Hier, je me suis désolé que le petit texte posté avant-hier "Présentable" n'ait reçu qu'UN seul commentaire. J'en ai été chagriné, grincheux, j'ai pesté, râlé, UN seul tu te rends compte, sur le milliers de lecteurs potentiels une seule a pris le temps de t'écrire un truc, c'est dire l'effet que tu leur a fait, t'es qu'un mauvais, t'es le dernier trou de la flute mon pauvre garçon...
Et puis j'ai lu ça:
Et puis j'ai lu ça:
Comment
l’Univers va-t-il mourir ?
LES COSMOLOGISTES sont comme des mages fascinants qui
détiendraient les clés de l’Univers. Dans le monde scientifique, ils font
partie des rares chercheurs qui, avec les paléoanthropologues et les
archéologues, peuvent répondre aux nombreuses interrogations du grand public
sur les origines de l’humanité. « D’où venons-nous ? »,
« Qu’est-ce que le Big Bang ? », « Y a-t-il eu quelque chose
avant ? » font partie des questions qu’on leur pose le plus fréquemment.
Mais, par rapport aux paléoanthropologues et aux archéologues qui, par
définition, ont les pieds ancrés dans le passé, les cosmologistes peuvent
répondre à une autre question tout aussi fascinante, celle de notre destin. De
la même manière qu’ils ont calculé le passé de l’Univers en écrivant le
scénario du Big Bang, ils peuvent déterminer son avenir. Que se passe-t-il si
l’on applique les lois de la physique aux prochains milliards d’années ?
Il faut commencer par s’intéresser au
plus fragile, notre petit coin d’Univers. D’ici 2 à 3 milliards d’années, notre
galaxie, la Voie lactée, fusionnera ou commencera à fusionner avec ses
voisines, les Petit et Grand Nuages de Magellan et surtout la galaxie
d’Andromède. Etant donné les distances énormes qui séparent les étoiles les
unes des autres, avec un peu de chance cela ne devrait pas avoir trop de
conséquences sur notre Soleil et son cortège de planètes.
En revanche, dans 4 ou 5 milliards
d’années, notre étoile entrera dans le dernier stade de son évolution. En ayant
consommé l’hydrogène situé dans son cœur, l’astre de nos jours sera agité d’une
courte série de soubresauts destinée à trouver d’autres sources de
« carburant » pour ses réactions thermonucléaires. Il gonflera tel un
ballon de baudruche pour se transformer en géante rouge, avalant Mercure et
Vénus au passage. Tout à coup proche de la surface solaire, la Terre deviendra
une fournaise infernale puisque la température à sa surface s’y élèvera de plus
de 1 700°C. Puis le Soleil éjectera une partie de sa substance dans l’espace
pour se transformer en une naine blanche, un cadavre d’étoile inactif mais
encore chaud.
Trois scénarios
Mais le cosmos ne mourra pas avec cette
minuscule poussière qu’est la Terre. Les cosmologistes savent bien que 5
milliards d’années, ce n’est en réalité que… du court terme. L’avenir de
l’Univers se jouera avec beaucoup plus de zéros au compteur des
années. Pour ce qui est de la suite, les chercheurs ont longtemps hésité
entre trois scénarios, ne sachant pas trop comment l’expansion de l’Univers
risquait de se comporter. Soit – premier cas de figure – la gravité l’emportait
et l’expansion se transformait en contraction. Au bout du compte, le cosmos se
ratatinait de plus en plus vite et tout se terminait dans l’inverse du Big
Bang, un Big Crunch, un effondrement total de l’espace, de la matière et du
temps en un point. Soit, deuxième possibilité, la gravité ralentissait
l’expansion de l’Univers de plus en plus, mais sans jamais pouvoir inverser le mouvement
et le cosmos connaissait une vieillesse longue et tranquille, dans un paysage
quasi-inchangé, attendant simplement que toutes ses ressources s’épuisent.
Soit, troisième et dernier scénario, la gravité perdait le combat et
l’expansion de l’Univers s’accélérait.
On sait, depuis 1998, que ce scénario est
en train de se produire, sous l’action d’une mystérieuse énergie
sombre à effet répulsif. Comment cela va-t-il se traduire ? Dans un premier
temps, il ne se passera rien de particulier. Les galaxies du Groupe local (qui
inclut la Voie lactée et la galaxie d’Andromède) continueront à fusionner
doucement, les unes après les autres. Les nuages de gaz présents dans les galaxies,
réensemencés en éléments lourds par les explosions d’étoiles mourantes,
continueront de se contracter pour donner de nouvelles étoiles et de nouveaux
systèmes planétaires. Les plus petites des étoiles ne nécessitant pas de
grandes quantités de matière pour se former et ayant des durées de vie de
plusieurs milliers de milliards d’années, il se passera environ 100 000
milliards d’années avant d’arriver au bout de ce que les astrophysiciens
appellent l’ère stellaire, dans laquelle nous sommes entrés environ 100
millions d’années après le Big Bang.
Petit à petit, le ciel s’assombrira. Cela
se fera d’abord de manière insidieuse. En raison de l’expansion accélérée du
cosmos, toutes les galaxies avec lesquelles la future super-Voie lactée
n’entretiendra aucun lien gravitationnel sortiront une à une de notre champ de
vision, tombant hors de l’Univers observable. Puis, les étoiles de la galaxie
mourront les unes après les autres et s’éteindront comme si l’on soufflait
lentement toutes les bougies d’un gigantesque gateau d’anniversaire. Si l’on
fait exception des naines brunes, ces étoiles avortées qui n’ont pas atteint la
masse critique pour déclencher en elles le feu thermonucléaire, tous les autres
objets massifs de la galaxie seront des cadavres d’étoiles : naines blanches
pour les plus chauds, naines noires pour les plus froids, étoiles à neutrons,
trous noirs.
