30 avril 2010

Un brin facile…

Une petite recette pour, peut-être, réussir à vivre une jolie fin de semaine de début de mois:
Prenez une semaine délicate, pour ne pas dire difficile, ou plutôt, lâchez la, au lieu de la prendre. Laissez la s’écouler de vous, laissez la vous abandonner, refusez de la porter encore, un peu. Puis, chassez la, au besoin, faites lui comprendre qu’elle doit, maintenant vous oublier, vous foutre la paix, vous laisser tranquille, vous lâcher la grappe, arrêter de vous les briser menu, cesser de vous courir sur le haricot...
Si possible, il est souhaitable de mettre de côté, juste pour deux jours, l'épouvantable marée noire dans le golfe du Mexique, les terribles difficultés des chômeurs en fin de droit, l'effroyable état des finances grecques, les affligeantes saillies d'un Estrosi, ou d'une Morano, quelques autres trucs qui en disent long sur l'état de délabrement du monde, un peu empêcheurs de roupiller en rond. Oui, oui, entre autres, envoyez valser loin, loin la sale pensée qui vous a fait vous réveiller, en nage, vers les deux heures du matin...
Ensuite, n’ayez aucun projet pour les deux jours à venir, ainsi vous serez prêt à tout ce qui peut se présenter. (Aucun projet ne veut, bien entendu jamais dire aucune envie…) Ne regardez pas la météo à venir, elle pourrait orienter ces deux jours sur une mauvaise piste. Il fera le temps qu'il fera. Nous avons tendance à trop nous en préoccuper. S'il doit givrer, il givrera... et alors?
Gardez sur vous, près de vous, votre agenda avec les numéros de téléphone à appeler de ceux qui vous aiment. Si ça se trouve, ils n’ont rien prévu non plus et seront comme vous prêts à tout.
Ayez sous le coude, un ou deux livres à finir, un ou deux films à voir, un ou deux restaurants à tester, un ou deux paysages à embrasser, un ou deux mètres carrés à bêcher, une ou deux lettres à écrire, un ou eux concerts à écouter, une ou deux recettes à tenter, un ou deux cadeaux à acheter, une ou deux expositions à voir, un ou deux nouveaux-nés à saluer… Enfin quelque chose à faire de vos dix doigts, de vos deux yeux, de votre cœur, de vos deux jambes, de vos deux oreilles, de ce que vous voulez, en fait…
Et puis, attendez, attendez gentiment. Que savez vous de ce qui peut arriver? Rien vous n’en savez encore rien. Tout peut arriver, même une petite urgence rigolote ou un brin de... SAMU gai...
Vous avez deux jours entiers devant vous. Si ça se trouve, ce UN du mois, votre vie va en être bouleversée. Complètement.
Bon, d'accord, ce n'est qu'un premier... mais...


Jeux enfants cour cloitre avignon 2

26 avril 2010

Contre champs…

Certains chanceux ont sous les yeux des champs de tulipes. Ici, dans le coin, nous avons, en contre champs, des giroflées, des myosotis, des coquelicots, des œillets d’inde et même du… plastique blanc…
Cependant, pour les lavandes de Valensole, il faudra encore attendre quelques mois...
Champ giroflées
Champ de coquelicots
Champ d'oeillets d'Inde
Champ de myosotis vert
Champ et plastiques 2
Valensole Arbre isolé htal dia

23 avril 2010

Au pays des fromages en boules…

NL 2

Des sourires à deux roues sur des carcasses viking size et des placettes à tomber aux cœurs des villes, silencieux et accueillant comme des creux de main. On met un certain temps à l'entendre ce silence et puis, on entend plus que lui... Il n'est guère troublé que par le tintement guilleret des sonnettes de bicyclettes, le chuintement des roues sur les pavés et les mélodies des carillons qui renseignent sur l'heure qu'il est. Après le con tenu, voilà un condensé…

Ah, aussi, beaucoup de vaches mais peu de taureaux, encore moins d'arènes et pas du tout de corridas...

Ce pays a, entre autres dons, celui du paisible et de la tranquillité.

NL 035

Image spéciale pour Véronique.

21 avril 2010

Mon quotidien énervant…

Je me dois de te dire que je suis un peu en rougne après toi, qui va, demain et comme les autres jeudis à partir de maintenant consacrer une page, certes écrite avec un beau talent (Jacques Durand) à la corrida. Or, le talent au service d'une mauvaise action a un goût un poil amer.

