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14 octobre 2012

Pour tout l'hiver.

A la fin du mois d'Août, dans un accès de confiance, oui, je sais on parle très vite d'excès, mais moi c'était bien dans un accès de confiance, j'ai envoyé un manuscrit à une maison d'éditions parisienne. J'ai choisi les Editions du Dilettante. Je ne me suis pas mouché du coude, la première maison d'édition du court. Holder, Serge Joncour, Sylvie Simon, Anna Gavalda et  d'autres. J'aime aussi le format des ouvrages qu'ils publient et les illustrations des couvertures qui en font, toujours, un bel objet.
J'ai reçu la réponse ce jour. Il peut geler. Le mistral peut s'en donner à coeur joie, je n'ai pas besoin de faire rentrer du bois...
Je ne devrais pas avoir froid cet hiver! Un petit mot manuscrit d'une Valérie Thomas du service, justement, des manuscrits. Elle m'écrit:
En privilégiant des nouvelles très courtes vous donnez le sentiment de textes très inaboutis, d’ébauches, ne reposant que sur une situation.
Un manque d’ampleur, de construction narrative, d’enjeux, se fait rapidement sentir.
Sur la forme, l’écriture manque globalement de personnalité et de saveur pour captiver.

Et tchafk! Dans mon gros nez! Je me demande si je n'aurais pas préféré lire une formule du genre: Nous sommes désolés mais votre manuscrit n'entre pas dans le cadre de nos collections.
Aussi, en attendant les premiers froids que, désormais, je n'ai plus à craindre, grâce à mon joli costume tout neuf, je vais m'en aller descendre quelques verres moi.
Et quand j'aurais dessoulé, je leur enverrai un autre recueil. Ou pas.



 Valérie Thomas, cette rose est pour vous...


Je lui ai envoyé ça:

Chère Valérie Thomas,

Je me suis permis, vers la fin du mois d’Aout, de vous faire parvenir un recueil de textes dont je suis le coupable : Une trentaine d’eux.
Le service des manuscrits me l’a retourné, le 1er Octobre avec un petit mot, trois phrases, écrites de votre main qui disaient :

En privilégiant des nouvelles très courtes, vous donnez le sentiment de textes très inaboutis, d’ébauches, ne reposant que sur une situation.
Un manque d’ampleur, de construction narrative, d’enjeux, d’intrigue, se fait rapidement sentir. Sur la forme, l’écriture manque globalement de personnalité et de saveur pour captiver.

Bien sûr, il vaut mieux un mot justifiant qu’une formule toute prête mais rien ne vous empêche d’être un peu plus disons délicate. Enfin, il me semble. Je ne conteste nullement que ces textes ne vous aient pas séduit ni qu’ils aient les défauts que vous leur attribuez. J’aimerais seulement vous écrire, aujourd’hui que les auteurs quelles que soient les qualités de leurs textes sont, aussi, des gens sensibles et que votre motivation de refus pouvait être ressentie comme, pour le moins très tranchante voire blessante. Je pense que rien ne vous oblige à cette dureté. Pas même l’expression de votre vérité.

Respectueusement, et cordialement.
C.C.

PS: En vrai l'enveloppe m'est revenue quelques jours après... J'avais oublié d'écrire l'adresse...


22 septembre 2011

Rougne.

Une fois n'est pas coutume, c'est colère!

En colère pour le mépris manifesté l'autre soir, lors de la mauvaise pièce de théâtre jouée comme un cochon et la fable qu'on nous a servi pendant cette "interview".
Comme si c'était assez bon pour nous, comme si on allait "acheter" cette fausse contrition, ces regrets en toc, ces explications oiseuses.
Je les entends d'ici les cons seillers: "Si, si, Dom, c'est bon, ce silence là, après ta mimique, il faut le garder, prolonge-le même un peu, ça lui donne davantage de poids, ça fait plus vrai..."
Comme si on allait croire au fait qu'on peut installer en 7mn une relation de  séduction entre deux personnes et aller au bout du désir sans qu'aucun des deux ne se sente obligé, forcé, contraint... Qui va nous faire avaler ces mensonges misérables. Penser que nous soyons suffisamment stupides pour y croire... Quel mépris!

Cette expression: "Une relation non tarifée, non appropriée..." Qui, de nos jours, dans ce pays s'exprime de cette façon?
Et puis, qu'est ce que c'est que cette "faute morale" dans cette mauvaise mise en scène clintonnienne? Quelle faute peut-il y avoir puisque, soit disant, la jeune femme était consentante? Où peut-il y avoir faute entre deux adultes consentants? 
Reconnaitre une éventuelle faute, un comportement "inapproprié"(sic) c'est reconnaitre l'agression. Non?
Et puis ces simagrées... Pour qui nous prend-t-il?
Oui, oui, colère...

Lui dire: Ne parlez plus qu'à vos proches, arrangez vous entre vous, restez chez vous... Enfin, faites vous discrets et surtout... lâchez nous!



