29 juillet 2009

Mon malaise à moi....

Elle a basculé dans un autre monde et elle s'en doute à peine. Ce qui est logique puisqu'elle est toute à sa joie, légitime, d'avoir retrouvé son amoureux pratiquement intact.
Mais, mais la bascule est faite.

Qu'elle le veuille ou pas, que ce soit grave ou pas, qu'il y ait des séquelles ou pas, elle a versé dans une autre dimension, en vingt quatre heures, elle est passée dans le monde où on vient chercher "papy" à sa sortie...
Explosé le glamour chic, ratatinée la toute puissance, rabotée l'énergie indomptable, évincé l'infatigable dynamisme, entamée la débauche activiste, hachée menue la débordante fièvre, finie, désormais, l'agitation... agitée.
Voilà venu le temps des ménagements, des précautions, des temps de repos, de la récupération active, des électrocardiogrammes, des: "Pas maintenant, Chouchou, soit, un peu, raisonnable", des: "Pense à ton p'tit coeur fragile mon hérisson d'amour, fais attention, tu n'as plus vingt ans"... Des: "Mais que va penser le médecin, mon coeurounet, il va te gronder si tu n'arrives pas à rester sage, tu le sais?"

Voici venu le temps où les grosses montres ne servent plus seulement à savoir quelle heure il est à Tokio mais à combien de minutes on est de dix huit heures et du repas du soir... Voilà la période du Droleptan, du Nozinan, de la sieste, des sucrettes, des robes de chambre, des coussins sous les pieds, des oreillers en noyaux de cerise, du gonflable pour la nuque, des pantoufles en peau de berger basque, voire...
Bientôt, un des ses fils aura un enfant et lui deviendra... grand-père... Et au grand-père, on chantera une vieille chanson de Piaf:
Tu m'fais tourner la tête,
Mon malaise à moi , c'est toi...

De cette planète là, le trajet est sans retour, on n'en revient pas.
Bienvenue dans le monde réél, m'sieur.

Du coup, je suis allé faire deux heures de bicyclette en pleine chaleur, moi. En espérant en bon papy, mon petit "malaise lypothymique d'effort soutenu". Il n'y a pas de raison.
Si vous voulez venir me chercher, ou juste faire un tour pour m'y apporter des fleurs, c'est Cavaillon l'hôpital d'ici.
Oui, oui, Cavaillon, comme les melons...






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