03 janvier 2020

De foudre

On peut naître à une autre vie à partir de la déflagration d'un éclat d'orage. 
J'en étais là donc. Je sentais bien que depuis quelques temps quelque chose se tramait dans mon dos, comme indépendamment de ma volonté, presque sans moi, en dehors de moi. À l’extérieur. Désormais, il faut que je me rende à l’évidence cela ne se trame plus, cela est.
Je vous avais remarqué il y a quelques années déjà mais je n’avais pas ressenti d’élans tels que ceux  de cette dernière, si je puis dire, rencontre.
Il faut dire que vous avez toujours été, et pour cause, complètement indifférente à ma personne. Tout au plus étiez vous contente que j’apprécie votre travail si tant est que vous l'ayez jamais su. Rien n’avait changé de votre part, vous vous préoccupiez toujours autant de ma personne, c’est à dire que, pour vous, si j’existais, je n’étais qu’un parmi d’autres. En arrivant sur une plage on ne salue pas tous les grains. D’autant que dans les premiers temps, c’est surtout pour Alison que mon coeur a clenché. Je la trouvais souriante, fraîche, si vivante. Et puis, avec le temps, je me suis détourné d’elle. C’est vous qui m’avez séduit. Avec un sourire de rien, la tête un peu penchée... Un sourire retenu, presque une grimace. Un moment précis dont je ne revois que  cette mimique. Mon coeur a bondi hors de ma poitrine exsangue, j'ai chaviré. Corps et âme, à cause du mouvement de quelques muscles du visage. En amour, un rien peut faire un tout. Vous avez été si belle, si émouvante à cet instant qu'alors, je n’ai plus vu que vous. J’ai pesté quand on vous faisait du mal, j’ai bondi quand je vous ai vu avec ce grand dégingandé ridicule, imbu de lui même et égocentrique. Je me suis étonné que vous puissiez seulement l’entrevoir. J’ai pleuré, un peu quand vous avez perdu votre toubib. Tout en me réjouissant quand même. Lui disparu, vous redeveniez accessible. J’ai souri quand vous avez eu cette aventure homosexuelle d’un soir. J’ai été peiné pour vous dans le lien que vous avez avec cette mère folle et admiré que dans cet environnement vous ne le soyez pas devenue. Je vous ai badé quand vous avez pris la défense de votre ex mari le responsable de vos malheurs mais aussi celui de vos grandes joies, les enfants que vous avez eu ensemble. Enfin, j’ai presque tout aimé de vous. Votre élégance, vos colères contenues, votre intransigeance et vos exigences de droiture, votre force.
Helen, il faut que je vous dise : Je ne crois pas me fourvoyer, certains signes ne peuvent être trompeurs, j’ai fini, du moins dans ce domaine par bien me connaître et pouvoir trier le vrai du faux, la réalité de l’illusoire, l’emportement du sentiment profond, je suis tombé en amour pour vous. 

Désormais, je peux le dire, je peux ouvrir les fenêtres et le hurler sur tous les toits comme un hussard fêlé, c’est au cours de cette saison dernière, que je suis devenu peu à peu, épisode par épisode, step by step, puis d'un coup, de manière éclatante, tonitruante, complètement croque de vous, Miss Helen Solloway.




2 commentaires:

Brigitte a dit…

Un sacré coup ... Virtuel toujours?
Belle année 2020

chri a dit…

@ Brigitte Ah sur ce coup là oui oui extrêmement virtuel! :-)

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