26 août 2011

Les anges sont des salauds.

Il faisait partie de ceux qui ont une théorie sur tout. Mais si, mais si vous en connaissez aussi des comme ça. Ceux qui disent qu'après la pluie, le printemps ou quand il y en a pour un, il y en a pour moi. Vous voyez le genre? Ils savent tout sur tout, et ont un avis quoiqu'il se passe dans le monde, eux ils savent. Balèzes en géopolitique, pointus en économie financière, incollables en développements historiques, au faite des connaissances psy, imparables sur les avancées scientifiques, bref chiants comme un dimanche de pluie à Romorantin... Celui-là, celui dont je parle, était comme ça. Il élaborait des théories magnifiques, belles comme des pyramides égyptiennes mais qu'on aurait posé sur la pointe et surtout, il la ramenait sans arrêt, sur n'importe quel sujet. La puissance sexuelle du directeur du FMI, le temps pourri de juillet,la répression sanglante en Syrie, il balayait large... 
Sa  dernière marotte, c'était les anges. Il disait à qui voulait l'entendre (le cercle se réduisait de jour en jour...) qu'on avait chacun le sien, qui veillait sur nous, nous protégeant des mauvais coups, des mauvaises passes, des dangers physiques en nous envoyant des signes, des appels qu'il fallait savoir voir ou ressentir. 
Ainsi, disait-il, dans chaque catastrophe aérienne, il y avait des gens qui n'étaient pas montés dans l'avion alors qu'ils avaient leur billet en poche... "Ca marche pour les naufrages, les accidents de train et même ceux d'ascenseurs..." ajoutait-il satisfait...
A la question de savoir ce qu'il en était pour ceux qui étaient montés dans l'avion, le bateau, le train ou l'ascenseur, sa réponse était évasive...


Et pour ceux qui se pendent parce que vivre est devenu, d'un coup impossible, Ducon, tes anges à la noix, ils fournissent les cordes?




Cet animal familier, ce chien que tu traînes
Dans les couloirs et les vieux escaliers du corps
Il est un peu méchant, pas très beau mais tu l'aimes
Il tire vers les ponts, le soir, quand tu le sors
Et tu as beau être son maître, tu le crains
Le chagrin...

Allain Leprest.




28 février 2010

Césars, mon œil.

Vue, la toujours très (trop?) loooonnngue soirée des Césars. L'annuelle fête de famille du cinéma français, la remise des prix de fin d’année pelliculaire et il y a certaines choses que je n’arrive toujours pas à m’expliquer:

Comment se fait-il que, parmi ce parterre brillant d’intelligences débridées, de créativités folles, de talents incroyables, très peu, se risquent à réfléchir à d’autres formules que cette nomination puis désignation qui "n’a pas de bon sens" comme diraient nos cousins québécois! Mais aucun bon sens, vraiment! Surtout dans une sphère artistique.

Déjà que dans le domaine maraîcher, ça n'en a guère... Prenons un panier: Dedans, mettons une aubergine, un poireau, une carotte, un fenouil et une pomme de terre (On peut faire la même chose avec des fruits, ça marche aussi), ensuite, demandons quel est le meilleur légume ou le meilleur fruit? Puis, celui qui a la plus jolie peau, les plus beaux pépins, la plus belle texture, la plus belle forme etc… Comment choisir entre un poireau et une aubergine, entre une banane et une clémentine? Comment peut-on dire que la poire est meilleure que le céleri? Ça n’a aucun sens.

Hé bien voilà ce qui s’est encore passé hier soir et tout le monde a fait comme si tout cela était cohérent.

Pire: quand la banane rafle tous les prix, le kiwi peut légitimement faire la gueule…

Le Prophète est un grand film, mais Villa Amalia, A l’origine ou La vie moderne aussi sont des grands films chacun dans leur sensibilité, dans leur vérité, dans leur profondeur, dans leurs intentions… Tahar Rahim semble être appelé à devenir un grand acteur mais en quoi est-il meilleur que Nils Arestrup François Cluzet ou Yvan Attal?

Est-ce qu’un jour, un groupe, parmi tous ces gens brillants, intelligents, sensibles, talentueux, qui n’ont pas froid aux yeux, va se mettre au boulot pour inventer et proposer une autre formule? L’exception culturelle française, elle serait peut-être là! A-t-on besoin d’être à la remorque du cinéma américain, de singer bêtement les Oscars, d’entrer dans le jeu de la compétition à outrance? Peut-on comparer, jauger, soupeser, évaluer, classer A l’origine et Le père de mes enfants?

Qu'est ce que c'est que cette conception d'une fête qui ferait plus de mécontents que de gens heureux? Il me semble qu'Art et compétition sont deux mots qui n'ont rien à faire ensemble. Ils sont à l'opposé l'un de l'autre, ils véhiculent des idées, des concepts et des valeurs absolument contraires. Va-t-il y avoir un jour une bande qui s'y colle?

