Les mots d’Allain ont épuisé plus d'un tonneau,
Nous
laissant du ciel, des rhums aux cerveaux.
Les derniers verres de Socrate, aux saveurs de ciguë
Des coups de pieds aux culs aux flaques des rues.
Des ballons de Grand Cru dans des bains de limonade,
Des
poignées d’entre frères, des amours camarade.
C’est
un souffle de petit, au visage des puissants,
La
vengeance des gueux sur la morgue des Grands.
C’est
de la sciure d'or fin sur le parquet d’un rade,
Des
paillettes d'argent sur nos humeurs maussades.
Des
gerbes de génie, des bouquets de fulgurances,
Des
images allumées en feux, de la bêtise en vacance.
C’est
du poil à gratter l’aïe d’un frère qui tangue,
Des
cheveux mal peignés sur le bout de nos langues,
C’est
un médicament d’Achille qui armure les talons,
Des
pilules d’espoir qui font l'infini moins long.
C'est
une poignée de main à vous broyer le malheur,
Une
systole à cent sou qui vous abreuve le cœur,
Des
lames d’Atlantique dans les poches des yeux,
Des
désirs d’Andalousie dans des valises de vieux.
Une
musique romaine qui saurait danser l’espagnol,
Des
croissants de lune en goguette, un bâton Guignol.
Les
mots d’Allain, c’est le train du soir parti la veille,
C’est
un cargo d’espoir pour les années vermeilles,
C’est
une trace de bleu sur le gris des trottoirs,
Une
tâche de sang à l'autre bout d’un couloir,
C’est
le partage de midi à toutes les heures du jour,
Des
maux à lire même quand on ne sait pas toujours.
Les
vers d’Allain sont comme des sourires d’enfants,
Des
images d’outre Manche, de vie et de vent,
Qui
condamnent l'auteur à la sciure des comptoirs,
Et disent à demain comme on invite au Grand Soir.
C'est une corde passée au cou du malheur,
7 commentaires:
La mémoire se dilue dans le temps au point d'emporter de précieux souvenirs d'un être cher. Allain valait bien ce poème kaléidoscopique
arc en ciel de l'esprit. Se souvenir n'est pas donné à tout le monde. Merci de nous le rappeler.
Amitiés.
Roger
@ Roger Oui, il le valait... Peut-être pas celui là de poème mais qu'on se souvienne, oui.
Ce temps qui s'étire et dévore..! Je ne pensais pas qu'il avait tant passé. Et pourtant j'ai de quoi mesurer l'absence...
Nos disparus gagnent une autre vie dans nos souvenirs, nos fleurs et nos gestes. Il faut les cultiver et ce poème y participe.
Papy René
@ Papy Merci.
Des lames d'Atlantique dans les poches des yeux, le train du soir parti la veille... Et les autres, tous les autres mots qui tirent un peu vers le haut, beaucoup vers un hommage à la hauteur. Bravo
@ M Merci merci...
paroles sans musique
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