25 avril 2015

Tourner

Tourner le dos au travail et partir en vacances. Ce sera pour les jours qui viennent...





Pour occuper l'absence, je dépose ici un poème qui me touche, il est de Claude Roy... À bientôt.

PETIT MATIN

Jusqu’à ce que le ciel soit couleur de matin
Jusqu’à ce que le coq et le vent et la voile
Et le sable et les flots et le myrte et le thym
Echangent d’existence à la dernière étoile

Jusqu’à ce que la mer frissonne de chevaux
J’irai les yeux ouverts attendre la venue
De l’enfant que le clair enfante de nouveau
La secrète des flots la très douce et très nue

Les hommes de fumée ont baissé les paupières
Perdus aux carrefours du jour et de la nuit
Le signe des bergers et le livre des pierres
Ont glissé de leurs mains dans l’oracle des puits

Mais je sais la nouvelle et j’attends mon amour
Qu’elle revienne enfin l’enfant du jour levant
Avec ses yeux de ciel et ses cheveux de jour
Et ses genoux de sel et ses jambes de vent…


19 avril 2015

Fin de deuxième semaine.

Cette semaine, je suis allé m'ennuyer, un peu, pas mal à la projection du film de Ryan Gosling Lost River. J'ai trouvé ça vaguement prétentieux, confus et longuet. Mais avec de beaux moments.


Mais cette semaine, je me suis délecté des derniers épisodes de la troisième saison de House of cards. Kevin Spacey et Robin Wright y sont époustouflants.
Et moi, en haleine tenue, du début à la fin.
Cette semaine je ne suis pas allé voir Tu dors Nicole? un film québecquois dont j'ai vu la bande annonce mais j'irai lundi pour fêter la nouvelle semaine.


Cette semaine j'ai revu avec bonheur une des plus belles scènes d'amour que j'ai jamais vues au cinéma. Travis retrouve son amour qui travaille dans un peep show forcément sordide. Un extrait de Paris Texas de Wim Wenders.

Cette semaine, j'ai lu:
Pourquoi ne pas commencer par une rue? Une rue et un trajet que j'ai suivis presque tous les jours dans les deux sens pendant deux ans. Bjornsonsgraten, sale et encombrée de voitures, un fantôme de rue bordée d'immeubles ouvriers, une radiale, anémiée et froide, au trottoir étroit, longeant une zone industrielle, une station-service, descendant vers Danmarkplass, le plus sombre des carrefours à feux de la ville.
Un peu plus loin:
La joie devant la vie. J'aime la vie. Plus je vieillis, plus j'aime la vie. Je crains la mort.Cela me surprend. Les années ne me rendent pas plus intelligent, bien au contraire, il est possible que je m'achemine vers une bêtise pure et généralisée.
Nous oublions. Nous oublions le fondamental, la joie de se réveiller, de pouvoir se lever, aller dans la cuisine et boire un verre d'eau.
Ce sont les premières phrases du livre de Tomas Espédal: Marcher (ou l'art de mener une vie déréglée et poétique) Collection Babel Actes Sud. 
C'est traduit du norvégien et un bonheur!
Cette semaine, j'ai eu la chance de voir ça sur la route de Pernes à Velleron, en descendant après la fraise géante sur la gauche:




Cette semaine j'ai également démarré une belle collection de glycines. J'y ai ajouté celle-ci, prise à la maison.


Cette semaine, j'ai trouvé  qu'Anne Sila en plus d'être jolie, était aussi une talentueuse chanteuse.

Et si fait d'une semaine supplémentaire ou en moins c'est selon, vécue, enfuie, écoulée. Lundi matin, déjà la suivante s'amène à petits pas de petits jours à vivre...

14 avril 2015

Rose et Marie-Reinette.

Pour les impromptus littéraires de la semaine. Il fallait partir de cette image:




___ Bon d’accord,  ma Rose, les rainettes peuvent naître dedans… Dedans  les roses, je veux dire, ça se peut se défendre, mais  dis moi, les éléphants, alors ?
___Ben facile tu n’as jamais entendu ?
___Nan.
___Dans les magasins de porcelaine, évidemment.
___J’ai toujours cru que c’était les cochons qui naissaient là-dedans.
___Ah non, les cochons c’est dans les poubelles.
___Ah ben tu vois, je mélange tout parce que je croyais que dans les poubelles c’était les danseuses.
___ Les danseuses ? Et pourquoi donc ?
___ La poubelle pour aller danser ça ne te dit rien peut-être ?
___ Dis donc tu es un tantinet confuse, non ? Ça devient difficile de converser avec toi.
___ On ne dit pas converser mais conserver et c’est vrai que je le suis bien mieux que toi… Regarde comme je danse avec les mains...
___ Dis donc tu es un peu confuse, ça ne va pas être facile de converser avec toi. ConVERser.
___ Tu te répètes, je te signale…
___ C’est que j’ai si peur d’oublier…
Une voix d'homme, bienveillante et autoritaire.
___ Allez Mesdames, il est l’heure de rentrer maintenant, la verveine infuse.
___ V’la l’autre qui ramène sa science…
___ Ah tu vois qu’on dit infuse pour la science et pas confuse…
___ Ouh je vais arrêter de parler avec toi, moi. C’est sans queue ni…
____ Sans queue, ni nouille !
___ Une jolie contrepèterie… Te voilà grivoise ? À ton âge ? Et pas une once de honte, n'est-ce-pas?
___ Il n’y a pas d’âge pour la vie, ma belle… Bon sans queue, ni grenouille si tu prèfères.
____ C’est toi la nouille, viens, rentrons vite avant qu’ils ne nous rentrent.
Vieillir n’est pas si rose, tu sais…

