29 juillet 2012

Dites, 33 ème fin de semaine...

Cette semaine j'ai été déçu, pour elle, puisque mon histoire La place vide n'a suscité que trois commentaires, certes bienveillants, mais juste TROIS. Pourtant je l'aimais bien, moi, cette note. Parfois, je me demande à quoi ça rime. L'envie me vient de veules vacances... Ne pas se moucher du coude, faire appel à Tchékov, tiens:
Qu’on joue sur scène ou qu’on écrive ce qui compte ce n’est pas la gloire ou l’éclat, mais la longue patience... Sache porter ta croix... Je porte, je porte.
Cette semaine, j'ai été surpris du programme officiel de La mouette:


Nauzyciel en lettres énormes, Tchékov en tout petit... Je serais Anton, je me demanderais qui est cet Arthur. Mon sentiment est quand même que s'il n'y a pas le génie de l'un, il n'y a pas la vision de l'autre et l'inverse ne se vérifie pas.
Cette semaine, j'ai relu Les trois roses jaunes de Raymond Carver. Une nouvelle à propos de la mort de Tchékov.
"Néanmoins, Tchékov fut profondément touché par la sollicitude dont témoignait la visite de Tolstoï. Mais contrairement à lui, il ne croyait pas et n'avait jamais cru à la survie de l'âme. Il ne croyait en rien qui ne pût être appréhendé par l'un au moins de ses cinq sens. En ce qui concernait sa conception de la vie et de la littérature, il avait répondu, un jour, qu'il était dépourvu de "toute vision du monde politique, religieuse ou philosophique. J'en change tous les mois et, par conséquent, je dois me borner à écrire la manière dont mes personnages aiment, se marient, font des enfants, trépassent, et à restituer leur façon de parler."
Cette semaine, je me suis intrigué, aussi de cette image plutôt bien vue. Un coup de pompe?


Cette semaine se sont ouverts à Londres les Olympiques Jeux. Il y a, maintenant, un tel décalage, fossé, océan, gouffre, abysse entre les intentions premières (qui pourtant n'étaient pas toutes très recommandables) et l'objet de nos jours présenté qu'il va finir par se voir! Comme un nez au milieu des marines. Cependant je sens que ce qui va me plaire beaucoup, ce sont les images non souillées, ce qui est propre aux JO, par les noms et logos des habituels sponsors du sport spectacle.  
En Syrie, pas de trêve.

Photo piquée sur le web.

Cette semaine, je suis allé à l'espace Campredon de L'Isle sur la Sorgue voir  une exposition consacrée à Nils Udo.
Cette semaine, je me suis félicité de n'avoir pas rencontré Rosalba Forciniti. Nous défaire m'aurait brisé.


Un land artiste presque aussi talentueux que Roger Dautais.
Cette semaine, je me suis dit que les vacances c'est quand même un moment agréable à vivre...
Bref, une semaine désormais presque comme toutes les autres puisque terminée, racontée, partagée, rangée...

25 juillet 2012

Une place vide.