Une page entière donc, à la corrida. Alors, en finir une fois pour toutes avec la corrida... Mais si la corrida, vous savez bien... Ce spectacle de combat entre un homme civilisé qui "joue" à domicile et une bête sauvage, en un contre un ou c'est le plus souvent le même qui gagne à la fin... Donc, mon quotidien, puisque c'est ça, je t'informe que je ne t'achèterai plus le jeudi.

Autant le dire de suite, j'ai assisté plusieurs fois au spectacle... Une mise en scène espagnolante, une opérette dramatique du sang, de la souffrance, de la jouissance et, au bout, plus ou moins rapidement, la mort violente, brutale, esthétisée mais la mort. Définitive. Pour l'éternité...

Autant le dire de suite, je ne mange pas de viande. Enfin, je ne mange pas de viande de mammifère mort. Il m'arrive de temps en temps de m'offrir une douzaine d'huitres mais j'ai, à chaque fois avant, demandé leur autorisation et comme aucune d'entre elles ne m'a jamais dit non, j'ai pris ce silence pour une acceptation...
Autant le dire de suite, on nous parle de tradition, de Culture... Certes mais je crois que quand une tradition, un fait culturel a un côté barbare, sanglant, l'homme s'humanise , se grandit en l'abandonnant et pas en le perpétuant. De tradition séculaire, on a écartelé les condamnés en place publique, on a pratiqué des sacrifices humains, on a coupé les criminels en deux(etc…) Depuis qu'on a laissé de côté ces manières un tantinet radicales, on ne s'est pas ensauvagé, si? Autant le dire de suite, je suis contre les conditions de "vie" qu'on fait aux animaux de batterie, aux oies, aux canards qu'on gave aux fourmis qu'on insecticide, aux hérissons qu'on écrase en roulant trop vite... Bref, à toutes les bêtes qu'on fait souffrir avant de les occir pour les consommer ou pas.

Autant le dire de suite, ce n'est pas parce que des écrivains américains de renom, des intellectuels brillants, des artistes immenses ont encensé ce machin rida qu'on est obligé de l'aimer. On peut, sur certains points, être à la fois de génie et un peu concon.

Autant le dire de suite, je crois que le taureau n'est ni couard, ni brave, il est taureau, point.
De plus quand, dans la nature, lui vient l’envie d’affronter quelqu'un, en règle générale, c'est plutôt, à un vivant qui lui ressemble, qui a la même allure que lui, qui se comporte comme lui qu’il choisit de s’y mettre. Quand il va charger, il n'y a pas dans les marais où il vit, un gars à cheval caparaçonné, lui enfonçant, en la tournant, par deux fois, voire trois, une pique dans les flancs, destinée à lui tester sa bravoure... Tu parles, lui sectionner les ligaments du cou pour lui imposer de baisser sa tête, oui... Il n’y a que très rarement, dans les champs d’Estrémadure, face à lui, un type porteur d’une épée, droit dans ses sandales, fou de courage, vêtu d'un boléro brodé d'or, de collants roses, orchestrant, sous ses naseaux fumants, dans l’air tremblant d’une après-midi ensoleillée, les mouvements magnifiques des rouges sublimes d'une cape majestueuse…

Pourquoi donc, en finir avec la corrida?
En vrai c'est très simple. Il y a, ici bas, sur cette terre, des choses qui se font et d'autres qui ne se font pas. Voler dans un magasin, ça ne se fait pas. Coller son chewin gum sous son siège de cinéma, pousser une grand-mère dans les orties, promettre certaines choses pour solliciter des suffrages et ne pas les tenir une fois élu, non plus. En revanche ne pas doubler ceux qui précèdent dans une queue, ne pas hurler au portable dans un endroit public, conduire sans avoir bu avant, rester fidèle à ses amis, dire bonjour à ceux qu'on croise le matin, cela se fait. On peut comme ça, avec son petit crayon personnel tracer sa propre ligne, bien à soi, différente de toutes les autres, qui n'est pas forcément droite, droite entre ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Et, au jour le jour, année après année, vaille que vaille, tant bien que mal, peu ou prou, s'y tenir... ou pas.
Or, pour moi, jouir, jouer, se réjouir, s'enjouer, prendre du plaisir, se divertir au spectacle de la souffrance, puis de la mort d'un animal, cela ne se fait pas. Le taureau serait remplacé par une girafe ce serait pareil... (Juste... je pense à la taille des banderilles pour une girafe...). On ferait combattre un cabillaud enragé, un hanneton sanguinaire ou une buse agressive cela ne se ferait pas plus.

