dit que rien n’aurait pu cacher ses cernes, les deux noirs, qu’elle avait sous ses yeux magnifiques et verts, qui creusaient son visage comme deux rigoles tristes. Elle avait l’air défait et las. Et même ce qu’elle vendait semblait plus terne. Alors, pendant de longs mois, je ne l’ai plus revue. Au moins tout l’été. Je l’ai cherchée dans toutes les ruelles, il arrive que les forains n’aient pas toujours le même emplacement. J’ai cherché son étal, si je voyais ses objets, si je la voyais, elle. Mais non, rien pendant des mois. Je n’ai pas voulu penser au pire mais en écrivant cela c’est bien le signe que j’y ai songé…
A chaque dimanche, je faisais deux ou trois tours de ville pour tenter de mettre les yeux sur ses anges de pierre, ses bouquets de lavande, ses nappes mais envolés les anges, fanées les lavandes, pliées les nappes… Je savais désormais pourquoi j’allais faire un tour de marché le dimanche: Revoir la jolie vendeuse d’anges, celle aux si beaux yeux verts et aux turbans de couleurs qui cachent une vilaine calvitie de chimio.
Hier, donc, je tournais dans les ruelles. Ce que j’ai aperçu en premier c’était ses angelots. Mon cœur a accéléré d’un coup. Elle me tournait le dos, elle avait le buste penché dans des cartons. Je me suis approché de son stand. Elle s’est relevée et s’est tournée, elle avait la tête nue. D’extraordinaires et merveilleux cheveux bruns très courts, presque ras encadraient son visage lumineux et faisaient paraître ses immenses yeux verts plus grands encore. Au-dessus d'eux, des sourcils superbes pour les surligner...
Je me suis arrêté net, un trait de larmes a manqué jaillir des miens. Je ne crois pas que, de ma vie, une coupe de cheveux ne m’ait procuré autant de bonheur. J’étais bouleversé.
Nous nous serions connus, j'aurais couru vers elle les bras tendus. Je l'aurais embrassée et serrée et nous aurions tourné longtemps en nous regardant les yeux dans les yeux, tout à nous, dans la douce tièdeur de ce dimanche matin d'automne ensoleillé.
17 octobre 2009
Un vent, le terrible.
13 octobre 2009
Sa main.
10 octobre 2009
Aux bouts de l’Île. (1).
Une perle...
http://www.telerama.fr/cinema/pennebaker,47426.php
Joplin Janis, héroïne absolue, morte dans une chambre de Santa Monica, le 4 Octobre 1970 à vingt sept ans d’une overdose de solitude...
07 octobre 2009
Les parfaits du subjectif.
Même si j’avais été secoué, vers la fin de ce chemin de forêt, où des écureuils viennent vous sentir le doigt, où des jeunes gens courageux y pratiquent le ski de fond, quand étaient sorties de derrière le rideau d'arbre, tel un gigantesque vaisseau fantôme, les tours vertigineuses d'une masse comparable à celle d'un New York savoyard... Pfffuit.
Un vrai grand choc.
Je n'avais pas choisi ce pub là en particulier, je n'en connaissais aucun autre. Qu'il y ait eu de la lumière à l'intérieur m'avait suffi.
Très peu après mon entrée, dès que je me suis pelé des épaisseurs accumulées, pour tenter de lutter contre le froid, puis assis, exténué, rougi, transpirant par ces efforts supplémentaires un verre d'eau bourré de glaçons s'était pointé sur la table...
Une plaisanterie? Non, une coutume.
Et, c'est là que les deux du début sont entrés et qu'ils n'ont évidemment pas trouvé d'autre endroit où s'asseoir qu'à la table d'à côté...
Un jeune couple, grand, les deux, beau, les deux, mais surtout elle... Une trentaine resplendissante, pas un gramme de maquillage, fine comme un mannequin anglais, le visage un peu pâle, diaphane, une nostalgie dans le sourire, des yeux, deux, très vifs, rieurs et tristes à la fois, un regard profond. Et des mains, deux, d'une extrême finesse avec de longs doigts très expressifs. Une jeune sœur de Kristin Scott Thomas, vous voyez? Lui, un grand brun légèrement frisé avec de grands yeux bleus Hollywood, une bouche à mâcher du chewing-gum, une voix à faire de l'ombre à Nat King Cole... Ils étaient habillés, classe, les deux, visiblement du chic haut de gamme mais sans clinquant, du chaud, du confortable, du léger, tendance soie-cashemere, vous voyez? Du créateur japonais, éxilé, Yamamoto boutique à Manhattan, sans doute, ou mieux acheté la semaine passée aux soldes de Kyoto. Loin du Quetchua de banlieue parisienne laborieuse, quoi...
Pas une once de fatigue ne se lisait sur leurs visages, pas même une petite rougeur causée par le vif du froid, ils étaient souriants, gais, heureux d'être là, d'y être ensemble, amoureux pas transis... Assis, ils se sont séparés de leurs petites écharpes fashion, de leurs petits bonnets marrants, qui leur allaient si bien, ils ont sorti de leurs poches les derniers modèles de blackberry à touches sensibles et japonaises, ils ont consulté leurs mails en sirotant chacun leur morceau de banquise... En ne jetant aucun oeil à la salle, ni à personne dedans, pas même aux écrans géants.
Parce qu'ils étaient deux ensemble et que j'étais un tout seul?
Les deux, sans doute : Pénibles...
01 octobre 2009
Sale défaite.
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