Il avait réservé depuis longtemps.
Depuis le jour même de l’ouverture de la billetterie. Il fallait ça si vous vouliez en être. Deux places dans la Cour d’Honneur. Rien que ce nom là et l'imaginaire filait au grand galop. Ce festival de théâtre était un endroit plutôt couru. Il avait une longue histoire. Où il fallait être allé et éventuellement avoir aimé mais, ces derniers temps, il était encore de meilleur ton d’avoir détesté.  C’était mieux avant, du temps de "Chose" on n'aurait pas vu des trucs pareils, ce qu’ils nous proposent maintenant, faut voir, dire que c'est notre argent qui y passe, etc etc. 
Lui, cette année là, il voulait juste en voir un, de spectacle. Alors, il avait réservé dès l’ouverture. Ce n’est pas qu’il était prévoyant, non, mais si l’on voulait se donner une chance d'avoir des places, il le fallait parce qu'elles étaient chères. Aux deux. Au propre et  figuré. Surtout si le bouche à oreille murmurait du bien. Ce n’était pas toujours l’humeur et dans ces cas là, quand les avis étaient disons mitigés, voire hostiles, on trouvait des places comme on voulait. Il n’était pas besoin de se battre, ni au téléphone ni le soir sur l’immense place. Il y avait des places en veux-tu en voilà. Vous pouvez être sûr que si, en ville, on en avait dit : Oulala ne va pas voir ça, c’est une daube, sans même l’avoir vu la plupart des gens  qui avaient acheté une ou plusieurs places obéissaient au diktat et se retrouvaient à vendre leurs billets à la volée en vantant les mérites d’un truc qu’eux mêmes fuyaient. Etre curieux, amateur de théâtre et cultivé n’empêche pas d’être près de ses sous et  limite malhonnête. On doit à la vérité d’écrire que l’endroit était si majestueux qu’à lui seul il valait qu’on y passe une soirée.  Bien entendu, il y avait un côté élitiste  assez marqué dans ces spectacles mais il arrivait qu’on y voit des choses magnifiques. Il suffisait de renoncer à tout comprendre de ce qui se passait, à lâcher prise, juste regarder et entendre, se laisser bercer par la musique des mots, la beauté des images et la magie du lieu… Il pouvait arriver aussi que six heures sans entre acte de hurlements en  bulgare dans la glace de la nuit, giflé par un mistral mordant soit au-delà de toute force raisonnable...
Il avait pris deux places pour une mouette dont on disait du bien. Il comptait y aller avec un ami qui l’avait planté deux heures avant le début de la représentation. Il était donc parti en avance pour tenter de vendre son ticket libre à quelqu’un.
Il est venu comme les autres faire le pied de grue son billet à la main près des guichets posés à même les galets inconfortables de la Place. Derrière eux, le Palais de pierre attendait comme chaque soir de Juillet ses perfusions de lumière. Derrière les murs, une Cour d’honneur concentrée, prête au rituel, patientait. Ça ne se bousculait pas vraiment. La perspective des quatre heures à partir de dix heures du soir ? Le mistral qui avait soufflé tout le jour ? Il allait renoncer quand une toute  jeune femme est venue vers lui et  lui a acheté son billet. "Un cadeau pour ma mère qui rêvait de la voir cette mouette" dit-elle. Ils ont fait affaire. Elle est repartie dans le frais du soir, heureuse, le billet à la main. Il s’est dirigé vers l’entrée de la Cour.
Avec la même émotion qu’à chaque fois qu’il y était entré, il y est entré.
Ce mur gigantesque face aux gradins qui montaient de plus en plus haut sur le mur opposé. Sur la droite les deux tourelles de pierre, dans le ciel noircissant, les vols et les cris des martinets et la foule bruissante qui s’installait.
Il a facilement trouvé sa place et s’est installé. Il avait, comme les autres saisi une couverture de laine proposée pour lutter contre le froid qui ne manquerait pas de débarquer après l’entracte. Puis le noir s’est fait, on leur a rappelé de ne pas prendre de photo, ni de filmer, d’éteindre les téléphones portables, on leur a souhaité un beau spectacle et le son strident de trois trompettes d’un autre âge a retenti.
Elle, la voisine, dont la jeune fille avait acheté sa place en bas tout à l’heure est arrivée peu après que le noir se soit fait. Elle s’est excusée de le déranger et s’est assise précipitamment. Pour ne pas gêner davantage. Il n’a vu que son profil, brièvement passer sous ses yeux.
Il a été fortement secoué. Comme un roseau sous tempête.
Il la connaissait... Il en fut vite persuadé. Mais d’où ?
Il a commencé à chercher. En bas, la pièce avait débuté par un ballet mortuaire, des personnages tout de noir vêtus avec des masques de mouettes réalistes en emportaient une, morte dans leurs bras. Tréplev venait de se tuer.
Lui cherchait à qui appartenait le profil assis à ses côtés. Il ne la regardait pas, il évitait de tourner les yeux vers elle, il ne voulait pas croiser son regard. Il avait déjà peur. Mais il la connaissait, il le savait, maintenant. Ce visage il l’avait regardé et regardé encore. Ce visage avait compté. Beaucoup compté. Je n'aurais pas ressenti un tel choc, sinon...
En bas, ça jouait.  Il a à peine perçu :
Il n'y a pas besoin de sujet. La vie ne connaît pas de sujet, dans la vie tout est mélangé, le profond et l'insignifiant, le sublime et le ridicule.
Et lui n’était plus là. Il se demandait comment c'était possible.
Ça lui est venu peu avant l’entracte. Après deux heures trente. Une fulgurance juste avant qu'une des actrices dise :
Qu’on joue sur scène ou qu’on écrive ce qui compte ce n’est pas la gloire ou l’éclat, mais la longue patience... Sache porter ta croix...
D’abord il s’est dit : C’est impossible. Ce ne peut pas être elle. Ce serait un miracle. Et pourtant il avait appris qu’elle avait eu une fille quelques temps après leur douloureuse séparation. Son coeur en était encore suturé. Mais ce serait un miracle que ce soit elle, justement assise là à ses côtés. Sur une place qui ne devait pas être vide.
Imperceptiblement, il s’est approché d’elle pour tenter de sentir son odeur. Elle portait à l'époque un parfum particulier qu'il reconnaitrait entre mille. Son cerveau s'est ouvert en grand. Heureusement qu'il était assis. Il en fut certain, cette fois, c’était elle. Après vingt ans, il la retrouvait là, ce soir dans cet endroit majestueur. Il n'a pas écouté :
"Seul est beau ce qui est grave et sérieux. Ne représentez que le grave et l’éternel."
Parce qu’il  pensait à ce qu’il lui dirait à la fin. Il a commencé à préparer ses phrases, il a commencé à arranger ses mots entre eux. Ils se bousculaient. Il a dû calmer le flot qui s'annonçait comme on tire sur la longe d'un cheval sauvage, il les a tenues fermement.
Et puis, le spectacle s’est terminé. Il n'a même pas entendu:
Au théâtre, On distribue des cartes, on crée un monde avec rien, sur de la cendre. On répare la mort!
Ils se sont levés, à la fois pour applaudir bruyamment et pour se dégourdir les jambes et les dos malmenés. Il s’est dit: Je vais la suivre et je lui parlerai en dehors du Palais, dans l'espace de la place. Il l’a laissée s’engager dans l’écheveau de tubulures des gradins démontables. Il la suivait de près. De très près. Il a eu peur de la perdre. Ils ont déposé leurs couvertures à un endroit prévu. Ils sont sortis sur l'esplanade. Il allait se rapprocher d'elle.
Pour descendre l'escalier, ne pas louper la première marche, il a détourné une demi-seconde le regard de son dos et, en bas de la volée, à deux heures trente du matin, au cœur de la nuit gelée, sur la place vide, balayée par un mistral glaçant, il l’avait à nouveau perdue.
Il a eu beau se démener, remonter, descendre, courir, dévisager, espérer, ralentir, souffler, pester, gémir, espérer, se poser, repartir, remonter, redescendre, espérer, scruter, recourir, s'arrêter, souffler, souffler, pleurer, pleurer...
Il n'a jamais remis les yeux sur elle.
Le coeur oui, son pauvre vieux coeur épuisé, oui, mais pas les yeux.
Pas les yeux.


22 juillet 2012

Trente et deux.

