Pour Les impromptus littéraires de la semaine. La consigne voulait que dans le texte soient inclus les dix mots: boutoué, bât, bégayer, expansible, haï, motoculter, paradoxal, ponctionner, réoccitaniser, tubulaire…
C’est là que
je viens réfléchir.
Je
m’installe, me pose et regarde. Ça m’apaise, me distrait, me comble et
m’inspire. Au début je fixe droit devant moi. Petit à petit apparaissent, au
loin, au dessous du bleu souvent traversé de coton blanc immaculé, les courbes
des montagnes du Semnoz, puis des Bauges, et du Roc des Bœufs. Alors le regard
descend le long de la vallée d’Entrevernes, où je vois les colonnes montantes
des fumées de cheminées de quelques fermes perdues sous le col de la Frasse,
jusqu’au château Dhéré d’abord, si massif puis celui de Duingt qui trempe ses
douves dans les bleus profonds du lac parcourus par les traces blanches des
bateaux déchirant la surface miroitante, plane et tranquille…
Je me pose
et je suis assis sur le ponton de Talloires, les pieds dans le bleu, un cygne
blanc glissant à quelques mètres de moi sans me voir.
Je
me pose et je ne suis plus là où je suis, je suis ailleurs, dans le cadre
choisi, dans le paysage élu, je ne suis plus en moi, plus ici…
À chaque
fois que j’en ai besoin, j’y reviens. Regarder, penser, attendre qu’une ampoule
s’allume, qu’une voie s’ouvre, qu’une solution se dessine. Dès que j’ai une
décision à prendre, un choix à faire, je viens là, je m’installe, je regarde et
je suis rarement déçu.
Excepté ce
matin là. Nous étions lundi, la veille le site des impromptus littéraires
avaient publié leur thème pour la semaine, il fallait insérer dans le texte ces
dix mots : boutoué, bât, bégayer, expansible, haï, motoculter, paradoxal, ponctionner, réoccitaniser, tubulaire…
Et franchement cette semaine je ne savais pas par quel bout la prendre,
la consigne…
Oups, done... Et dans l'ordre, en plus. Well done...
4 commentaires:
Autre version et une plongée dans l'azur cette nouvelle photo. Que du bonheur !
@ Tilia C'est un peu pour elle!
Bon évidemment là c'est un peu de la triche. Mais en même temps c'est Talloire, alors on te pardonne tout. Et puis c'était trop dur, cette consigne à la noix ! Maintenant je vais voir aux impromptus ce que les autres en ont fait. Forcément artificiel, ce sera. Le seul moyen je pense serait d'inclure ces dix mots-là dans une floppée d'autres tout aussi farfelus. On arriverait à un catalogue à la Prévert, ça pourrait marcher peut-être ?
@ Nathalie Et celui là, je ne l'ai pas envoyé!
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