Certains soirs de mauvaise
mine je me demande ce que, dans une vie antérieure, j’ai bien pu faire pour
avoir mérité d’être aussi con.
Oh je me rassure assez
vite, je ne me le demande pas très longtemps non plus, puisque je suis… con.
C’est, finalement assez
confortable comme état aussi ! Nous les cons nous souffrons très peu ou
alors ça ne dure pas. Et puis, dans tout ce qui se passe, peu nous atteint.
Nous ressentons des choses, nous ne sommes quand même pas insensibles, mais
nous les oublions vite vite pour nous en
réjouir ou peiner d’autres, puisque nous sommes cons.
Nos tristesses, nos chagrins ne
durent pas trop, nous passons à la suite, un nuage chasse l’autre, après la
pluie, le va-t-en…
Mieux vaut être heureux que malheureux, n'est-ce-pas?
Bien sûr, nous oublions
d’apprendre puisque nous sommes cons.
En revanche, nos
ressentiments, nos aigreurs s’incrustent et nous endurcissent le cœur, nous
finissons souvent par ne plus pouvoir aimer personne, pas même nous quels cons !
En toute situation, nous
allons au plus facile, au plus droit de la ligne au moins contraignant, la
vérité nous est docile puisqu’elle s’offre à nous en un instant. Elle est
toujours là : c’est l’évidence, le bon sens, elle coule de source, elle
est toujours claire et sans nuances… Pas de flou, pas de vague… En parlant de
ça, la seule qu’on apprécie elle serait marine… Parce qu’elle nous dit qu’on
pense…Tout bas, mais on pense…
Oui, j’aime l’ordre,
aussi : il fait bon ménage avec la simplicité. Il faut que les choses
soient bien rangées. C’est comme ça, il y a le supérieur et l’inférieur, le
petit et le grand, le beau et le moche, l’homme et la femme etc etc. Une place
pour chaque chose et chaque chose à sa place et tout sera bien calé.
On n’y peut rien C’est la
vie qui veut ça.
Le monde pour nous est une
frontière : On est d’un côté OU de l’autre et voilà tout. N’allons pas
chercher misère à quatorze heures laissons ça à tous les autres cons.
Pour ce qui est des autres,
là encore c’est assez simple : On ne les aime pas trop. Enfin on a des
préférences. Si je détaille, je me dis quand même que je préfère mon berger
bien qu’il soit allemand à mon épicier turc mais si j’ai besoin d’un litre de
lait, je vais plutôt aller chez mon épicier qui n’est pas comme tous les autres
turcs.
En écrivant ceci, je ne
juge pas, je ne condamne personne, je constate un poing c’est tout. Et je suis
d’accord avec moi. C’est ce qui compte, au front.
Et c’est vraiment tout, il
n’y a rien derrière, pas de digression, pas de lien à faire, ni d’exemple à ne
pas suivre puisque je suis…
Vous êtes gentils de me
dire : Mais non, mais non tu te fais du mal, tu ne l’es pas vraiment… Tu es juste un
peu en colère, tu te sens un peu perdu, demain te fiche la trouille, en vrai tu es un gentil… Oui, d'accord, peut-être, mais moi je le
sais que je le suis pas trop gentil... Au fond, faut quand même pas trop m'emmerder, si on me cherche on me trouve, puisque personne ne le fait, je le fais moi-même... Je me connais bien plus que vous autres! Je me supporte!
Et, figurez
vous que je n’en démordrais pas. Qu’est
ce que vous croyez je ne suis pas non plus du genre à changer d’avis… Et puis, je le vois bien, on est de plus en plus nombreux à penser ça. Il doit bien y avoir une raison, non?
Qu'on le veuille ou non, c'est comme ça et pas
autrement….
Pourquoi changer
quoi ?