___ Mais oui ma Marie Reinette jolie. J’arrive. J’arrive…

13 avril 2015

Fin de semaine, une.

Cette semaine, j'en ai passé une partie avec six jeunesses agréables à Fréjus dans le Var et j'ai eu, aussi eu la chance de me poser devant ça:



Cette semaine, j'ai lu:
L'homme n'est jamais content de son sort, il aspire à autre chose, cultive l'esprit de contradiction, se propulse hors de l'instant. L'insatisfaction est le moteur de ses actes. "Qu'est-ce que je fais là?" est un titre de livre et la seule question qui vaille.
C'est de Sylvain Tesson dans Berezina aux Editions Guérin.
On trouve, parfois des endroits où l'on sait ce qu'on fait là: On regarde et c'est bien.


Cette semaine j'ai vu le film de Pierre Jolivet qui est un cinéaste particulier et éclectique. Il faut revoir Force Majeure, Simple mortel, Fred, Ma petite entreprise, Filles uniques et aller voir Olivier Gourmet sombre sombre dans Jamais de la vie. 
La musique du générique de fin: What a wonderful world chantée par Stacey Kent.



Aussi sombre que cette fin de film là: Asphalt Jungle.

Cette semaine le basilic est sorti de terre, les salades seront gentiment parfumées cet été...




Cette semaine, j'ai trouvé que Bon Sang Charlize Théron est une bien jolie jeune femme...


Et une semaine vécue, fuit, enfuie, écoulée. Lundi matin, déjà la suivante s'amène à petits pas de petits jours à vivre...


11 avril 2015

Les lésions délicates.

Pour les impromptus littéraires de la semaine. Le thème était la  délicatesse des liaisons.


C’est aussi de ça dont j’étais tombé sur le champ fou, foudroyé, raide, amoureux. 
D’elle, en premier, je n’avais vu que cette minuscule trace un peu plus rouge juste sous la ligne noire des sourcils, sur la peau délicate et presque blanche des paupières. D’elle, d’abord, je n’ai saisi que ça, une petite cicatrice de rien, trois ou quatre points tout au plus, un trait fin de deux malheureux centimètres, trois nœuds doubles, quelques grammes de fil en somme et c'est cette lésion délicate qui a bouleversé toute ma vie qui, avant ça, avait l'allure paisible d'un champ fleuri d'Avril.
Ce reste de blessure légère, intensifiait son regard, le soulignait, faisait décoller l'imaginaire.
Elle, celle qui la portait  était une amie de ma future femme qui passait à la maison en savoir un peu plus sur le mariage dont la date s’amenait à grands pas. Je ne l’avais jamais vue auparavant, enfin je ne l'avais jamais remarquée ou alors je n’y avais jamais prêté attention mais ce soir là, pardon...
J’étais dans l’entrée, j’avais ouvert la porte au premier tintement, elles étaient là, belles dans la lumière de l’entrée, souriantes comme deux saintes béates,  elle et sa cicatrice. Alors, je les ai vues et un pan de ciel m'est tombé dessus, j'étais pétrifié, brulé, consumé. J’ai bafouillé : bonjour et pour le bafouiller, celui-là, il en fallait quand même. J’ai réussi après quelques tentatives à articuler un malhabile : vous venez quoi pour ?
Elle a chanté : Je suis une vieille amie d’Aline, je viens aux nouvelles pour votre mariage, je peux la voir ? Elle est là, n’est-ce-pas j’ai vu sa voiture.
Oui, entrez, installez vous faites comme chez moi. T'étais cuit mon pauvre, elle venait de s'emparer de ta vie au cas où tu ne l'aurais pas remarqué. Sans avoir rien fait, juste en étant là, devant toi, elle te tenait. Serré. J’étais en nage. Je lui ai proposé un thé ou autre chose ou tout ce que tu vous voulez, je te vous l’offre. Demandez. Elle s'est assise sur le rebord du canapé, le dos bien plat la nuque droite, les jambes serrés, les pieds un peu sur le côté... Une danseuse je me suis dit. Elle a posé son sac sur les coussins et  elle m’a regardé avec un demi sourire puis, elle a exécuté, sur une musique silencieuse, une petite danse gracieuse et magique avec deux de ses mains et un chignon express un peu ébouriffé s’est dressé sur sa tête comme une sculpture contemporaine, élaborée. À grimper. Je ne suis pas tombé amoureux, je me suis dressé, élevé, agrandi en amour pour elle. Là, de suite. Ici, dans cette pièce. Elle était belle comme un jour neuf.  Et pourtant, mes genoux bien moins vaillants que mon coeur, m’ont lâché, j’ai glissé vers le sol, le dos appuyé contre le mur et je l’ai regardée, c’était joué. Mais c'est la vie qui est faite ainsi,  on est exposé en permanence, on ne peut jamais se croire à l'abri. De rien. Tout peut toujours arriver, tout le temps. Je voyais bien qu’elle me dévisageait vaguement amusée mais dans son regard, il y avait aussi une intensité que, je ne suis pas tout à fait dingue, j’ai bien sentie. 

