J’aime ce jeu.
Si tu fais un match, c’est un contre un, face à face, forces à forces, malice à malice, résistance à résistance, roublardise à roublardise, peur à peur, goût du risque à goût du risque, volonté contre volonté, teignerie versus teignerie et à la fin, rage de t'être fait dégommer ou fierté d’avoir tapé l’autre. Dans les deux cas on boit un verre. Mais tu peux aussi passer une heure ou deux à, gentiment, s’envoyer les balles, sans jamais te mettre en peine, en essayant d’être techniquement le plus propre possible, comme deux bons amis qui discuteraient ensemble, accoudés au bar sans jamais rien se dire d’important, de pesant, de lourd, de personnel. Un échange sur la météo, le temps qui passe et le constat partagé qu’il vaut bien mieux n’avoir mal nulle part qu’une vilaine arthrose des cervicales parce que ça ne va pas s’arranger, mais en faisant gaffe à la synthaxe.
Si tu fais un match, c’est un contre un, face à face, forces à forces, malice à malice, résistance à résistance, roublardise à roublardise, peur à peur, goût du risque à goût du risque, volonté contre volonté, teignerie versus teignerie et à la fin, rage de t'être fait dégommer ou fierté d’avoir tapé l’autre. Dans les deux cas on boit un verre. Mais tu peux aussi passer une heure ou deux à, gentiment, s’envoyer les balles, sans jamais te mettre en peine, en essayant d’être techniquement le plus propre possible, comme deux bons amis qui discuteraient ensemble, accoudés au bar sans jamais rien se dire d’important, de pesant, de lourd, de personnel. Un échange sur la météo, le temps qui passe et le constat partagé qu’il vaut bien mieux n’avoir mal nulle part qu’une vilaine arthrose des cervicales parce que ça ne va pas s’arranger, mais en faisant gaffe à la synthaxe.
C’est un jeu avec des règles simples : ou tu la touches, la
balle, ou pas, ou tu la mets dans le terrain de l’autre ou pas. La façon de
compter les points est un peu plus sophistiquée ce qui est une concession faite
aux anglais qui seraient, en partie, à l’origine du jeu, comme souvent, dès qu'on parle sport. Eux, en plus, ont un peu de mal à compter simplement.
C’est un jeu où tu peux jouer partout, sur tous les types de surface,
du gazon de l’ambassade du Royaume uni en France, du ciment, du béton, du
parquet, du bitume, une cour d’école, une halle de marché, la terre battue du
Monte Carlo Country club, du quick rouge vif du terrain privé du cousin de mon
beau-frère dans la banlieue de Pont à Mousson, j’en passe et des plus jolis
comme celui du Racing Club de France de la rue Eblé en plein Paris. Partout ou
presque celui qui veut jouer le peut. Chaque petit village a au moins un court
quelque part, il suffit d’aller chercher la clé à la Maison de la Presse et Mr
Robert vous la donnera. Vous payez une heure, mais si personne ne vient
derrière vous restez tant que vous voulez. Vous n’allez pas non plus y poser
une caravane et y passer quinze jours? Pensez à me la ramener, si je suis fermé, mettez la dans la boîte à lettre.
Je venais d’arriver dans ce petit village de Bretagne profonde, en
bord de mer, mais profonde quand même. Une anse jolie comme une caresse de sable
sur le granit rose des rochers, au débouché de la rivière Aven, oui, celle qui va
vers le Pont. On avait loué une petite baraque toute en pierre comme une
longère un peu en retrait de la route. On l’avait louée, elle, ici sans doute à
cause du petit club de tennis entre aperçu sur google earth, juste en bord de
mer ils en disaient : ce qui le caractérise c’est la joie de vivre et la
sympathie, on y trouve toujours ce qu’on y cherche joueur chevronné ou
débutant, match acharné ou échanges polis. Comme de nous deux j’étais le seul à
jouer, j’avais programmé d’y aller faire un saut le matin et d’y passer une
heure, ensuite le bain dans l’eau froide (on était en Bretagne) puis retour à
la location avec une paire de croissants en mains et la journée devant nous,
voilà une semaine qui va nous faire le plus grand bien.
