30 mars 2014

C'est entendu.

Entendu ce matin chez le buraliste :
Bonjour, je voudrais du papier à cigarette bio…
Pour attraper un cancer durable ?

La poissonnière ce matin au marché :
La semaine prochaine je ne serai pas là. Nous partons en vacances dix jours. Aux Maldives. Nous adorons la plongée…
L’impression de planer au-dessus de leur étalage?
Une cliente: Dites, elles sont fraîches vos dorades? 
Ben non, peuchère, elles sont vieillasses, c'est pour ça que je les vends...

Après le débat NKM-Hidalgo: Les femmes sont des hommes politiques comme les autres.

Le front national rêve d’une percée. D’ordinaire ce sont les furoncles qui percent, non ?

Pour une poissonnière, pratiquer la plongée c’est un peu comme si un boucher  campait dans le Charolais ou un fromager habitait une cave à Roquefort?

Entre les deux tours, la déferlante bleue marine s'est transformée en un tsunami de miel... Ça dit quelque chose, mais quoi? 

Poutine aimerait beaucoup le sport... Les nazis aussi aimaient le sport... Dix minutes avant la finale du cent mètres plat à Berlin en 36.

Deux gagnants du loto ont se sont partagés 120 millions d’euros. Ce doit être la seule fois où en perdre 60 doit procurer une grande joie.


17 mars 2014

Une parole c'est une parole.

Pour les impromptus littéraires de la semaine. Le texte devait débuter par les premières phrases du Voyage au bout de la nuit.

Ça a débuté comme ça. Moi j’avais jamais rien dit. Rien. 
Pendant tous ces longs mois, pendant toutes ces années, même, je l’avais fermée, à double tour, j’avais fait le dos rond plutôt trois fois qu’une, j’avais attendu, puis,  espéré que ça passe mais jamais, jamais ça n’était jamais passé, ça n’avait jamais cessé… Pas une seule minute de répis, pas le moindre petit repos possible, pas la moindre période sans… Dieu sait que ça n’avait pas été facile de regarder tout ça se dérouler sous mes yeux, là juste devant moi, sans rien dire, Dieu sait qu’il m’en avait fallu de la résistance, mais j’avais tenu. Pas une fois, pas une seule putain de minuscule petite fois je n’avais risqué une phrase ou posé un mot, pas une syllabe et il m’en a fallu de la constance pour garder le silence, j’aime mieux vous le dire. Ça n’a pas été facile, ah ça non… Mille fois j’ai eu l’occasion, l’envie, la volonté de l’ouvrir et puis j’ai, à chaque fois réussi à continuer sur le chemin choisi. On ne se refait pas, j’avais donné ma parole de ne rien dire, je m’y suis tenu. Avec rigueur, avec une détermination sans faille, sans le moindre relâchement, sans le plus riquiqui des laisser aller. Mais ça m’avait coûté ! Combien de fois m’étais-je dit : mais mon pauvre c’en est trop, cette fois tu ne peux pas rester là silencieux comme un bloc de marbre, ouvre là vas-y fonce, hurle, crie, dis le, parle enfin, envoie tout ça à la face du monde tu en seras soulagé, allégé. Tu seras comme un homme neuf et puis rien. Une parole, c’est une parole.
Oh... J’ai bien senti que plusieurs fois certains proches me suggéraient vaguement d’enfin l’ouvrir, c’était logique, c’était légitime, ils en avaient le droit ils voulaient savoir. Ils voulaient prendre leur part. D’une certaine manière, ils voulaient partager toute cette fange avec nous, être ainsi plus proches encore. Hé bien non, là aussi, je n’ai rien lâché. Une parole c’est une parole.
Certains sont allés jusqu'à me proposer de l'argent et, parfois, je le dis sans vergogne, ce furent des sommes rondelettes que j'ai refusées. C'était mal me connaître, je suis du genre à ne pas savoir vendre un bouquet de tulipes en Avril, alors quelques misérables secrets, tu penses bien que je me fais fort de les garder...

Et vous mêmes, vous mêmes, je vous sens bien, là, en train de se demander : Mais tu crois qu’à la fin il va nous le dire ce qu’il doit taire ? Tu penses qu’il va nous mettre dans la confidence, qu’il va lâcher le morceau? J'espère qu'il ne va pas nous laisser sans savoir.
Alors, je préfère vous le dire de suite : Si j’ai fait serment de me taire, voilà des mois que je le tiens, ça n’est pas pour tout abandonner ni ici, ni maintenant, ni à vous. Désolé, mais, j’ai jamais rien dit. Rien. 
Il n’est pas question que ça débute...


10 mars 2014

Ça vient.

Pour Les impromptus de la semaine. Le thème était le printemps des poètes.

Ça commence,
On ne sait pas d’où.
D’une odeur, d'un signe,
D’un pépiement d’oiseau,
D’un ciel qui diffère,
D'un parfum qui s'affaire,
D’une douceur extrême,
qui flotte comme ça dans l’air…

Ça se met en Mars,
On ne sait pas quand
Au réveil, au couchant,
Un matin, au levant,
Par une autre lumière,
un tremblant d’atmosphère,
Le ciel, d'un coup, d'un seul,
Au dessus de nous s'éclaire.

Ça s'ébroue,
D’on ne sait pas quoi,
D'un trouble, d'un émoi,
D'une branche agonisant,
Du ventre d'un froid mordant.
De nos gris, de nos peurs,
Du dessous dégelant,
D'un jaune renaissant.

Ça s’amène sans fard,
Sans tambour, ni fanfare,
Ça s’en vient ainsi, dieusement.
Ce n'est pas dommage,
C'est même étonnant,
Ce peut être renversant...

Ça émeut, ça chamboule,
on ne sait pas comment.
Et puis, c’est là. Un beau jour:
Un bourgeon, puis deux, puis cent.

Alors, de Lille à Moscou,
De Paris à Padoue,
On la chante la venue du printemps.


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