Fin de la discussion. Allez mon journal... Je te lirai après demain…

Anémones marché antibes

Le menu…

Les impromptus de la semaine imposent de commencer le texte par:
“Quand je vis le menu…”
Terrasse carnet Walrus Nl

Quand je vis le menu, haussé sur ses talonnettes, qui me menaçait de ses deux poings ridicules j’ai éclaté de rire! Hey, petit bonhomme, que je lui ai lancé, méchamment exprès, pour le blesser ne va pas te faire mal en me frappant, ce serait trop bête ! Tu parles! C’est quand il s’est approché que j’ai vu que j’étais aussi grand que lui. Heu, de la même taille…
Seulement, nos points de vue avaient commencé à diverger très vite. Ce gars avait profité du bazar ambiant pour prendre les choses en main dès qu’il était entré dans le wagon. Il faut dire qu’il y en avait de partout, du bazar… On pourrait même, sans trop exagérer, pousser jusqu’à écrire: joyeux bordel. Immense bordel serait encore plus juste. Imaginez: une grève perlée, un départ de vacances et une panique générale à cause d’un volcan islandais qui avait cloué au sol tous les avions du monde, mélangez le tout et vous aurez une petite idée de la crise qui se tramait dans les parages. La terre entière voulait monter dans ce foutu train. Et ce n’était pas possible.
C’est là qu’il était entré en action le rehaussé. Contrairement aux évidences, il avait commencé par gueuler qu’il ne fallait pas désespérer, que tout était possible. Alors, crétins, on l’avait laissé faire. Il s’était mis diriger les flux de montée descente, puis, il avait assigné à tous des places, il avait fait éteindre les portables, il était monté sur les sièges pour diriger les manœuvres… Bref il s’était rendu indispensable et pire, au fur et à mesure, il s’était occupé de tous et de tout. On le voyait courir à l’avant, à l’arrière, ordonner ceci, réfuter cela, tancer celui-ci, encourager celui-là, taper du poing sur les dossiers, tenir les portes ouvertes, porter la valise de celle-là, l’enguirlander à cause de son poids, demander le silence aux enfants qui pleuraient, consoler les mamies qui avaient un coup de chaud, menacer ceux qui semblaient ne pas vouloir l’écouter. Dès qu’un se pointait, il le prenait en mains et ne le lâchait plus. Une vraie plaie… J’ai eu le malheur de dire dans un souffle : « Il va pas se calmer, le p’tit ? ». Il s’est tourné vers moi. Il n’a pas moufté, il n’a pas cillé, il est resté d’enclume, un peu comme ces types aux yeux tristes, recouverts d’or de la tête aux tongs, qu’on peut voir l’été à tous les coins de rue, debout pendant des heures et des heures sur des tabourets branlants.
Il n’a pas esquissé un seul geste, il n’a pas prononcé une seule parole… Je me suis même demandé si en plus d’être ras de la pelouse, il n’était pas, d’un coup, devenu muet. Il a juste glissé d’un pas vers moi et puis son bras a décrit comme une courbe silencieuse dans l’air du soir vacillant et son tout petit poing fermé est venu me cueillir à la base de la tempe gauche et là j’ai décollé. Je suis parti, enfin façon de parler parce qu’en vrai ce sont mes genoux qui ont fichu le camp les premiers et je me suis affalé sur la moquette rouge du couloir comme une bouse dans un pré limousin. Une flaque, une très jolie flaque d’humain, répandue sur le sol, absente à elle-même. Comme un Lucky Luke désabusé, le petit homme a déplié ses métacarpes, les a frotté contre la paume de son autre main, a répondu très gentiment a un quidam passant que non, il n’avait besoin de rien, son léger problème était réglé, tout s’était bien passé, sauf pour lui, là, par terre qui en aurait pour quelques jours de migraines… Ensuite, d’après ce que m’en ont dit des gens, il m’a relevé un peu, il m’a adossé au mur de la banque derrière nous, il m’a défroissé la veste et tapoté la joue en me disant à l’oreille ce dont j’étais intimement persuadé : “Je ne suis pas petit, petit, c’est le monde qui n’est pas assez grand pour moi…” Puis il est parti à l’autre bout du compartiment en sifflant un air que, dans un demi-sommeil comateux j’ai mis du temps à reconnaître… Sans qu’il puisse entendre, j’ai marmonné et j’en savais quelque chose : “Ce n’est pas de vouloir être grand qui est risible, c’est d’avoir tant de mal avec l’idée de ne pas l’être…”
Quand j’ai recouvré mes esprits, je me suis demandé si franchement, ce déchainement de violence pour une simple divergence de vue était bien raisonnable… Mais dans quel monde vivions nous ? Etait-ce cet univers là que nous allions laisser à nos enfants ? Quelle misère !
Le soir, au menu, j’avais du doliprane… en brouette!