Toi, tu en profiteras pour rattraper ton sommeil en retard et nous
aurons le reste de la journée pour nous. Qu’en dis-tu ?
J’en dis que ton affaire a l’air d’être soigneusement préparée et que
tu emportes le morceau avec les croissants.
Et c’est vrai que dans un club qui est un peu fréquenté on trouve
toujours quelqu’un. S’il est plus fort que toi, il ne jouera avec toi qu’une
fois, s’il est moins fort tu peux t’en faire un ami. Mais tu as un partenaire
pour l’heure qui suit.
À condition d’arriver à chopper la balle (une façon de parler) tu peux
déjà t’amuser. On avait posé les bagages et j’avais filé au club avec un des
deux vélos du garage, si j’avais su j’aurais pris l’autre.
J’avais avec moi mes deux raquettes et une boite de balles neuves
comme une sorte d’offrande d’arrivée, la bimbeloterie des débarquants ?
Je m’étais présenté et j’avais dit, au responsable qui était là, il se tenait derrière le bar, que je cherchais quelqu’un pour
jouer.
Pas de problème, j’ai quelqu’un, vous êtes de quel niveau ?
Parfait, je vais appeler ce Monsieur qui est aussi en vacances pour quelques
jours, il est venu hier et lui aussi voulait un joueur, ça tombe très bien tout
ça m'a-t-il envoyé, un large sourire au visage.
En m’offrant un verre de bienvenue, il m’a annoncé que mon partenaire arrivait dans les cinq minutes, qu’on pourrait prendre le court deux, le plus
bas, celui qui a vue sur la mer.
Un type en vélo a déboulé peu de temps après, j’avais à peine commencé
ma Badoit. Cette silhouette ? Nom d’une pipe, quelle coïncidence ! Je
connais ce type. Il s’est approché, souriant une raquette à la main. C’était
bien lui, là, devant moi, celui avec qui j’allais jouer au tennis.
Moi, j’allais échanger des balles avec Paul T. Impayable.Il était agréable partenaire, fidèle à son image, avec une vague tendance à tricher un peu sur les balles en fond de court mais rien de plus que tous les tennismen amateurs du monde.
Dis sais-tu que je pourrais dire, j'ai joué avec Paul T. Ça alors!, je n'étais pas près d'en revenir.
J’adorais ce jeu.
Dis sais-tu que je pourrais dire, j'ai joué avec Paul T. Ça alors!, je n'étais pas près d'en revenir.
J’adorais ce jeu.
11 commentaires:
Ah mais alors, si les pistes sont brouillées,les dés pipés,la farine est prête :-)
A moins que, à moins que dès l'année finie la dyslexie gagne ? Allez, je suis bonne fille je ne vais pas en faire un pataquès parce qu’un pauvre T s'est transformé en D ! Mais quand même :-)
@ M ou le contraire, va savoir...
Mais c'est qui ça, Paul T ou D ? Je connais Paul A., c'est tout.
Papi René
:))
Toutes mes confuses !
Papy
@ Papy C'est ça que j'ai trouvé amusant et qui m'a fait sourire. Paul T. C'est Paul T. C'est tout.
Ahhh Paul T sympa comme joueur ,non mais c'est le rêve ça pour un joueur de tennis !!! ...
Perso j'en suis toujours à Yannick Noah ,depuis je ne regarde plus guère; faut dire que je ne suis pas une mordue de la balle jaune ou blanche parfois .
@ Brigitte Ah vous le connaissez, aussi?
Mais oui bien évidemment !
@ Vous pouvez confirmer que c'est un type charmant et plutôt bien élevé, alors!
Moi j'ai raté quelque chose. Paul T. ou Paul D. c'est comme les Dupond-Dupont, c'est la grande confusion. Depuis que maman n'est plus là pour me raconter Roland Garros !
@ Nathalie De toutes façons Roland Garros n'est plus ce que c'était.
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