Cette semaine, j'ai relu:
"C'était l'hiver et il faisait nuit. Arrivant directement de l'Arctique, un vent glacé s'engouffrait dans la mer d'Irlande, balayait Liverpool, filait à travers la plaine du Cheshire (où les chats couchaient frileusement les oreilles en l'entendant ronfler dans la cheminée) et, par delà la glace baissée, venait frapper les yeux de l'homme assis dans le petit fourgon Bedford. L'homme ne cillait pas."
La position du tireur couché. Jean Patrick Manchette. Série Noire.
Une envie de fraîcheur?
Cette semaine, j'ai passé une jolie soirée dans un bel endroit avec... vue.


Cette semaine je me suis raconté que, finalement, le théâtre est une "chose" simple! Il ne suffit de quelques ingrédients: un lieu/une salle/un public, un texte et un ou plusieurs acteurs mis en scène. Quand tous sont de fièvre et de talent réunis, on est emporté. Ce fut le cas pour Marsilho d'andré Suarès au Théâtre des Carmes grâce à Philippe Caubère et aussi d' Introspection de Peter Handke. Emporté!

Extrait d'Introspection de Handke:
J’ai dit mon nom.
J’ai dit « moi ».
J’ai marché à quatre pattes.
J’ai couru.
J’ai couru dans la direction d’une chose.
J’ai fui quelque chose.
Je me suis redressé.
Je me suis secoué.
Je suis devenu une boule de nerfs.
J’ai marché.
J’ai formé un angle presque droit avec la terre.
J’ai sauté.
J’ai vaincu la gravitation.
J’ai appris à ne plus souiller mes langes.
J’ai appris à maîtriser mon corps.
J’ai appris à me dominer.



La scène du théâtre des Carmes.

Cette semaine, un club de sport de la capitale a embauché un crétin (et ce n'est pas si gentil pour les crétins) qu'il va payer quatorze millions et demi d'euros nets d'impôts à l'année pour jouer à la balle et avec ses pieds. Et d'autres crétins ont trouvé ça formidable.
La crétinerie a encore de beaux jours devant elle.

Cette semaine, j'ai trouvé ça vraiment très malin:
http://www.lesinrocks.com/inrocks.tv/bref-le-dernier-episode/
Cette semaine, heureusement, je ne suis pas resté dire mon émotion à Laurence Colussi à la sortie d' "Introspection" qu'elle donne au théâtre du Verbe Fou. Notre prévisible séparation? Une douleur.
Cette semaine un dingue a tiré sur des gens aux USA, un autre a continué de tirer sur les siens en Syrie.
Cette semaine, je suis allé voir et entendre Gérard Morel chanter et c'était bien!
Théâtre des Lucioles à 19h.


Cette semaine, la bouture de gingembre a continué de grandir, grandir...


Bref, quand j'aurais vu La Mouette d'Anton Tchekov dans la Cour d'honneur du Palais de Papes, ce sera une semaine désormais presque comme toutes les autres puisque vécue, passée, terminée, rangée et partagée.

20 juillet 2012

Un namour éclair.


Il mangeait de la viande rouge, elle était végétarienne.
Ils se rencontrirent un beau jour de Mai ou bien de la toute fin  du mois de Juin. Le quinze ou bien le vingt.
 Il ne savait plus exactement. Elle oui. Même l’heure. Et comment elle était habillée et ce qu’elle avait mangé la veille. Les filles se rappellent de ce genre de détail là. Pas les gars. Les gars ne se souviennent de rien. Ils ont oublié. Oui, mais pas elles. Elles se souviennent de tout. C’est ce qui parfois fait souci. Tu ne peux pas dire de bêtise. Quand tu es un gars. Les disputes de deux amoureuses, entre elles, je veux dire, ce doit être quelque chose. Avec tous les souvenirs bien présents. Et quand tu as dit ça j’ai fait ça et quand tu as fait ça j’ai dit ça… Et je me rappelle très très bien de comment tu m'as regardée à ce moment là... Tout bien précis sans avoir pris des notes et sans jamais se tromper… Ah oui, vraiment les disputes d'un couple de deux amoureuses ce doit être épuisant...
Mais là n’est pas la question.
 Ils s’étaient retrouvés là,  pile dans la  même rue, et pourtant la ville en avait des centaines, des milliers même puisque c’était une grande ville, genre la capitale d’un immense pays, chacun voguant vers son destin. Je sais bien qu’on ne navigue pas dans une rue, je ne suis pas tout à fait bête, on appelle ça une image si vous voulez savoir. Ils marchaient sur les trottoirs comme souvent. Oui, vous pouvez essayer de marcher dans le milieu d’une rue mais vous n’irez pas bien loin. Sur les trottoirs, le piéton lambda est quand même plus en sécurité. Elle, montait au Nord vers la Gare du Nord, lui allait au Sud vers la Gare du Sud. C’est dire s’ils ne devaient pas se croiser. C'est dire si ce jour là le destin s'est plié en quatre à s'en écarteler les vertèbres!
Dans la foule bruyante, ils s'aperçurent, se regardirent, se plurent et tombirent raides amoureux l'un de l'autre. Ils jurirent de ne plus jamais manger ensemble que de la joue de lotte, des fesses de sole et des queues de blette. Oui, très vite elle l'a convaincu, les femmes savent faire ça,  convaincre très vite, de ne plus jamais manger des animaux terrestres morts. C’est dire s’ils sont devenus intimes. C'est dire comme il a renoncé à certaines choses, lui.
Cependant comme ils n’étaient pas bornés, ils s’autorisèrent, les jours de fête à battre quelques omelettes à l’oseille. Les œufs n’étant pas encore tout à fait des poules. Pour l’oseille, il fut facile de se mettre d’accord ce n’est pas un animal mais une plante aromatique qu'on associe souvent au saumon.  On peut l'associer à son banquier mais par le plus souvent par le manque.
Ils s’aimirent de plus en plus fort. Ensemble, ils eurent deux enfants ou bien cinq et vivèrent heureux jusqu'à la dernière arête de leurs derniers  jours...

