29 avril 2013

Fin de semaine quarante.

Cette semaine, je suis allé voir ce film et c'était une bonne intuition. Gus Van Sant sait comment s'y prendre pour nous faire entrer dans une histoire par les troubles et les voies buissonnières. Matt Damon y est torturé à souhait, Frances Mc Dormand comme à son habitude et le sourire de RoseMarie Dewitt une tartine de miel... Pour ne rien négliger, le film rappelle les risques et dangers de l'exploitation des gaz de schistes...


Cette semaine, je me suis souvenu de cette expression latine: Nemo auditur propriam turpitudinem allegans... Comme je n'ai jamais fait ni de droit ni de latin, je me suis demandé d'où elle m'était venue mais je sais que je la connais depuis très très très longtemps... Catéchisme première langue?
Un des effets des leçons de morale laïque? Mansuétude?

Cette semaine j'ai été surpris par cette histoire de mur des cons au Syndicat de la magistrature... Pas les juges, pas eux, pas çà: Il n'existe nulle part de mur assez vaste. Même en Chine.

Cette semaine, j'ai avancé dans ma lecture de l'Histoire de la pensée chinoise d'Anne Cheng Points Essais n°488. Un collier de pépites où chacun pourra y trouver son content puisque selon le Laozi par exemple:

Ce qui est à fermer,
Il faut d'abord l'ouvrir.
D'abord consolider
Ce qui est à fléchir.
D'abord favoriser
Ce qui est à détruire.
Et d'abord donner
Ce qui est à saisir.
Cela s'appelle l'illumination subtile.
Le souple vainc le dur, le faible vainc le fort...

Et yop la boum!



Cette semaine il a fait un temps pourri... Mais alors pourri. Un temps à ne pas mettre un Printemps dehors. Qu'on ne nous fasse pas le coup des nappes phréatiques à sec cet été...


Bref, une semaine désormais comme toutes les autres puisque terminée, vécue, rangée et partagée.

25 avril 2013

En faire un... En fer.

Le thème des impromptus littéraires cette semaine était: Comment fait-on les bébés? J'ai écrit ma recette. Elle vaut ce qu'elle vaut...

RECETTE (SIMPLE).


Pour bien faire un  bébé, il faut :
Une bonne demi-heure devant soi… On peut en prendre une mauvaise mais si on a le choix il vaut mieux, de suite, aller vers le bon...
En une demi-heure tout peut se jouer. Bien entendu, deux heures voire une nuit ou même mieux, la perspective d’un bout de vie ensemble est préférable mais cinq minutes aussi peuvent suffire…
Un autre que soi de la même espèce mais d’un genre qui diffère si tu veux la jouer, disons…  simple… Un partenaire est préférable à n’importe quel autre humain. Il y a, en effet, certaines activités qu’il vaut mieux pratiquer avec quelqu’un dont on se sent un peu proche. Ça aide.
Tu peux en prendre deux ou trois autres des partenaires, mais là encore, la simplicité est un meilleur apport, en plus elle te posera moins de problèmes par la suite.( Savoir qui a fait quoi...)
Un désir en état de marche…
Un désir défectueux peut laisser augurer des complications techniques sans doute porteuses de conséquences néfastes voire de séquelles empêchant tout aboutissement du projet. Mais ce n’est ni le lieu ni le moment d’en débattre…
Une armée vigoureuse, prête à en découdre, bien entrainée, dont chacun des combattants est déterminé, inflexible, incorruptible. Un seul de ces fringants petits soldats peut être l’unique responsable de toute la suite.
(Ils doivent avoir une largeur d’épaules peu communes.)
Les gènes ? On se fiche un peu d’eux, de leur provenance, de ce qu’ils sont porteurs du moment qu’ils sont à peu près sains. C’est sur leur mélange que va se mitonner presque tout le travail… Le mélange et l’éducation, évidemment. Bien que vertigineux, il ne faut jamais oublier que Pol Pot et Mozart et Marilyn Monroe ont été conçus de la même manière… Vraisemblablement avec cette recette si simple…
Une pincée d’inconscience face aux conséquences, pour passer outre mais une pincée seulement… Et, bizarrement, une pincée de conscience mais pas trop non plus, cela risquerait de nuire gravement à l’entreprise en provoquant une  générale débandade.
De l’amour et du plaisir dans un bel endroit semblent le mieux pour les souvenirs de tout le monde.
Bien que la résilience est un phénomène surprenant de tenacité, je ne suis pas certain que de révéler à un enfant qu’il a été conçu entre deux inconnus en dix minutes une nuit de beuverie dans un local à poubelles lui cause la plus grande des joies mais, comme tout événement à ses deux versants, cela peut éventuellement contribuer à financer une olympique piscine au premier des psys venus…
Finalement, faire un bébé n’est ni le plus désagréable, ni le plus difficile… C’est même à la portée de tout le monde pour ne pas écrire de n’importe qui..." L'infini à portée des caniches" a dit Céline.
Ensuite, il faut laisser le mélange mijoter à feux doux et enveloppants pendant neuf bons mois puis sortir le tout...
Seulement voilà, c’est une fois qu'il est là, au monde, que tout commence.
Comme un premier pas…


23 avril 2013

Trente neuvième fin de semaine.

