Elle avait tout pour déplaire, cette petite mielleuse : Elle
était méchante comme une séduisante mauvaise teigne, menteuse comme une jolie orthodontiste
slovène, cupide comme une rassurante banque suisse, de mauvaise foi comme une
assemblée bienveillante d’évêques anglicans, râleuse comme une escouade
émerveillée de touristes français en goguette, irresponsable comme une horde
bonhomme de sénateurs dodus, intransigeante comme une pacifique armée de juges
sévères, inhumaine comme un régiment rangé au cordeau de robots sans cortex,
vénale comme un réseau pétillant d’économistes savants, rebelle comme un
résistant maquis du Vercors escarpé, frondeuse comme une bande de beaux Thierry
là, dense comme un corps de ballet, gironde comme un doux arrondi d’estuaire évasé…
Seulement voilà, celle-là, je l’avais dedans la peau. Moi qu’étais
doux comme un agneau sortant de l’oeuf…
Quand, par dessus mon épaule, une tasse de thé fumante dans la main, elle a lu le portrait que je venais de
dresser d’elle, en s'éloignant du bureau où j'étais attaché, un sourire à ses lèvres rougies, elle a seulement dit :
Mon bel amour, laisse-moi quand même te dire que tu es un sacré foutu beau salopard…
6 commentaires:
je pense que j'aurais dit exactement la même chose :o(
parce que ça va beaucoup quand même !
@ Véronique Oui, mais eux deux, ils s'aiment, c'est déjà ça! :-)
Si ce qu'il dit est vrai, ils font une jolie paire ces deux là !
@ M Un beau duo, oui, je suis d'accord.
Heureusement qu'il était doux comme un agneau pour supporter un tel caractère ...
Sacré duo !
@ Brigitte Mais ils se supportent l'un l'autre au sens des... rugbymen!
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