Enfin, c’est ce qu’ils se promettirent dans le fond de leurs têtes. Du moins, c’est ce qu’ils auraient bien aimé qu’il se passât. Ils savaient quand même que ce serait dur à réaliser, ils n’étaient pas tout à fait dingues non plus disons qu’ils avaient envie, à ce moment là , de croire très fort à ces fariboles là.
Mais quand on a un peu vécu, on sait tous, tous les un peu vieux, je veux dire, qu’entre les promesses et les évènements il y a souvent des océans. Et pas trop des pacifiques !
En fait, leur histoire a très vite capoté pour une belle bêtise.
Il voulait habiter dans le sud et elle dans le nord. Rappelez vous les gares du début...
Hé bien, figurez vous qu'avant le départ, juste avant de monter dans le train de la vie (ça c'est envoyé) ils n’ont pas été fichus de s’accorder là dessus, aucun ne voulant vivre au milieu. Au centre, au coeur, entre les deux.
Alors, ensemble, ils ont dit puisque c’est ainsi, arrêtons là avant que ça commence c’est, aussi, une belle manière de ne pas s'embrouiller.
Et ils se séparirent, mais sans se blesser.

En voilà deux pour qui ce fut simple puisqu'ils n’ont pas eu à composer avec leur passé.



17 juillet 2012

Un fond mauvais.


Au fond du fond, au noir du puits, je suis un mauvais, un vrai mauvais. 
J’ai toujours sur moi un flacon d’alcool à cent dix pour jeter sur les genoux rougis du petit écorché qui chouine. Je vide les flaques sous les bottes des  merdeux qui galopent en riant, pour la poilade. J’agrandis les marches des escaliers qu’ils escaladent pour la marrade. Je leur apprends des tables bancales qu’ils soient nuls en calculs, je leur dis que, plus tard la vie est belle,  pour la surprise! Je fais des trous dans leurs pulls…
J’aime quand le chat saute sur le dos du rouge gorge tout neuf.
J’aime encore plus quand l’oiseau décolle et que le greffier reste là comme un con son sandwich envolé. Comme animal, j’aime que les crocodiles parce qu’ils bouffent des jambes et qu' ils pleurent tout leur saoul. A la rigueur, j'aime aussi les puces, les tiques et moustiques, les guêpes et les taons qui font de jolies cloques sur les peaux des enfants.
J’adore, pour leur piquer les places, faire des croches pattes aux vieux dans les files d’attente, j’aime bien mieux si par ma faute ils s’affalent de tout leur long. Alors, je…  les regarde allongés par terre, sans bouger pour les aider. Qui me relèvera quand viendra mon tour?
Dans la vie y a rien que j'aime tant que détester, j'aime haïr faire la gueule et pas sourire sauf peut-être dire du mal des autres et mieux, en penser.
Quand on me propose de l'aide, je dis que je n'en ai pas besoin, il ferait beau voir que je doive remercier quelqu'un.
Dans la rue, je m'amuse quand les gens, hors d’eux, s’engueulent pour une place de parking ou une éraflure de rien. Je ne me balade jamais sans ma petite fiole d’huile ni un soufflet au cas où les braises s’éteignent. Et je m'en sers, j’en ajoute à chaque fois qu'il est besoin. Parfois, comme un bonbon, une récompense, j’ai droit d’assister à la première beigne. Mais c’est très rare, quoiqu'on pense, on ne bat les gamins qu'à la maison entre soi et la cave. C'est le B.A. baffe!
Des voitures, je préfère rayer les rayures, des vélos dégonfler les pneus de rechange, en tordre les rayons, mettre des punaises sur les selles, desserrer les guidons, piquer les pompes et les bidons.
Bien sur, que j’arrache la nuit les fleurs du voisin. Il faut entretenir le vilain  voisinage ! Et, oui, j’ajoute des épines aux roses et des piques aux oursins.
Je kiffe de mettre la musique à tue-tête quand on arrive près d’un hôpital, je me fous pas mal du panneau silence. Est-ce que j'ai la mauvaise idée d'être malade, moi ?
Quand je mange au restaurant, je me réjouis de leur dire que c’est pas bon, que le vin est trop rouge et que l’eau a un goût, que la viande est mal cuite ou le poisson plein d’arêtes, que l'addition est salée, le café fade et le serveur pas soigné.
 Au ciné, j’ajoute de la javel dans les films à l’eau de rose. Dans un polar, c'est plus fort que moi je suis toujours du côté de l'assassin, je défends toujours le puissant contre la veuve et l'orphelin.
Je fais semblant d’être sourd quand on me demande un renseignement, je dis que je ne suis pas d’ici dès que je sors de chez moi ou bien si je suis d’humeur badine je les envoie promener à l’autre bout de la ville.
Je pense toujours le contraire de ce que dit celui qui me parle, c’est une gymnastique mais je m’entraîne avec Constance qu'est pas non plus une fille facile. Je ne souris jamais à celui qui m’en envoie un. Je ne dis bonjour à personne, à peine au-revoir, jamais merci, on n’a pas été mal élevé ensemble.
Je fais comme si je comprenais toujours tout alors que je ne pige jamais rien. Pour que mon bonheur soit parfait il ne me suffit pas d'être heureux, encore faut-il que les autres aient du malheur. 
Du reste, même si je commence par moi, je ne les aime pas, les autres, ceux d’ailleurs, les étrangers, qu’ils soient de la rue derrière ou de la maison d’à côté. Et puis, c’est une évidence, les autres ne sont décidément pas comme moi. 
Ben quoi ? Vous êtes surpris? Il n’y a rien d’exceptionnel après tout,  je ne suis qu’un être humain. 

