20 juillet 2021

La ratatouille, la vraie

Préambule obligé pour que les choses soient bien claires :

Une vraie ratatouille est aussi longue à préparer qu’elle est prompte à être engloutie.

Une vraie ratatouille n’est pas une escouade de n’importe quels légumes d’été cuits  ensemble, en même temps dans un même faitout. (Heu toi qui est si malin explique un peu comment on pourrait  les cuire ensemble mais pas en en même temps...)

Une vraie ratatouille n’est pas une brouche informe de légumes marinés dans l’huile d’olive. Ne cherche pas ce qu'est une brouche, je l'ai inventée. Un mélange de brouet et de bouche?

Une vraie ratatouille est presque meilleure froide que chaude.

Une vraie ratatouille se mange aussi le lendemain et les jours d'après si on en a préparé une grosse quantité.

On ne s’absente pas pendant la cuisson d’une vraie ratatouille. On reste sur le pont. Concentré. Vigilant. On n'a rien à faire d'autre de plus important qu'elle.

Voilà, c'est dit.


On prend un oignon, (Bien sur qu’on le pèle l’oignon…), de l’ail un poivron rouge, on coupe tout ça en petits dés et on fait revenir dans une poêle avec un soupçon d’huile d’olive. Quand c’est prêt on met de côté. 

Dans la même poêle désormais vide, on peut ne pas la laver, on jette les courgettes coupées en petits dés, elles aussi avec un peu de thym et quand elles sont presque cuites on les met de côté. On peut y ajouter quelques petits dés de pommes de terre nouvelles.

On refait la même opération avec les aubergines ET les tomates dans la même poêle. Pelées, les tomates. À ce propos il existe désormais un éplucheur de tomates qui est valable aussi pour les pêches, enfin les fruits à peau fine, et qui fonctionne très bien, plus besoin de s'ébouillanter les doigts... Le jus des tomates va imprégner les aubergines et ainsi nécessiter moins d’huile d’olive. Et bim le bedon. 

On y ajoute du thym, une feuille de laurier.

Ensuite et seulement ensuite, quand tout est presque cuit, on siffle un grand coup et on rassemble tout ce joli monde, on les mélange délicatement dans un plat qu’on enfourne couvert pour terminer la cuisson et un peu assècher le plat.

Sel, poivre. On peut ajouter des olives mais alors celles de Nice, les petites. On surveille la cuisson. Au fond, il est là le grand secret de la cuisine, c'est un peu comme l'amour il faut être présent à ce qu'on fait.

En veillant, on peut s'autoriser à boire un ou deux verres de blanc frais pour ne pas attraper la chaleur et vaincre l'impatience.

Quand c’est bien cuit et donc ni brûlé, ni baigné dans le jus des légumes on sort le plat du four et alors là seulement là on peut être fier de soi, on vient de réaliser une vraie ratatouille.

On peut esquisser quelques pas de mambo dans la cuisine bien aidé par le troisième verre de blanc en chantant : "C’est moi qui l'a faite. C’est moi qui l’a faite."

Uniquement si c'est bien vous qui l'avez faite. 

Il va de soi que si jamais c'était Jean Claude qui s'y était collé vous chanteriez sur le même air enjoué et triomphant:

" C'est Jean Claude l'a faite. C'est Jean Claude l'a faite."




Ratatouille dite de MarieLu

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