Pour Les impromptus littéraires de la semaine. La consigne était comme un comptoir des cotonniers. Il fallait débuter le texte par un vers improbable de Cocteau: Soleil, je t'adore comme les sauvages À plat ventre sur le rivage... et, en plus y caser dix mots parmi les quinze suivants: Réjouissance, jamais, altérer, effleurer, marche, cavatine, italienne, tocsin, amant, là-bas,étincelle, fragment,bichon, manipuler, souscrire.
Les quinze y sont:
Les quinze y sont:
Si Jean Cocteau a écrit:
Soleil, je t’adore comme les sauvages
A plat ventre sur le rivage
Un autre aurait pu, tout aussi bien écrire :
Sauvage, je t’adore comme les soleils
À plat rivage sous le ventre.
Ah mon bichon chéri ! Nom d’un mot,
la réjouissance en marche de triturer ainsi, voire de manipuler
l’ordre établi. Celle qui nait quand on bouscule un texte écrit.
Celle d’en altérer le sens visible et d’en effleurer les sens
cachés, de sonner le tocsin du confort, de faire naitre une étincelle
dans l’œil de la cervelle, de ne jamais souscrire, l’âme fermée à
ce qui est lu, d’avoir cette superbe vaguement italienne qui fait de là-bas
un proche d’ici, d’un fragment le voisin du tout.
Tu vois, du genre qui, en une retraite ou un roman
fait rimer lentille et béquille, bottine
et cavatine...
C’est sans doute cela, ami, aimer être amant
des mots.
2 commentaires:
Magnifique tour de force.
"faire naitre une étincelle dans l’œil de la cervelle," quelle belle trouvaille, j'adore !
Bonne semaine, Chri
@ Tilia Merci à vous!
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