Au fond du fond, j’ai un très mauvais fond.
En vrai de vrai, je suis plutôt vilain bougre
Je suis une teigne, un méchant profond,
Tant qu'il y a même pas de rime en ougre.

J’ai beau dire, j’ai beau penser, j’ai beau faire
C’est dans ma nature, dans mes hemisphères
Je suis une crapule, un vaurien, un sale bonhomme
Je n'aime ni les chiens, ni les chats, ni les hommes. 


Je hais les douceurs les bises et les calins,
Tous ces mamours je ne saisis pas bien.
Je fuis la mièvrerie, les gentillesses,
J’aime quand ça mord le gras des fesses.

J’en ai plus que soupé de l’Amour Universel
Je suis à l'affut des plaies à remplir de sel,
Il faut que ça pleure, que ça crie, que ça s’affole
Qu’il y ait du manque de chance, du pas de bol.


J’en ai ma claque de ces torrents de miel
De tout ce sucre qui dégouline en sirupant
Ce que j’aime c’est l'amer, la bile, le fiel,
La méchanceté avec des bouts de rage dedans.


Plein le dos de la bonté, la tempérance
Charité bien ordonnée ? Ne rien donner !
Assez de la bonté, de la bienveillance
C’est aux poings qu’il faut tout régler.

De la baston, qu’il pleuve des coups
Des bourres pifs, des bleus partout
Des mandales, des jets de lances,
Plus de mie! Que les gnons mènent la danse !





14 juillet 2012

Et colégram...

Pour Les impromptus littéraires. Le thème était: "Le piquant".


Ils étaient deux, côte à côte, enfoncés, effondrés, répandus, même, au plus profond du creux profond des sièges, leurs converses délabrées, délacées, délavées, alanguies, avachies, sur la banquette qui faisait face. Ils étaient deux. Leurs quatre interminables jambes vêtues dans des jeans bien  trop grands mais bien trop courts, cigarettes en étuis. Leurs maigres bustes couverts  de chemises trop petites mais bien trop boutonnées. Ils étaient deux, côte à côte, avec chacun un casque à musique sur les oreilles, leurs yeux invisibles derrière des lunettes de soleil, mâchant et remâchant des gommes à la vieille chlorophylle, leurs cheveux en batailles dérangées, comme coiffés avec des pinces anglaises, leurs juvéniles barbes naissantes et éparpillées. Ils lisaient, les deux, insupportables pour une vieillesse dans leurs jeunesses nonchalantes et débraillées. Chacun un livre. Enfin, ils en avaient chacun un ouvert devant le noir de leurs lunettes. Ils étaient deux et je m’amusais à les examiner. De leurs sacs éventrés, jetés là, à même le sol tremblant, dépassaient des convocations pour l’épreuve du baccalauréat de philosophie du matin. Celle qui les attendait sans doute au Lycée de la ville où ils se rendaient.
J'étais presque certain qu'ils lisaient puisque, de temps à autre, ils tournaient les pages de leurs bouquins. Ce geste insensé, ils l'accompagnaient d’un souffle, comme un de ceux de la  blanche baleine qui, ainsi, accélérait le geste, le poussant, l’expulsant. C’était un souffle d’encouragement à un effort exigeant visiblement une énergie folle. Et puis, le silence revenait jusqu’à la page suivante. Un moment, suspendant sa lecture, l’un a dit :
___ C’est râpé pour moi, je renonce, cette fois, je sais que... je ne sais rien!
___ C’t’un bon début, ça, pour la philo à dit l’autre… Un début, Senèque? 
Puis dans un souffle épuisé en désignant son livre : J’en ai marre de çui là.
Comme son acolyte ne réagissait pas, il a répété en détachant chaque syllabe :
___ Me fait chi er ce li vre…
Alors, l’autre lui tendant le sien :
___ Tiens donne ton Spinoza, je te passe l’Epicure…
___ Ah non ! Pas ça, steuplait ! J’en ai trop peur, des piqures...

Alors, les deux dans le wagon se sont regardés et se sont mis à rire, mais ils ont ri…


Qui a dit: Ils ont ri... Bergson?

12 juillet 2012

Mon trente et un.

Cette semaine, j'ai vu Melancholia de Lars Von Trier. Il eût été dommage de le manquer. Quel immense cinéaste! Quel film!


Cette semaine, je ne vais pas être chien. Je vais vous indiquer où se baigner dans la sorgue et dans quel écrin: Une île, un îlot, une merveille. Vous prenez la route de Fontaine, vous roulez vers la SPA, repérez vous à... l'oreille... Peu après, un petit passage à droite il y a un pré où garer, un chemin à marcher sur environ deux cent mètres avec un angle droit et à l'aplomb des ruches à gauche, entrez sous les trembles. Là, au plein milieu de la rivière une paume de pierres blanches qui n'attend que vous, de chaque côté des biceps puissants de courant frais... Ne remerciez pas, c'est cadeau!



Cette semaine, je me suis dit que les mots portaient souvent bien leurs noms. Ainsi, dans "caresse", on voit bien la main  la main qui passe sur la paire de esses... Ainsi, extraction, on sent bien la pince qui arrache toute la sagesse de la dent. J'écris ça sous le coup de la douleur parce qu'on m'en a extrait une et que j'aurais préférer la garder. Cinquante et quelques que je vivais avec, je m'y étais habitué... Mais que va-t-elle devenir? Sans moi autour? Va-t-elle pouvoir s'en sortir? Et de quoi?
Cette semaine, je me suis fâché avec le Professeur Samba Kess (divergence de point de vue sur ses tarifs!). Heureusement j'ai croisé la voix de Monsieur Malik...