Phare rouge Harlinguen Nl

Ah, l’air qu’il sifflait, ça y est, ça m’est revenu, c’était Short people de Randy Newman…

19 avril 2010

Au dessous du volcan.

Champ tulipes 3 Nl

Pour bien dormir, il ne suffit pas que la maison soit grande, encore faut-il que le lit le soit...
Pour bien vivre, il ne suffit pas que la maison soit riche, encore faut-il que l'âme de celui qui l'habite, le soit...
Pour bien écrire, il ne suffit pas de bien dessiner les lettres, encore faut-il bien les arranger entre elles...
Pour bien manger, il ne suffit pas que la cuisine soit bonne, encore faut-il que les convives soient agréables.
Pour bien peindre... il faut être assez fou.
Pour bien voyager, il ne suffit pas d’emporter les guides, il faut savoir les oublier
Pour bien jouer, il ne suffit pas d'appliquer les règles, encore faut-il savoir les transgresser...
Pour bien être, il ne suffit pas que la maison soit chaleureuse encore faut-il que le chien du propio ne morde pas.

Champ tulipes 4

Swans, swans, swans

Les cygnes du mois ont réapparu sous nos cieux encendrés...
D'ici, je les ai vu passer. Sous leurs blanches ailes, un coin français...
Je ne vous dis pas cela uniquement parce que dans ce coin
français, on peut lire, entre autres textes, un que j'ai titré:
"L'amour, c'est quand même un peu compliqué..."

Juste les quatre premiers vers:

Ce que j'aime en toi c'est ta manière d'être reine
Tout en ne régnant pas.

Ce qui me plait en toi c'est ta façon d'être à moi
En n'appartenant qu'à toi...

17 avril 2010

Mince de mince...

Image attrapée sur le net sur le blog de Pascale Clark
...

Un fichu nuage de cendres envolées au-dessus d'un volcan islandais bloque toute l'europe et moi avec. Contenu, c'est le cas de le dire à Leeuwarden, ville de naissance de Mata-Hari, en Frise, au tout nord de la Hollande... Le pays du fromage en boules, des gigantesques blondes à bicyclettes parlant très fort, souriant beaucoup et pédalant dur, des chanteurs décalés, des footballeurs géniaux (petit, c'est simple, le jeu du FC Barcelone actuel, c'est eux qui l'ont inventé, voilà quarante ans!), des peintres comme pas deux, des fenêtres sans rideaux, des canaux à tire l'arigot, des vélos en escadrilles, des frites mayonnaise, des poissons fumés et d'un tas d'autres trucs qui font du bien...
Pour l'instant, je n'arrive pas à trouver que c'est dommage d'être bloqué ici... Quelques jours supplémentaires à vivre dans cette ville au charme indéfinissable... Boire un verre sur les canapé aux coussins joliment colorés du Walrus, flâner le long des canaux, entendre les carillons sonner mélodiquement toutes les heures, éviter pour rester en vie les vélos, en veux-tu en voilà qui dévalent à pleine vitesse les ruelles pavées de briques rouges, marcher le long de jardins proprets, confortables, soignés... humer l'odeur épaisse, portée par le vent de mer, de vache grasse et bien nourrie, se balader la truffe au vent parmis les maisons penchées du dix septième en briques peintes, les places accueillantes, chaleureuses et l'ambiance générale qui est à l'ouverture, à l'accueil, au paisible, à la tranquilité...
Alors, oui, en profiter. Encore. Un peu.

Des poussières denses, grises et noires paralysent l'Europe... Dessous, tout s'arrête, même les hommes de respirer. Petites choses fragiles.

14 avril 2010

D'Allain, les vers.



