Cette semaine, comme tous les matins je me suis, au réviel, comme un jus de vitamine C, régalé à la lecture des trois "phrases" d'Eric Chevillard qui sont à chaque fois des perles d'humour profond. Ainsi, la 1499:
– C’est qu’il faut en coudre, des paupières, pour se faire un bon pyjama !
Voilà tout ce que le tueur en série Frankie Pâtisson, dit le Dormeur, a trouvé à dire pour justifier ses six cent vingt-trois meurtres.
bêtement cloué sur la piste
l’avaleur de sabre
contorsionniste
(Nous apprenons à l’instant l’évasion de Frankie Pâtisson, dit le Dormeur. L’homme est dangereux. Il lui reste à faire les manches.)
Cette semaine je me suis réjoui de n'avoir pas croisé la vie de Carole Bouquet. Ainsi nous n'avons pas eu à nous abîmer dans les reproches...
J'ai eu une illumination. Je me suis dit que l'affaire DSK à new York était en fait un sauvetage de la gauche comme un comportement sacrificiel de Dominique. En effet, sachant qu'il serait impliqué un jour ou l'autre pour ses moeurs, disons volages, il a souhaité se faire prendre bien avant que la campagne démarre de manière à ce que la gauche ait le temps de se reprendre puis de proposer un autre candidat et de n'être pas, ainsi, mêlée à ce bazar. Finalement, il aurait sacrément réussi son coup.
Si l'on peut dire...
Cette semaine, je suis allé voir La taupe... A-t-on jamais vu une taupe? Des taupinières oui, comme de petits terrils dérangeant le vert d'une pelouse mais des taupes? Autant vous dire de suite que je n'ai absolument rien compris à cette histoire d'agents troubles, où tout le monde craint tout le monde, où chacun est une menace pour chacun, mais dès que j'ai absolument renoncé à comprendre quoi que ce soit, je me suis laissé emmener par l'ambiance extrêmement poussiéreuse et cette caméra qui n'est JAMAIS immobile mais qui avance toujours à chaque plan comme une cuillère s'enfonce doucettement dans un pot de mélasse... Ça doit vouloir dire quelque chose...
Je suis allé m'entrister au spectacle du film: Les nouveaux chiens de garde. J'ai eu honte pour eux, les cités. Honte pour leurs connivences, leurs entre soi, leurs complicités, leurs triplicités. Je ne peux plus les voir sans avoir honte de ce qu'ils sont, de ce qu'ils disent, de ce qu'ils véhiculent, de ce qu'ils transmettent. C'est sans doute excessif, mais c'est.
J'ai la honte facile, il m'arrive de ne pas regarder certains humoristes jusqu'au bout de leurs sketches: J'ai tellement peur pour eux qu'ils ne soient pas drôles...
J'ai pleuré dans ma voiture en écoutant la voix et les dires de Marceline Loridan Ivens témoignant sur ce qu'elle a survécu dans les quatre Camps où elle a été déportée... Je vais lire le livre qu'elle venait présenter au grand entretien de France Inter: Ma vie balagan.
Le balagan c'est le bazar, le désordre, le bordel quoi...
Et pour les syriens? On fait quelque chose? Ou pas.
Ce samedi, bien que je sorte de chez le carrossier avec une bagnole flambant neuve, bien que le type soit au volant d'un quatre quatre baleinien, bien que je me sois arrêté au carrefour, bien qu'il se soit arrêté lui aussi, bien qu'il ait redémarré, bien qu'il soit venu encastrer mon engin tout neuf, bien qu'il m'ait semblé qu'il n'avait pas bu que de l'eau, je n'en ai pas trop voulu au très vieux monsieur... Envie de lui bouffer son permis oui, mais j'avais un train à prendre pour venir fêter la déjà première année sur terre de Samuel le Magnifique et donc pas de temps à perdre, ni dans la colère, ni dans le ressentiment... D'un seul morceau, son permis...
Et voilà, elle est désormais, cette semaine comme les autres, passée, racontée, rangée et partagée...