Cette semaine, je me suis félicité qu'il ne se soit jamais rien passé entre Emmanuelle Han et moi. Je n'aurais guère aimé la perdre.

Cette semaine, j'ai été multi irradié d'ondes positives. J'étais au coeur du dispositif (encore) qui remettait les résultats du baccalauréat... Tous ces cris de soulagement, toute ce bonheur devant la fin d'une époque: l'enfance, l'école, le collège, le lycée... Cette entrée joyeuse dans l'âge adulte! Comme c'était réjouissant, revigorant, émouvant, irradiant.
Cette semaine, la bouture de gingembre a continué de grandir, grandir, grandir...

Cette semaine une cigale a chanté sur le bois mort du cerisier mort.



Cette semaine, une sculpture a fait son apparition dans le jardin... De deux artistes  chevronnés: Une rivière de dix mille ans et une souche de platane de cinquante... Elle est étonnante.


Cette semaine, j'ai vu une girafe naturalisée fichée dans le mur d'une église. Elle s'appelait Monique. La girafe, pas l'église. (Expo de Sophie Calle aux Céléstins).


Cette semaine était la première des vacances et c'était bon.

Bref, une semaine désormais presque comme toutes les autres puisque terminée, vécue, rangée et partagée...

11 juillet 2012

Pas du tout.


La fête battait son plein. On en percevait des éclaboussures de rires bien avant de franchir le pont. Dans la prairie, les lampions qu’on n’avait pas encore allumés, joliment disposés en guirlandes dans les branches des micocouliers, s’agitaient sous les caresses  insistantes d’une brise douce qui faisait un bien fou à tout le monde. Il avait fait durant tout le gros du jour une chaleur de Gandrange. Les retardataires arrivaient gentiment, sans courir, sans se presser, comme tous ceux qui savent qu'ils sont en retard. Sur les tables, dressées à même la prairie, les nappes étaient encore lisses,  sans aucune tâche et les bouquets de fleurs fraîches, pimpants. D’un endroit, arrivaient des odeurs de cuisine appétissantes. Sur la pelouse on commençait à entrevoir, couchées sur le côté, dans le profond du vert de l’herbe, les premières grandes blessées. Des cadavres, on s’occuperait plus tard. Des bouchons aussi. On pouvait apercevoir de ci de là quelques équilibres chancelants, quelques corps vacillant, au bord de la chute, quelques costumes vaguement débraillés, quelques nœuds de cravates défaits, et, toujours, partout, des coudes qui, encore, vaillamment  se levaient. Pourtant, il n’y a pas si longtemps que les hostilités avaient démarré. Ce qui était remarquable, c'est qu'à part quelques irréductibles rejetés dans un coin, personne ne fumait. Voilà vingt ans, à la même heure, il aurait fallu allumer les frontales pour se parler. Là, rien, pas un petit nuage bleu de blonde. Ils avaient tous fini par avoir les jetons. Savaient-ils que ça ne changeait rien? Avaient-ils conscience qu'ils allaient mourir quand même ou bien faisaient-ils semblant d'être sauvés?
La nuit promettait d’être chaude, échevelée et pour tout dire, mémorable.
Il faisait encore grand jour mais peu à peu, la lumière déclinait. En somme elle baissait au rythme où les bouteilles se vidaient. Dans certains groupes, on commençait à parler plus fort, dans d’autres, on chantait même déjà. Tout ce beau monde était content d’en être, ravi de fêter leurs deux amis comme s’ils se fêtaient eux mêmes. De nos jours on pouvait les compter sur les doigts de la main les couples qui arrivaient à leurs quarante ans de vie commune ? Quarante ans, un joli chiffre tout rond mais ce quarante que cachait-il ? Combien de coins enfoncés, combien de renoncements, de frustrations, de reproches, de rancoeurs, d’engueulades, de désaccords, d’éloignements, de trahisons… surmontés. Tant bien que mal, mais surmontés. Ah ! Ils n’étaient pas si nombreux les candidats à la longue durée, les concurrents de la longue haleine. Ils étaient si peu nombreux que quand on en tenait deux, on les embrassait comme du pain frais, on se les regardait comme de la mie de miel. Et on les fêtait dignement. C’est ce qui était en train de se passer. Une première vague venait de déferler, une deuxième allait suivre et ainsi de suite jusqu’au petit matin pour certains. Pour ceux qui dormaient sur place, sans doute. Les autres, ils s’arrangeraient avec leur état. Et leurs savoirs faire !
C’est à peu près à ce moment là, à celui de basculer de l’apéritif vers le repas, à l’instant de lever la fourchette au lieu du coude qu’ils se sont adressés à tout le monde en tapant sur les verres avec un couteau comme ils le font dans les mariages des films américains à la con. La foule d'amis, légèrement tanguante s’est approchée d’eux, les a entourés de leurs sourires un peu exagérés par les degrés et puis a fini par faire silence. C’est lui qui a commencé à parler :Mes amis, mes chers amis alors une voix puis deux puis dix ont repris avec elle en levant les verres qu’elles tenaient à la main comme des têtes réduites de jivaros vaincus :

Amis, buvons, mes chers amis buvons,
Mais n'y perdons jamais la raison.
A force d'y boire, on perd la mémoire,
On va titubant le soir, à tâtons,
Et l'on court les rues à saute-moutons.