Cette semaine, là-haut, au pays des vélos à quatre places, du gouda jeune, vieux, au cumin... Au pays des blondes gigantesques qui parlent fort, boivent de la bière à pleins tonneaux et des anguilles fumées j'avais à vivre une rencontre. Je l'ai vécue... Tout ira bien. Je prends date. Nous allons bien nous entendre. Mais pour l'instant, c'est plutôt elle qu'on a entendu...

Cette semaine comme très souvent, spécialement au beau mitan d'un moment  agréable à vivre m'est venue de je ne sais où une voix comme pour le tempérer, l'instant. Elle disait:

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Elle était de Baudelaire et c'était le poème Recueillement. 
Les deux merveilles ne le connaissent pas encore.

Cette semaine, j'en ai amené une à la crèche, à la hollandaise: sur un siège comme une coque derrière la selle. Je me suis un peu perdu dans l'étrangère banlieue mais l'autre derrière s'en fichait pas mal du moment qu'il voyait des voitures "rougnes". (Rougne en Samuel c'est rouge).
Et l'espace d'un trajet je me suis senti blond athlétique aux cuisses fermes et aux fesses dures. Ça m'a fait tout drôle.

Dans Recueillement une strophe dit:

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;

Une beauté je vous dis qui collait bien avec le sentiment lors de l'envol...
Cette semaine, je me suis dit: À quoi bon partir si c'est pour revenir...

Cette semaine tout le monde peut enfin se marier. Personnellement, pour l'instant, je ne suis pas tenté mais je ne trouve pas que ce soit une raison suffisante pour en refuser le droit à quiconque. Grand bien leur fasse aux futur(e)s époux(ses). 
Au sortir de la cérémonie, le plus délicat reste à vivre.

Cette semaine deux cerveaux malades, deux esprits dérangés, deux coeurs de pierre (au choix ou tout cela à la fois) ont posé des cocottes minutes explosives bourrées de clous aux pieds d'une foule en fête... L'homme a cent mille ans de barbarie derrière lui et on n'en voit toujours pas la fin. Il serait grand temps qu'on s'améliore un peu, non?

Cette semaine des citrons ont fait leurs beaux...



Mon coeur en a eu pour son argent...


Et un petit bonhomme a fait la tête sur un canapé artichaut...


Bref, une semaine désormais comme toutes les autres puisque passée, vécue, racontée et donc partagée...

14 avril 2013

Fin de semaine 38.

Cette semaine, d'un coup, lors d'un réveil difficile, va savoir d'où, il m'est revenu ça:

Le vent se lève! . . .  Il faut tenter de vivre!
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs!
Envolez-vous, pages tout éblouies!
Rompez, vagues! Rompez d'eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs!

C'est la toute fin du cimetière marin de Paul Valéry, c'est beau et ça fouette les sangs.

Cette semaine, je suis monté LE voir et le prendre en photo. Il est à Murs en bord de route et veille à l'entrée du village. Il a dû en voir passer des carioles celui-là... Il est tranquille et majestueux. On y va, on le regarde, on lui tourne autour, on s'assoit dessous lui et en partant, on le garde en soi. Comme une pommade, un onguent. Longtemps.
Merci Véronique...


Cette semaine, je suis allé voir un joli film belge Tango Libre dont je n'avais rien entendu dire. Ca parle de Tango et de liberté , c'est Belge et c'est bien... A un moment, on entend une chanson: Riverside par Agnès Obel. Une danoise qui est superbement tendre. La chanson, pas la danoise que je ne connais pas personnellement. Hé bien c'était aussi un bel instant...


J'ai souvent pensé en le voyant à un autre que j'avais beaucoup aimé: L'acrobate de Jean Daniel Pollet avec Claude Melki qui aurait mérité une plus dense  carrière... L'acrobate: Un de ces OFNI (Objet Filmique Non Identifié) qui marquent encore des années après...
Cette semaine, je me suis préparé à l'idée de prendre l'air et de monter là-haut  au pays des tulipes en rang, des fromages en boules et des fesses en béton, pour, enfin, respirer la toute  nouvelle merveille que le monde et moi, depuis quelques jours, avons.
Cela m'a ravi... (Yosa!)