Une fête, oui, mettons, mais il faut y convoquer les films et les rôles.

Ah, peut-être en profitera-t-elle, cette brillante équipe, pour trouver une combine qui fasse que dans cette fête de famille on ne laisse pas les cousins à la porte, que cette fiesta ne soit pas un gentillet entre soi, un poil excluant et qu’on trouve le moyen d’associer ceux qui, à leur manière, font le cinéma c’est à dire les gens qui vont dans les salles, s’assoient dans le noir et paient leurs places…

Ce que j’en dis, c’est juste pour dire…

Menerbes 3


Une vue de Ménèrbes... César (stupide) de la plus jolie vue du Lubéron...

16 avril 2009

Troisième cabriole…



« Bordel de merde ! Deux jours que je m’échine à pondre un truc un peu rigolo à deux fins et si possible pas trop mal écrit et voilà : un seul commentaire… Encore donné du caviar à des esturgeons, moi… »
C’est, à peu près, ce que devait maugréer le vieux ronchon dans sa barbe mal rasée en marchant dans l'herbe humide de son jardin en friche… Heureusement, ce commentaire là, il en était persuadé, valait son pesant. Il était précis et argumenté. Il savait, ainsi qu’il avait été lu, au moins par UN lecteur. Et compris, même s’il y avait certaines réticences, des doutes sur telle ou telle expression ou des questions à propos d’un ou deux fins possibles.
Une jeunette, la fille des voisins, celle qui, avec sa tête de Bébé Rose, écoutait du Heavy Metal à fond en partant au Collège, l’avait entendu marmonner en a mis une couche « Ça devait arriver, à force de vivre seul, il finit par parler tout seul, le voisin, il s'envole de la tête, c’est moche de vieillir, je serai jamais vieille, plutôt cre...mourir… »
Sans la regarder, ni lui adresser la parole, il s’était dit : « Je sais ce que tu penses, gamine, tu ne perds rien pour attendre, tu y viendras, toi aussi, comme les autres, comme tout le monde… Tout le monde est comme tout le monde, quand on a compris ça… Fais ta maligne, profite pendant qu’il est temps… »
Le vieux était sorti de chez lui, dans sa robe de chambre défraichie, trouée aux coudes, aux poches arrachées, un verre à la main, il se le finissait comme un grand en marchant nus pieds dans la rosée du petit matin… Huit heures venaient de sonner au clocher du village et au vu de la tête qu’il avait, il n’avait guère dormi. Il avait passé sa nuit sur une phrase, la première qu’il reprenait jusqu’à ce qu’elle « sonne » comme il le voulait. En fait, il n’écrivait pas: comme un musicien, il composait. Pour y arriver, bien sur qu’il se les mettait en bouche : il voulait les entendre et tant qu’il sentait une fausse note, il y revenait. C'est peut-être de là aussi qu'il s'était mis à baragouiner tout haut. Pauvre vieux!
Les pieds trempés, les mollets décorés de brins d’herbe, il était rentré se préparer un énième café. Il n’était pas très frais. Il mit son état sur le compte du manque de sommeil. Il n’avait pas, absolument , tort. Il est retourné s’installer devant l’écran, il a tout relu à haute voix. Cela a paru couler de source. Il s’est même fait sourire en relisant : « Le seul vol dont on ait eu vent dans le pays, c'est une pie qui l'a commis... » Il était , parfois, plein de complaisance...
Il allait pouvoir se coucher quelques heures. Il avançait la main vers le bouton éteignant l’ordinateur quand un message est arrivé. Il a filé dans sa boite à lettres. Un mail d’un inconnu. Il l’a ouvert. Il n’aurait pas dû !
Il l’a lu et relu une bonne dizaine de fois et à chaque lecture c’était une marche supplémentaire qui l’amenait vers l’éruption… Il a fini dans une colère dévastatante, dévoratrice! S’il avait été en appétit, il aurait englouti l’écran, la tour, le bureau et une bonne partie de la bibliothèque avec… Avant d’appuyer d’un index rageur sur la touche « efface », il se l’est relu une dernière fois. Le courriel disait: « A la lecture, je viens de prendre quelques jours, voire semaines de vacances. Merci pour ce texte très frais. »
RRRAAAA!
Deux jours et deux nuits de travail acharné pour qu’un type que tu ne connais ni d’Eve ni d’Adam, à qui tu n’as jamais fait aucun mal et qui, donc, n’a aucune raison de t’en vouloir, vienne au petit matin naissant te planter un énorme couteau de boucher dans le dos avec un petit : « Très frais… Très frais, si, si c’est bien ce qui était écrit… »
RRRAAAA !
Le vieux était certain qu’en plus, l’autre, l’assassin, le meurtrier, le tueur, pensait que son "très frais " était un compliment…
RRRAAAA !
Il y a des jours où on ferait mieux de dormir la nuit!

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