Au fond du fond, j’ai un très vilain fond.
Je suis une teigne, un méchant profond,
En vrai de vrai, je suis plutôt mauvais
bougre
Si retors qu'il n’y a pas de rime en
ougre.
Je hais les douceurs, les bises et les
câlins,
Tous ces mamours je ne saisis pas bien.
Je fuis la mièvrerie, les gentillesses,
J’aime quand ça mord le gras des fesses.
J’en ai plus que soupé de l’Amour Universel
Je suis à l'affut des plaies à remplir
de sel,
Il faut que ça pleure, que ça crie, que ça
s’affole
Qu’il y ait du manque de chance, du pas de
bol.
J’en ai ma claque de ces torrents de miel
De tout ce sucre qui dégouline en sirupant
Ce que j’aime c’est l'amer, la bile, le
fiel,
Le mal, avec des bouts de rage
dedans.
Plein le dos de la bonté, de la tempérance
Charité bien ordonnée ? Ne rien
donner !
Marre des gentils, de la bienveillance
C’est aux poings que tout doit se régler.
De la baston, qu’il pleuve des beignes
Des bourres pifs, des bleus partout
Des mandales, des jets de lances,
Que tout se règle au jus de châtaigne.
J’ai beau dire, penser ou faire
J’ai beau dire, penser ou faire
C’est gravé dans mes trois hémisphères
Je suis un vrai méchant homme,
Qui n'aime que les pépins des pommes.
Là où j’habite, la chance, je suis servi
Puisque c’est sur terre que je vis.
Ici, on peut pas dire, savent s’y prendre
Pour le malheur ils font pas attendre.
Le sang y coule un peu partout,
Y pleuvent les gnons et puis les coups
À se demander comment nous faisons
Pour nous reproduire, grands couillons.
Pour nous reproduire, grands couillons.