Du plus loin qu’il se
souvienne il a préféré les chats aux chiens. Un peu comme on est du matin et pas
du soir, salé plus que sucré, cistercienne plutôt que gothique, poisson et moins viande rouge, soleil et pas pluie, plancha et pas
barbecue, mer et moins montagne, brocolis plutôt que choux de Bruxelles, chaleur et pas neige, rouge et pas rosé, gauche et pas droite, enfin vous voyez le genre ce type de choix qu’on ne remet pas en cause,
dont on ne sait plus d’où il vient mais qu’on auquel on soumet sa vie entière tant qu'on y réfléchit pas.
C’est ainsi et il en sera ainsi tant que la question ne se posera pas. Ca ne se
discute pas, ça ne se parle même pas, on s’y plie et puis c’est tout.
Lui, il était plutôt chat. Evidemment, le fait qu'ils n'aboient pas, qu'ils enterrent leurs crottes et qu'ils dorment une grande partie de la journée a, sans doute joué beaucoup dans sa préférence...
Lui, il était plutôt chat. Evidemment, le fait qu'ils n'aboient pas, qu'ils enterrent leurs crottes et qu'ils dorment une grande partie de la journée a, sans doute joué beaucoup dans sa préférence...
Tous ceux, ou presque, à
qui il a appartenu ont eu un nom, de préférence, amusant. Quand il tombait sous
les griffes d’un, il attendait quelques jours, il le regardait faire, être avec
eux, avec l’environnement, avec les autres et il lui attribuait un nom qui
devait cerner du mieux possible son prétendu caractère.
Le premier marquant a été
JOJO. Il a été appelé de ce nom un poil voyou, pour lui rabattre un peu son hautain caquet de siamois qu’il portait, moustache haute, mais qui rappelle
aussi, pour qui connaît ses classiques, une amitié profonde, de celle qui,
malgré la mort, frère encore… Et Jojo, qui était une merveille de chat chien,
un bonheur d’ami chat, s’en est très bien porté. Ca lui allait comme un gant.
Il était leur ami, en chat, mais leur ami. Il allait, avec eux, chercher les enfants à l'école en passant par les jardins, il
s’installait sur le rebord de la commode au moment des repas des petits, comme s’il voulait
surveiller si tout se passait bien, il jouait avec eux à rapporter comme un chiot ce qu'on envoyait, il dormait au pied des lits de celui ou
celle qui était d'accord, il se faisait comprendre très clairement quand il
voulait sortir, entrer, manger, boire, avoir la paix etc. Jojo s’est fait
écraser en revenant de l’école, il a coupé un virage devant une voiture, c’est
elle qui a eu le dessus.
Ensuite, il y a eu le
fameux couple Elsie et Garett ? Un couple fumant de deux gouttières
adorables. Dès qu’une paire de genoux était libre et à l’horizontale, Elsie y
sautait dessus. Garett, lui, était un sauvageon intouchable, du reste il a
foutu le camp très vite de chez eux.
Puis, il y eut Mo. Un petit
noir énervé qui griffait tout ce qui bougeait. Le chat Mo a fini adopté par les
voisins chez qui il allait passer ses jours et finalement ses nuits. Il était
mieux là-bas, le chat Mo ne s’est pas gêné pour le leur faire savoir.
Après Mo c’est Nel qui est
passé dans leur vie, il a débarqué un matin d’on ne sait où et c’est là qu’il a
voulu vivre. Pourquoi Nel ? Parce que c’était un sacré coco le chat Nel…
Oui ça les a fait rire. Nel c’est la vétérinaire du coin qui en a hérité, elle
venait d’en perdre un autre auquel elle tenait, Nel l’a remplacé. Il aurait pu
plus mal tomber. Je passe vite sur Lumo, Pitre et Rette que nous n'avons pas gardés très longtemps, les chats choisissant eux-mêmes où ils souhaitent vivre...
Et enfin, c’est Le Ptit noir
qui a traversé leur vie. Le Ptit noir parce que c’était lui qui débarquait du jardin d'à côté, le matin tôt, qui réveillait tout le monde en miaulant après
ses croquettes, qu’il ne mangeait qu’ici. Ah il était aussi entièrement noir, aussi à
part un petit blason clair sur le devant. Fin comme une panthère miniature et joyeux
comme un bébé chat. Il a fini par ne plus sauter la clôture et dormir à l’intérieur mais il a continué de réveiller la maison, jusqu’à
cette fichue maladie qui l’a emporté.
C’est à ce moment qu’elle s’est penchée dessus son épaule, alors que dans la pièce, flottait une odeur de pain grillé et de café torréfié. Elle a dit, moqueuse :
Tu l’aimes bien ce mot là,
torréfié, hein ?
Ben oui, à cause de l’odeur
a-t-il répondu.
Après avoir lu sur son écran d'ordinateur, elle a poursuivi : Dis
tu nous fais quoi, là, avec tes histoires de chatons ?
Après un silence, en se reculant dans son fauteuil à cinq roulettes, il a tenté :
Oh rien, c’est un petit post d’entre deux tours, tu comprends, les gens aiment bien les chats, y a
qu’à voir internet, après les saletés de l’extrême droite c’est l’autre grand
succès, alors pour les résultats de dimanche soir, comme j'ai un peu les foies, comme je ne sais pas ce qui va nous tomber dessus, je donne ma langue aux chats, ça m'apaise…
6 commentaires:
Ne me parlez plus de chat ! le dernier de ma vie a passé dix-neuf ans de la sienne avec nous et il y en aura vingt-et-un cette année qu'il est parti au paradis sans qu'il soit remplacé. Certains êtres sont irremplaçables.
Elsie avait des yeux magnifiques et un pelage proche de celui de notre bien-aîmé.
Bon courage pour dimanche
@ Tilia Une pensée pour le votre. Bon courage à vous aussi, Tilia!
Je vous espère réparée...
pti sourire... bisous.
Lou
@ Lou Merci, Lou.
Les chats sont des merveilles ...Et l'autre n'est pas passée ,c'est déjà ça !
Bonne semaine
@ Brigitte Et vous voilà première dame!
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