Deux jours après, dans les pleurs, les cris, les renoncements, les hurlements le minuscule trait qui m’avait conquis et tout ce qui était autour, devenait un mois à peine avant mon mariage, une liaison délicate et ma vie un formidable chant de batailles…






04 avril 2015

À qui ça tient?

À quelques signes presque imperceptibles, à de vagues messages qui nous sont envoyés par on ne sait qui, d’on ne sait où,  mais qui nous arrivent en plein dans le mille de l'âme...
À des sensations qu’on pensait enfouies, dissimulées, oubliées,  perdues... mais qui nous traversent et nous éclairent.
À des instants qu’on se remet à voler au temps qui s’égraine, à des regards croisés dans les rues, à des sourires échangés, à des mots envoyés, à des énergies ressenties qui nous font nous lever plus tôt, marcher moins vite, coucher plus tard...
À ce soleil qu’on ne voyait plus disparaître et qui, désormais, nous cueille le soir venu... 
À cet horizon qu’on pensait effacé et qui dit: « Dites, les gars, je suis là, vous aviez perdu l’habitude de me voir mais je suis bien là, présent... Regardez moi, un peu, maintenant... »... À ces tiédeurs ressenties  au dos d’un mur Sud sur les coups du midi, à ces odeurs qui reviennent portés par des vents désormais moins mordants, à ces envies de terrasse, le front levé, tourné vers une chaleur qui enveloppe...
À ces soirées qui s’étirent, un brin et nous offrent des minutes à vivre, à ce linge propre qu’on se remet à étendre dehors...
À ces corps qui se dévêtent de peu: envolées les  peaux  de laine, égarées les moufles, dévoilées les gorges...
À ces oiseaux fragiles qui semblent plus gais, à ces écureuils très maigres entre aperçus sur les troncs des arbres des jardins enfin accessibles, à ce lapin que j’ai vu gambader toutes pattes dehors et  traverser, en flèche rousse, le cœur vert de l’herbe...
À ces portes fenêtres qu'on entrouvre, à ces chambres qu'on aère, à celles qu'on ne referme pas de suite en venant du dehors...
À ces forces nouvelles qui dans notre sang bouillonnent et surprennent…
À ces brins d’herbe qui s'allongent, à ces pelouses qui fleurissent, à ces mots qu’on prend le temps de s’échanger dans la rue, moins pressés par le froid et ses gifles...
À ces couples de canards qui se chamaillent à plumes que veux-tu, à ces chiens qui se reniflent les culs avec davantage d'insistance, à ces chats qui, les nuits de lune pleine s'en miaulent de rauque... 
À ces repas qu’on se remet à prendre en terrasse, pendant qu’il fait encore bon… À cette légère tristesse qui vous attrape en présence de choses joyeuses, à ta main dans les siennes...
À ces horizons qui se dévoilent le matin tôt sans plus être enveloppés de brumes ou de brouillards épais comme des soupes... À ces arbres qui s’ébrouent débarrassés du gel ou du givre dont ils étaient emmitouflés... à ces haies qui se repeuplent et se remettent à vibrer des vols agités, des présences farfouilleuses...
À ces vignes taillées, prêtes à grandir... à cette terre remuée, prête à donner...
À ces enfants qui traînent au sortir des écoles et qui restent là à jouer, encore, un peu, "s'il te plait, il fait si jour..."
À ces plantes qu’on arrose, qu’on nourrit, qu’on observe d’un œil sourcilleux...  « Va-t-elle enfin repartir, celle là ?  Allez vas-y, quoi, fais ta belle, démarre...» 

Alors voilà à qui ça tient.
À ces petits riens, qu'on perçoit, qu'on devine mais qui vont bien finir par nous éclater aux visages. On le sent, il est là, il se retourne, il s'éveille doucement, il s'étire, il se lève, il revient, et  franchement, franchement qui songerait à s’en plaindre ?

À ces quelques notes joyeuses, chantées par Léo Ferré, entendues, qui venaient du coin d’la rue, fêtant les coquelicots,  les lilas mauves et puis les blancs… 


C’est l’printemps...


02 avril 2015

Jour bleu.


Aujourd'hui, journée mondiale de sensibilisation à  l'autisme.

Pour, entre autres, la scolarisation des enfants...

http://www.huffingtonpost.fr/2015/04/02/sensibilisation-autisme-comment-comprendre-personnes-autistes-aider_n_6984254.html?utm_hp_ref=france

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