Bref, une semaine désormais comme les autres puisque vécue, terminée, partagée, rangée...

08 avril 2013

Duo...

Quand Laurence Chellali une photographe de grand grand talent m'a proposé de "danser" un duo avec elle j'ai été: 1 Flatté, 2 Ravi, 3 Apeuré... Je ne pourrais pas être à la hauteur d'une seule de ses images. 
Et puis, elle m'a envoyé celle-ci. Alors, j'ai essayé... J'en ai même écrit deux...
Et, c'est bien ce qui compte: essayer! Merci Laurence...

Le premier:


Un été.

On était dans un village du Sud, adossé à la pierre, en plein cœur d’un été sans fin, quand le dehors ne redevient fréquentable qu’en fin d’après midi à cause de la lourdeur accablante de l’air. Au loin, on entendait s’approcher l’encore léger grondement d’un orage qui n’allait pas tarder à éclater, poussé par le vent s’agaçant. Déjà, là-bas, de petits éclairs énervés commençaient à zébrer le ciel devenu mauve.
Quelques enfants du quartier haut, assis sur leur parapet, celui qui marque la limite des dernières maisons, la frontière entre la ville du bas et celle du haut, l’attendaient, l’orage. Ils avaient cessé leurs jeux de courses et de cache-cache dans les ruelles et pour s’amuser encore, ils s’ennuyaient un peu. Elle avait été vexée par une remarque de l’un, ce bébé, qui tenait son bâton comme une épée d’opérette. En vrai, elle en avait un peu marre de devoir jouer avec ces deux gosses, des garçons qui plus est. Comme elle rêvait d’ailleurs, de grande ville et d’être bien plus vieille !
Un autre avait repris un livre et faisait mine de s’y noyer.
Les larges sièges de pierres qui leur servaient d’assises étaient leur maison du dehors, c’est là qu’ils se posaient pour s’en dire, c’est là qu’ils s’adossaient pour s’échanger des secrets indicibles, c’est là, souvent, qu’ils attendaient le soir. En ce jour d’été, ils laissaient le ciel leur apporter l’orage, les premiers éclairs, l’odeur de la pluie sur la terre chaude et la fraîcheur revenue.
Ils étaient seuls, ensemble, chacun déjà plongé dans l’avenir qui allait les envelopper, chacun avec eux-mêmes, dans leur genre…
Le Félix du haut village, le petit blanc à queue noire qui était  de passage pour la distribution de caresses mais indifférent à ces évènements, vaguement inquiété par les grondements de l’orage approchant et séduit d’un coup par une odeur subtile s’est déplié lentement, les a plantés là et s’est remis en route…
C’est à cet instant précis que les premières gouttes ont déferlé sur le monde.



Et l'autre publié chez Laurence:

L’orage.
Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître…
Elisabeth Bishop.

On était dans un village du Sud, adossé à la pierre, en plein cœur de l’été, quand le dehors ne redevient fréquentable qu’en fin d’après midi à cause de la lourdeur accablante de l’air. Au loin, on entendait s’approcher le grondement d’un orage qui n’allait pas tarder à éclater, poussé par un vent s’agaçant. Déjà, là-bas, de petits éclairs énervés commençaient à zébrer le ciel devenu mauve.
Ca n’a pas fait grand bruit et pourtant, dans le coin, avec un peu d’attention on aurait pu assister à un bouleversement. Dans la montée vers la ville haute, un univers entier venait de s’effondrer. A l’instant, dans un fracas silencieux, le monde que des enfants avaient connu depuis leurs naissances, avait sombré corps et biens. Désormais, pour eux, plus rien ne serait jamais comme avant. Voilà une demi-heure, ils n’étaient qu’innocence et naïveté, qu’insouciance et légèreté…
Las, ils venaient de perdre le sel de l’enfance.
L’un avait annoncé à une autre qu’il ne voulait plus d’elle comme amoureuse… Elle lui avait immédiatement  tourné le dos pour qu’il ne la voie pas pleurer. Elle n’a pas aimé du tout la tristesse qui lui est d’un coup tombée sur les épaules. Elle n’aurait voulu penser qu’à l’été et ses jours sans limite, sans silence à craindre, sans chaise à se contraindre, sans table où s’attacher et y poser ses coudes et son ennui. C’est de son cœur et de la peine qui y étaient entrés dont elle devrait maintenant se soucier.
Un des deux autres, entendant cet aveu, s’était aussitôt mis à espérer et à croire à un possible. Du reste il avait vaguement souri quand il avait entendu dire qu’ils étaient au bout de leur histoire. Depuis le temps qu’il l’aimait. Enfin, il allait avoir sa chance… Avec l’orage, c’est l’amour qui avait débarqué. Ce petit monde, en l’éprouvant, lui et tout ce qui va avec : ses élans, ses déchirements, ses troubles, ses chagrins, ses peines, ses emportements, ses transports et ses tourments, ces trois là, en une fraction de seconde venaient de quitter définitivement l’âge de l’enfance. Cette période où il n’y a que l’instant à vivre, où tout à l’heure ne se pense même pas. Ils ne seraient plus jamais comme ces animaux pour qui l’avenir n’est pas, qui ne savent déjà plus rien de l’heure passée, qui n’ont que  l’instant à vivre… à vivre.
Pour leur vie toute entière l’insouciance si légère les avait abandonnés.
Les trois ne vivraient presque jamais plus dans le présent. Ils avaient été saisis dans ce moment singulier, épinglés comme des coléoptères sur le velours du temps. C’est quand on tombe en amour qu’on commence à vivre, avant, on existe.
A partir de ce jour ils allaient prendre le chemin douloureux qui s’impose à tous au long de la vie. Ils allaient, désormais devoir apprendre à perdre.
Enfin, ils allaient pouvoir monter sur le Grand Carrousel.
 Le Félix du haut village, le petit blanc à queue noire qui était  de passage pour la distribution de caresses mais indifférent à ces bouleversements, vaguement inquiété par les grondements de l’orage approchant et séduit d’un coup par une odeur subtile s’est déplié lentement, les a plantés là et s’est remis en route…
C’est à cet instant précis que les premières gouttes ont déferlé sur le monde.