Les trous noirs s’évaporent
On pourrait croire qu’il n’y a plus guère
d’évolution possible mais, comme c’est le cas avec les cadavres d’animaux, il
existe des charognards cosmiques : ce sont les trous noirs. Dans les galaxies,
les étoiles, mêmes mortes, continuent de se mouvoir, de se croiser et de
perturber les trajectoires de leurs voisines. Certaines finissent par être
éjectées tandis que d’autres se rapprochent du centre galactique, où trône
généralement un trou noir supermassif. Plus le temps passe, plus ce phénomène
s’accélère. De plus en plus d’astres errent dans le vide intergalactique et les
trous noirs centraux grossissent.
Selon certains chercheurs, tout cela
n’aura qu’un temps car ni la matière ni les trous noirs ne sont immortels. Dans
environ 10 millions de milliards de milliards de milliards d’années (un 1 suivi
de 34 zéros, qui se note 1034), les protons situés dans les noyaux atomiques
commenceront à se désintégrer en particules plus petites. Comme les neutrons
solitaires ont une espérance de vie d’environ dix minutes, la matière des
étoiles à neutrons, des naines brunes, blanches ou noires se désagrégera. Il ne
restera plus que les trous noirs.
On a coutume de dire que rien n’en sort,
pas même la lumière. En réalité, un rayonnement extraordinairement faible,
né de fluctuations microscopiques, s’en échappe. Il porte le nom du cosmologiste
britannique Stephen Hawking qui l’a prédit. En temps normal, ce
phénomène ne peut se voir car le trou noir absorbe beaucoup plus qu’il n’émet.
Mais, une fois entouré par le vide, le trou noir ne pourra rien faire d’autre
que s’évaporer très lentement. Si lentement qu’il faudra probablement plus de
10100 ans (un 1 suivi de 100 zéros !) à tous les trous noirs de l’Univers pour
restituer leur masse sous forme de rayonnement Hawking.
La grande déchirure
Le cosmos entrera alors dans l’âge
des ténèbres. A partir de ce moment très lointain, il ne contiendra rien
d’autre que la matière noire – qui compte actuellement pour 27 % du contenu de
l’Univers et dont on ignore la nature –, des particules immortelles comme les
électrons et leurs antiparticules et des photons, des grains d’énergie. Cet
état est celui de la mort thermique de l’Univers, imaginé par Lord Kelvin,
physicien britannique, dès le milieu du XIXe siècle.
Un scénario alternatif à cette longue
agonie a été imaginé en 2003 par
trois chercheurs américains, Robert Caldwell, Marc Kamionkowski et Nevin
Weiberg. Il n’est pas moins dramatique mais a le mérite d’abréger les
souffrances cosmiques. Cette hypothèse du « big rip » (la grande
déchirure en français) s’appuie sur l’idée que l’énergie noire augmente au
cours du temps et que l’accélération de l’expansion de l’Univers… s’accélère.
Comme le résume le cosmologiste français Jean-Pierre Luminet dans Le destin
de l’Univers, « toute la matière de l’Univers, même les atomes,
sera déchirée par la dilatation de l’espace. D’après le scénario le plus
pessimiste, cet événement se produirait dans 22 milliards d’années. (…) Environ
60 millions d’années avant le big rip, la gravité sera trop faible pour
maintenir la cohésion de notre galaxie, qui se dispersera ; trois mois avant le
big rip, le système solaire sera déchiré ; dans les dernières minutes, étoiles
et planètes seront déchiquetées, et 10-19 seconde avant, les atomes et les
noyaux seront détruits, laissant un Univers vide et sans aucune
structure. »
Pour l’heure, rien ne laisse
supposer que l’énergie noire augmentera ainsi et ce scénario demeure
spéculatif. Néanmoins, tout comme celui de la mort thermique de l’Univers, il a
le mérite de montrer que la matière et l’espace ne sont pas les notions
intangibles auxquelles la vie à notre échelle d’humains nous a habitués.
Alors, je me suis senti de suite un peu mieux...
5 commentaires:
Ben moi, je vais me contenter de regarder juste un peu plus loin que le bout de mon nez et penser que la nature aura vertigineusement toujours horreur du vide ! Si ce n'est pas le cas, je vais faire comme toi et m'appliquer à relativiser la gravité des choses ...
@ M Quand j'ai lu l'article, j'ai et relativisé et eu la pétoche... Tout ça pour ça? :-)
Disons que ça calme les vagues agacements!
De l'infiniment petit (encore que...) à l'infiniment grand (ou à l'infiniment loin), ce n'est qu'une question d'échelle. Ce qui se produira dans environ 10 millions de milliards de milliards de milliards d’années (un 1 suivi de 34 zéros, qui se note 1034) est-il plus ou moins important qu'un billet que j'ai aimé lire et où j'ai retrouvé beaucoup de mes propres perceptions ? (et pour lequel j'ai laissé un commentaire, you hou !)
Et dans le même registre, faut-il faire une expo photo ? Faut-il brûler des ressources de la planète pour produire du papier, des encres etc pour montrer quelques images et dire "c'est moi qui l'ai fait" ? Combien de félicitations, de likes, de tapes dans le dos ou de commentaires faut-il recevoir pour que ça vaille la peine ? Questions abysmales qui nous ramènent encore au trou noir !!!
Où l'on voit que tu n'es pas seul dans ton questionnement...
@ Nathalie. Un club.
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