Ils sont allés au bout de la chanson et se sont dits qu’ils pouvaient être contents d’eux! Au vu de leur taux de veine dans les alcools, ils n'avaient pas si mal chanté que ça. Qu’ils y soient disons, habitués a, sans doute, bien arrangé les choses...
Mais ce n’était pas ça qu’il voulait. Il souhaitait juste leur parler à eux tous qui étaient là devant, ravis comme des santons de juillet. Il les a fait taire à nouveau et là c’est elle qui s’est saisie du micro.
Et ce qui a suivi, personne ne l’avait encore entendu. Et personne, du reste, n’était venu pour l’entendre. Enfin, pour entendre ce qu'elle leur a dit d'une voix claire mais étranglée par l'émotion.
En gros, pour aller à l'essentiel, elle leur a dit que s’ils étaient là c’était bien sûr pour fêter leur quarante années de vie commune mais aussi leur imminente séparation. Imminente, parce que lui allait s'en aller, ses valises étaient prêtes dans la buanderie, dans le courant de la soirée, là dans les minutes qui venaient... Ça avait refroidi un peu tout le monde et l'ambiance en premier.
"Mais comment ça ?" Ont fait pas mal...
Ils se sont expliqués longuement prenant la parole chacun leur tour sans se la couper, en plaisantant même joyeusement, blaguant, en se chamaillant sur certaines dates, sur certaines dispositions, en se souriant bref, en étant  complices comme ils l’avaient toujours été.
Il ressortait de tout ça qu’ils avaient choisi, ensemble,  de se séparer ce soir précisément, se disant qu’ils n’arriveraient pas à vivre d’aussi belles années que toutes les longues qui venaient de s’écouler, qu’ils ne connaitraient même jamais rien de meilleur, qu’il valait mieux ne pas tout gâcher, que s’ils le faisaient maintenant ils garderaient une belle image d’eux, de leur couple et de leur histoire. Que vis à vis de leurs amis, il n'y avait aucune raison que quoi que ce soit change, qu'ils le resteraient évidemment et qu'ils participeraient, ensemble à toute fête qui s'organiserait, que si on pensait du mal de l'un c'est l'autre qu'on blesserait, qu'il seraient là à tout anniversaire à venir. Ensemble, mais ils arriveraient et repartiraient séparément voilà tout.  Qu’ils s’étaient organisés, que lui vivrait pas loin et serait toujours là en cas de pépins et pour rester présent auprès de leurs petits enfants. (Ils en avaient quatre).
Autour d’eux ce n’étaient que pleurs et déchirements. Puis très vite de la colère. Et les voilà les pas encore mais presque séparés obligés de remonter le moral de tout le monde jusqu’au moment où les autres ont commencé à se fâcher vraiment !
Mais vous ne pouvez pas nous faire ça, nous ne l’avons pas mérité, nous sommes vos amis, vous nous devez du respect vous n’avez pas le droit d’étaler vos états d’âme devant nous etc etc. Alors, les voitures ont commencé à se remplir, les phares se sont allumés, les moteurs ont tourné. En quelques minutes il n’y eut plus personne dans le secteur redevenu d’un calme absolu. Il n'y avait plus dans l'air que le chant gras des grenouilles.
Ils se sont retrouvés tous les deux assis l'un tout près de l'autre, dans la pelouse humide,  une coupe à la main. Ils se regardaient en se  souriant. Alors, en lui prenant tendrement la main, il lui a dit :
___Ils s’y feront, va, ne t'inquiète pas, faisons leur confiance, ce sont nos amis tout de même...
Et elle, dans un souffle a répondu :
___Je crois, même si ça me désole, que tu as raison. Ils auront un peu de mal mais ils s’y feront.  On s'y est bien fait, nous...


08 juillet 2012

Trente.

Cette semaine, j'ai vu Adieu Berthe, L'enterrement de mémé. 
(L'enterrement de mais, mais j'ai envie de dire). Plein de moments drôles, mais une longueur, des dialogues pimpants joués par acteurs formidables mais  un manque de rythme ou de je ne sais quoi, enfin un manque de quelque chose. Une comédie grinçante et loufoque. Mais, mais...


Cette semaine, j'ai trouvé sur un forum internet cette intervention. Miracle du net, je n'ai rien compris à rien! Ça semble écrit en français et pourtant:


"Cibollll, je viens de visiter le site de Cabelas et ils m'ont donnés une torieux de bonne idée!
J'ai un tripod de caméra de bonne qualité qui se rétracte à la hauteur désirée. je vais trouver le pas de la vis qui dépasse pour y fixer un kodak, et me fabriquer une braket qui va fitter dessus!
Une brakette en 2X4 avec une ''groove'' en V tapissé de foam pour y faire reposer le canon!!! 
Ah ben clisss, c'est ça que je vais patenter prochain jour off!!!
Charley"

Ce qui semble certain c'est que ce soit une super idée! Un vrai bonheur, non?

Cette semaine, la rue des Teinturiers a commencé, le soir, à faire sa belle... Il ne lui restera plus qu'à sentir un peu moins mauvais...



Cette semaine, je n'ai pas rencontré Marie Josée Croze. Hé bien, cela ne m'a pas fâché du tout: avoir à envisager notre séparation m'aurait crucifié...

Cette semaine, je me suis dit que trente fins de semaine était un bon chiffre pour arrêter. On verra bien si je me mets sur mon trente et un. Ou pas.

Bref, une semaine désormais presque comme toutes les autres puisque vécue, terminée, racontée et partagée.

02 juillet 2012

Fin de semaine 29.

Cette semaine, une rage de dents m'a presque empêché de mettre le nez... dehors...
Vivement le rhume de cerveau que j'arrête d'y faire des noeuds.
L'occasion rêvée de revoir cet extrait  fondateur de ma hantise du dentiste.
C'est sans danger. Is it safe?