07 avril 2013

Trente sept. Fin de s'maine.


Cette semaine, j'ai lu en devanture chez le buraliste cette une, Everest du tordu :
Elle épouse l’assassin de son mari… pour le tuer.
Cette semaine, cinquante mille coureurs au marathon de Paris... Qui pense que les français rechignent devant l'effort?
Cette semaine, en attendant de la voir en vrai, j'ai pensé à elle, beaucoup...


Cette semaine, j'ai vu et souri quelques fois devant Les amants passagers de Pédro Almodovar. Je ne sais pas bien pourquoi mais j'ai eu le sentiment de voir un vieux film ou plutôt, pire, un film vieux. L'histoire: Pendant que la classe économique, le peuple, dort anesthésié, sous sédatifs ou anxiolytiques, dans les premières ça décolle, chante, picole et batifole à qui mieux mieux en attendant la chute... Une sorte de remake de La cabine aux folles? Des moments drôles et d'autres aussi lourds qu'un 737... Bref, un sentiment mitigé. Heueuseument qu'y joue Blanca Suarez avec qui ce doit être un bonheur de convoler...

Cette semaine ce titre, s'il a blessé, il a visé juste: Après la gauche caviar, la gauche caïman...

Cette semaine, même si le Printemps fait encore son timide on en sent des signes...


Cette semaine, je me suis dis qu'au vu des employés qu'elle recherche, quoiqu'il arrive je ne travaillerai pas pour la Société Levrat...

Ce que la société Levrat recherche, ce sont des hommes, des vrais ! Pas des rabougris, des minets immatures, des paresseux ni des arrivés, pas des comptables d'heures supplémentaires, pas des complexés, des inhibés, des anxieux, des bilieux dévorés d'inquiétude, des timorés. Pas des surnuméraires, des amateurs ou des bénévoles. Pas des fil-à-la-patte. Pas non plus des velléitaires, des tranches-montagnes, des braves à trois poils, des matamores, des hyperexcités ou des débraillés sympathiques. Pas des jambes molles, des délicats ou des fins de carrière, des soupçonneux ou des désincarnés ou bien encore des télépathes de l'action commerciale... mais des grands, des carrés, des solides, des énergiques, des efficaces, des hommes qui ont de l'estomac, du nerf, du coeur au ventre et du sang dans les veines, des hommes décidés, énergiques, disponibles. Des ogres.

Quand ils se disent décomplexés... Ils le prouvent.

Cette semaine, menteur pour menteur, j'ai eu plutôt envie de croire à ça:

Nous aurons la mer

A deux pas de l'étoile.
Les jours de grand vent,
Nous aurons l'hiver
Avec une cigale
Dans ses cheveux blancs.
Nous aurons l'amour
Dedans tous nos problèmes
Et tous les discours
Finiront par "je t'aime"
Vienne, vienne alors,
Vienne l'AGE D'OR.

Paroles Léo Ferré Musique Jean Ferrat, Maurice Vandair...
Bref, une semaine désormais comme toutes les autres puisque vécue, rangée, partagée.


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