Chaque matin et chaque soir on perdait un peu de lumière, Août n'était plus qu'une grappe déjà lointaine de jolis souvenirs, les vacances étaient redevenues une attente, bref, on s’avançait gentiment vers l’automne.
Il fallait n’avoir jamais
quitté de sa vie le centre ville pour ne pas s’en apercevoir. Même ceux qui
habitaient en banlieue s’en étaient fait la remarque. Alors, vers chez nous...
Si, au beau milieu du jour,
la chaleur était encore écrasante, davantage qu’en Août, puisque même les lézards cherchaient l'ombre pour s'ensiester, désormais les petits matins
pouvaient être noyés dans les bancs d’une brume légère, à peine posée sur les
terres labourées de près. Maintenant, enfin rassasiées, comblées, satisfaites, la plupart des cigales avaient tiré le rideau rouge, le
cœur des nuits flirtait à la limite du frais, obligeant à se couvrir les jambes
au premier réveil, certaines feuilles du figuier, qui avait tant donné, étaient
devenues jaunes en une nuit. Dans les champs poussiéreux du manque d’eau, où les
tournesols avaient été coupés, la terre se fendait de longue, à cause du sec, sur les étagères de la cave
les bocaux de confitures étaient à nouveau pleins, les écorchures des bras, traces vives de la récolte de mûres des ronciers du bord
des routes, commençaient à guérir. Le soir, au dessert, sur la terrasse, si tu voulais encore pouvoir trier dans ton assiette, il
fallait se mettre à table un peu plus tôt. La nuit, si les filantes
avaient fini de laisser leurs traces dans le noir, les étoiles brillaient comme des souvenirs heureux. Le jour, dans les rues, les
rires encartablés passaient, en bandes, à heures fixes, dans les ruelles du village endormi, on pouvait entendre la
cloche de l’école sonner les heures des récréations et libérer les cris des enfants, qui s'ennuyaient assis, contraints, de trop longues heures. Dans les maisons, aux volets fermés, on n’avait
pas encore vraiment rangé les serviettes de bains aux fonds des placards,
elles restaient là, sur une chaise, lavées, pliées mais à portée de dos au cas où un dernier
jour à la mer s’organiserait sans crier gare. Dans les vignes, si les rangées,
comme les grappes, devenaient noires c’était aussi de monde, tous avec un sécateur à la
main attendant le début des vendanges. Au marché du samedi, malgré le desséchant manque de pluie, on commençait à
voir les premiers champignons débarquer d’Italie, de Roumanie enfin de ces pays
où, là-bas, peuchère, il avait enfin plu…
On allait entrer dans
l’automne et, d’après ce que m'avait laissé entendre mon petit doigt, ce n’était pas encore pour bientôt que tu poserais tes valises devant de la porte de la maison, avant d’appuyer sur la sonnette, ni que je
vienne t'ouvrir avec un large sourire…
Il avait même ajouté, ne mâchant pas ses mots, ce salopard, qu'en vrai je pouvais toujours me brosser.
Ce que dans le fond... j'allais faire.
On ne peut raisonnablement pas prévoir ce que l'avenir nous réserve: AVC ou coup de foudre?
Dans les deux cas, Il faut penser à rester... présentable.
Il avait même ajouté, ne mâchant pas ses mots, ce salopard, qu'en vrai je pouvais toujours me brosser.
Ce que dans le fond... j'allais faire.
On ne peut raisonnablement pas prévoir ce que l'avenir nous réserve: AVC ou coup de foudre?
Dans les deux cas, Il faut penser à rester... présentable.
4 commentaires:
Pas très sympa, le petit doigt !
@ M Tu as raison, je me demande si je ne vais pas m'en séparer! :-)
LOL pour ta réponse, chri !
Joli, ton nouveau portrait de profil ! Mon homme, qui a vu le fils de Jean, l'a reconnu tout de suite.
Quant à moi, j'ai adoré ton portrait de l'automne arrivant et surtout les rires encartablés !
@ Merci Nathalie. Mon papa s'appelle... Jean...
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