Cette semaine, enflé d'une joue, vilain à ne pas mettre un gars dehors, je n'ai pas croisé la trajectoire de Marine Delterme. J'en ai été heureux, je n'aurais pas aimé notre séparation.
Cette semaine, je l'ai passée avec lui, là, derrière et c'était bon.



Cette semaine, je ne suis pas allé voir La part des anges, Adieu Berthe et Barbara.
Cette semaine, grâce à la température, nous avons pris plein d'agréables douches.


Cette semaine, il a fait si chaud qu'on s'attendait à voir débouler des Philipullus incantant à tous les coins des carrefours plombés aux goudrons amollis...


Cette semaine, j'ai lu:
Aussi, sommes nous tressés de fils tendus, qui attendent d'être remis en contact avec ce qui peut les actionner, et réveiller la partie de nous mêmes qu'ils commandent en secret. Il y a en moi l'amour des matins, mais il s'endort ou se fatigue, se cache, et lorsque enfin l'air frais me touche, il ressuscite et je m'extasie comme un nouveau venu. Merveille.
C'est de Frédéric Worms dans Revivre.

Bref, une semaine désormais comme toutes les autres puisque vécue, rangée, partagée.

01 juillet 2012

ELLES.

Lui:
___Bonsoir mon Namour… Enfin, j’étais impatient de te voir, j’ai attendu cet instant toute la journée.
Elles: 
___Je n’en crois pas un mot mais ça fait plaisir à entendre. Je suis contente aussi. Qu’est ce que tu bois Chouki ? Je t’ai commandé un vichy orgeat ?
___ Merci Namour! J’avais envie d’un verre de vin mais Vichy Orgeat c’est très bien.
___ Mais, Châton, d’habitude tu ne bois que ça ?
___ Oui, peut-être, Label mais ce soir j’avais besoin d’être un poil saoul, j’ai un truc important à te dire...
___ Ouh la! Je ne suis pas certaine d'aimer ça moi! Le ton solennel qui te vient ne me dit rien qui vaille…
___ Tu me réclames pourtant sans arrêt de te parler Ladousse, de te dire des trucs…
___ Oui, mais tu sais bien que ce que  j’aime  c’est surtout que tu me dises ce que je veux entendre. Tu n’as pas encore compris ça Mamour ? Tu es un poil  lent à la détente si tu veux mon avis…
___ En même temps, ça ne fait que trois semaines qu’on est ensemble.
___ Que trois semaines ou bien déjà trois semaines… Attention, ce n’est pas exactement pareil… Mais qu’est ce que tu as de si important à me dire ?
___ Bon voilà, je ne vais pas faire de détour : Le week-end que nous devions passer ensemble, celui qui vient, il faut le reporter.
___ …
___ Poussin, on n’annule pas, on reporte juste d’une ou deux semaines.
___ …
___Hé bien dis moi quelque chose ne me laisse pas dans le silence s’il te…
___Je veux savoir pourquoi tu proposes de reporter, tu sais que je me faisais un bonheur de ce week-end, tu te doutes de la déception que je ressens, là, tu t’imagines qu’il va te falloir trouver une bonne raison à ce report, tu comprends bien que cela va être assez difficile pour toi de le justifier, d’expliquer ?
___ Surtout que je préfère ne pas te dire pourquoi. Il faut que tu me fasses confiance, je préfère ne pas te dire.
___ Et tu penses que ça va être jouable ? Je te dis moi que ça ne va pas être possible. Il faut que tu me dises et surtout, ne me mens pas.
___ Mais je n’ai aucune envie de te mentir c’est pour cela que je choisis de ne pas te dire.
___ TOI TU revois ton ex ? Tu as rencontré quelqu’un ?
___ Mais non, quelle idée !
___ Si jamais c’était ça, je serai calme, juste je t’arrache les deux yeux avec les dents !
___ Mais non, je ne risque rien, ce n’est pas ça. Ne cherche pas à savoir,  fais moi simplement confiance. Il n’y a rien qui se soit mis entre nous. Il faut reporter ce week-end d’une semaine ou deux, c’est tout.
___ Tu vas me dire, tant que tu ne m’auras pas dit, je vais m’imaginer le pire, tu veux me rendre folle c’est ça ?
___ Je préfère vraiment ne pas.
___ Ecoute, c’est facile : Tu me dis ou je te quitte.
___ Ah oui, la barre, tu la mets assez haut, quand même. Alors, puisque tu insistes je vais te dire. Je souhaite qu’on reporte parce que j’ai un énorme bouton sur une fesse… Tu vois, c’est aussi ridicule que ça, mais c’est ainsi.

Elle, glaciale:
___ Tu as bien fait de ne pas vouloir me le dire mais... tu aurais dû tenir bon et m’épargner ça…

La même, une demi heure plus tard au téléphone avec une amie :
___ Claire, je suis effondrée, il faut qu'on se voit, qu'on sorte, j’ai quitté Ben…
___ Mais comme ça, d’un coup ? Vous sembliez si bien ensemble, hier soir encore ! Il t'a trompé? Il t'a humilié? Il t'a menti? Qu’est ce qu’il t’a encore fait, celui-là ?
___ Figure-toi qu’il m'a fait un bouton sur une fesse. Crois tu à ça? Un bouton! Je lui laisse du temps pour se demander d'où il peut venir son bouton! 
Non mais s’il me fait des boutons après trois semaines, ça va être quoi dans cinq ans ? Dis moi que je n'ai pas raison!
___ Ah là, et, crois moi bien, je ne dis pas ça parce que tu es mon amie mais sur ce coup là, on ne peut, raisonnablement pas, te donner tort…
Un bouton, mais il se prend pour qui?




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