Cette semaine, à défaut de poser l'oeil sur Bréhat, Yeu, Belle île, Groix, Hoëdic, voire Ré, Marie-Galante ou Oléron et j'ai retravaillé ça (posté sur
Les impromptus littéraires):
D’abord, il y a l’eau. Puis un Pont au-dessus de l’eau. Ou un bateau, enfin un lien entre la terre et elle.
Au-dessus, il y a ces lumières comme personnages, habitées de cent mille bleus, persuadées de dix mille blancs.
Il y a ces nuances, ultimes et définitifs traits du temps,
horizontales mémoires, intimement comme nous, passagères.
Tout autour, il y a les landes des jaune, des ajoncs et des oyats,
que le vent d’ailleurs décoiffe ou exaspère.
Ou bien les plages d'or blanc bousculées par les vagues voyageuses aux longs cours...
Au bleu, il y a les ventres des oiseaux immobiles épinglés dans le clair, leurs vols en grappes de désordres et leurs cris en paroles échangées.
Sur la vase, il y a les bedaines baillantes des barques échouées,
Repues de départs… Flottant autour, les souvenirs humides des marins perdus, désormais amarrés aux corps morts de ports sans eaux.
Dans l’air vigoureux d’iode, il y a le vent et les conversations qu’il grimace sur ses épaules solides. Il y a le vent et ses plaintes contre le temps qui abrase, efface ou polit. Lui, soufflant, gravant aux dunes des souvenirs éphémères.
Il y a l’air d’ailleurs, qui n’est pas encore d’ici, celui qui fait silence, qui ne me donne jamais de tes nouvelles…
Parfois, il peut y avoir, le soir couchant dans un coin de ciel, une virgule de lune. Comme une trace d’infini.
Une fois le sombre dressé, il y a, dans l'air, les concerts impérieux et apaisants des grenouilles du soir qui habitent le noir. Et les ombres bercées des grands arbres époussetés par la nuit.
Et, autour, les mille miroirs des marais où s’égarent et s’évaporent
d’ombrageux et fragiles nuages.
Il y a, surtout autour, l’Océan,
comme une colère rentrée qui balbutie,
tes grèves infinies découvertes aux basses marées ruisselantes de lumières, ravinées comme des visages de femmes vieilles…
Et puis, ces odeurs d’outre-Atlantique, apportées par l’écume
qui déferle sur les pontons noirs comme des promesses non tenues …
Et tes ports comme des nids et tes quais comme des lits.
Vois-tu, il y a, enfin, ces îles, toutes ces îles de liens tissés où je voudrais tant qu’elle soit...
Cette semaine, si se lever tôt tue, ça permet aussi de voir ça:
Le Ventoux recouvert de blanc comme si l'hiver ne voulait pas se résoudre à lever le camp, lui non plus. Quelqu'un va-t-il gentiment lui expliquer: Allez, il ne faut pas rester là, Monsieur Lhiver rentrez chez vous avec dame Laneve. Maintenant d'autres aventures vous attendent... Laissez nous panser nos plaies et nous réchauffer les coeurs...
Cette semaine, je me suis félicité de n'avoir jamais cherché à séduire
Smadi Wolfman, j'aurais été bien trop meurtri d'avoir à survivre à notre séparation...
Cette semaine, pour la quatrième fois au moins, j'ai égaré ma carte bleue et pour la cinquième fois au moins, je l'ai retrouvée... C'est dire si je me suis fondé sur des critères rigoureusement économiques pour faire mes choix...
Cette semaine, je me suis dit dans un large sourire qu'en fin de semaine prochaine, j'allais embrasser sa pomme, plutôt deux fois qu'une à celui-là:
Cette semaine, grâce au Gran, la terrasse de la maison s'est mise en costume de beau temps...
Cette semaine, encore un lien avec la danse grâce à
Véronique qui m'a envoyé cette vidéo:
Mais, en cette toute fin de semaine, vers les vingt heures, il s'est mis à souffler un petit courant d'air frais qui a commencé de balayer cinq années de mauvais coups accumulés... Il était assez vite alourdi, le petit courant d'air joyeux, par le score très élevé de la représentante d'un front et national ET bas de plafond (27% dans le Vaucluse... Ce matin, sur trois personnes que je vais saluer, une aura choisi son camp...).
Bref, une semaine finie, terminée, rangée, partagée, celle qui vient sera une de vacances et ce n'est pas dommage... Mon dos se ravit.