03 juin 2011

Y-a-t-il plus triste...

Qu'un temps de Novembre sous un ciel de Mai?
Qu'un lendemain de fête?
Qu'un crétin triomphant?
Qu'une fleur, tige nue, aux pétales éparpillés?
Qu'une réponse à laquelle on n'a pas de question?
Qu'attendre quelque chose qui n'arrivera pas?
Qu'une bouteille, des verres et un bar vides?
Qu'une balançoire rouillée dans un jardin étouffé par les ronces?
Qu'une photo d'un couple souriant, déchirée au creux d'un caniveau?
Que le regard affolé d'un chien craintif?
Qu'une gnossienne une fin d'après midi de dimanche pluvieux?
Qu'un homme brillant pris en flagrant délit de mesquinerie misérable?
Qu'un philosophe exposé énonçant une connerie, comme lui majestueuse ?
Qu'une chanson  révolutionnaire entonnée à la fin d'un repas de famille par un grand père vaguement saoul?
Qu'une clé qui casse dans une serrure qu'on peine à ouvrir?
Qu'un écureuil écrasé, rousse peluche, aplatie sur le goudron noir d'une nationale?
Que de débusquer le mensonge d'un ami, surtout s'il le commet pour ne pas vous blesser?
Qu'un homme seul à une table de restaurant, un journal sous les yeux?
Que la peur d'un enfant perdu dans une foule compacte?
Que de se sentir embarqué dans un conflit avec un adversaire transpirant la mauvaise foi?
Qu'une personne âgée apeurée par les mouvements de la rue glanant en fin de marché?
Qu'une ancienne gloire replongée dans sa splendeur passée?
Qu'un bouquet de fleurs en plastique accrochées à un arbre près d'un carrefour meurtrier?
Q'un imbécile heureux né quelque part?
Qu'une amour morte qui ne le sait pas encore?
Qu'une jeunesse emportée par une guerre incertaine dans un pays lointain?


Que la douleur tranchante d'une mère confrontée à la mort de son enfant?




8 commentaires:

Christine a dit…

Non, il n'y a rien de plus douloureux que la perte d'un enfant: c'est ce qui vient d'arriver à la mère d'un copain de ma fille. Nous sommes abasourdis.
A ce propos, je t'invite Chri à découvrir le blog de Claire Tempes du temps qui consacre un de ses billets à l'hommage que lui a rendu une de ses amies, pour rendre ses mots et ceux de son fils disparu vifs, vrais. J'ai écouté plusieurs fois cette vidéo: je suis tellement étreinte par l'émotion et la force qui s'en dégage, que je ne trouve aucun mot pour la commenter. Trop mièvres, trop inconvenants. J'ai simplement une grande admiration pour elle...
C'est ICI

Suis en train d'écouter l'album Tels Baschung. Un bijou.

véronique a dit…

Rien en effet ...

Lautreje a dit…

...

odile b. a dit…

Chair de ma chair… tranché, le restant de cordon…

Anonyme a dit…

La peur de cette douleur parfois me traverse. Et d'y survivre.

Slev

nathalie a dit…

Oui Slev, et d'y survivre.


C'est sûr que je ne mettrais pas dans la même liste le lendemain de fête et la perte d'un enfant. C'est d'une telle autre nature.

chri a dit…

Je ne le voyais pas comme une liste mais plutôt comme un... escalier.

jeandler a dit…

Un escalier que l'on monte jusqu'à l'indicible ou au contraire que l'on descend sa tristesse épuisée. Le tout sur une musique de Satie.

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