Les vers d’Allain abreuvent de danaïdes tonneaux,
Nous laissent à terre, le cœur dans le caniveau.
Ils sont des coups de pieds aux culs aux flaques de la rue,
Le dernier verre de Socrate, aux saveurs de ciguë.
C’est un ballon de Grand Cru dans un tonneau de limonade,
Des poignées d’entre frères, des amours de camarade.
C’est un souffle de petit, au visage des puissants,
La vengeance des gueux sur la morgue des Grands.
C’est de la sciure d'or fin sur le parquet d’un rade,
Des paillettes d'argent sur des humeurs maussades.
Des gerbes de génie, des bouquets de fulgurances,
Des images d'artifices en feux, de la bêtise en vacance.
C’est du poil à gratter l’aïe, d’un frérot qui tangue,
Des cheveux mal peignés sur le bout de nos langues,
C’est un médicament d’Achille qui armure les talons,
Des pilules d’espoir qui font l'infini moins long.
C'est une poignée de main à vous broyer le malheur,
Une systole à cent sous qui vous abreuve le cœur,
Des lames d’Atlantique dans les poches des yeux,
Des désirs d’Andalousie dans des valises de vieux.
Une musique romaine qui saurait danser l’espagnol,
Des croissants de lune en lurette, le bâton d'un Guignol.
Les mots d’Allain, c’est le train du soir parti la veille,
C’est un cargo d’espoir pour des cales de merveilles,
C’est une trace de bleu sur le gris des trottoirs,
Une tâche de sang à l'autre bout d’un couloir,
C’est le partage de midi à toutes les heures du jour,
Des maux à lire même quand on ne sait pas toujours.
Les vers d’Allain sont comme des sourires d’enfants,
Des images d’entre Manche, des paroles de vivant,
Qui couronnent le conteur aux diadèmes des comptoirs,
Et nous disent: A demain! Comme on rêve de Grand Soir...

06 avril 2010

Les dix ptits rambes.

Mes chers amis,

Si nous sommes réunis ici, ce soir c’est pour fêter, féliciter, célébrer, en un mot rendre hommage ce qui n’est pas si désagréable en ces temps tumultueux de persiflage généralisé…

A vous, que l’on voir courir partout du matin au soir et du soir au matin, être comme on dit à la foire et au moulin, à la douche et aux bains, à la poêlée et aux gratins…

Vous que la taille, sans doute inaboutie, n’empêche pas d’être, déjà, si grand…

Vous dont l’énergie pourrait donner des leçons de maintien à certaines centrales nucléaires…

Vous dont la justesse des décisions est comme la lame aiguisé d’un couteau acéré, qui coupe aussi bien à l’aller qu’au retour, qu'à la prise ou à l'abandon…

Vous, dont la parole est si généreuse, qu’elle étourdit toujours, déroute parfois, étonne de temps en temps mais éblouit, souvent… Plein les yeux, plein les yeux...

Vous, dont la pensée fulgurante est pour nous, désormais, comme un phare planté dans la noire nuit de nos doutes embrumés (approbations mesurées)…

Vous, dont les promesses sont comme les nuages un soir d’orage (applaudissements) en nombre et gonflés (grattements de gorge) de projets ébouriffants (applaudissements)…

Vous, si aimé de tous qu’aucun d’entre nous, ici présent ne se risquerait à critiquer l’action, l’engagement, les décisions…

Vous, si proche, à la fois des petits de l'entreprise... oui, j’ose le dire, vous garez, encore, avec cette immense humilité qui est un peu votre marque de fabrique familiale, votre véhicule personnel, cette merveilleuse, rugissante, machine rouge, sur le parking du personnel et à la fois de la Direction Générale, donc de moi-même qui vous porte une attention toute bienveillante...

Vous qui venez d’être, après à peine trois mois de stage, si justement, nommé Vice Directeur des humaines ressources à l’âge extrêmement précoce d’à peine dix huit ans, votre baccalauréat tout juste en poche… c’est dire votre brillance, votre talent et vos dons en un mot votre nature… (applaudissements).

Vous, enfin, mon frère cadet que j’aime et embrasse… (applaudissements) soyez certain que notre père, de là où il regarde, c'est-à-dire de son bureau de Président Directeur Général, malgré ses obligations, son temps précieux, son agenda si rempli, ses si lourdes responsabilités, suit votre carrière de très près et avec une immense et toute bienveillante surveillance…

Soyez, soit le bienvenu dans vos, dans tes fonctions nouvelles !

(Applaudissements NOURRIS).

Voitures jouets

05 avril 2010

Bon sang!

Bon sang ! Qu’est-ce que je les ai aimés ces débuts de soirées où l’on regardait l’heure pour savoir si on pouvait raisonnablement commencer à s’en servir un…
Que je les ai aimé ces repas qu’on prenait au moment du couchant, l’intense lueur orangée qu’il mettait dans ton regard, ce qu’elle donnait à lire, la douceur du moment quand le vent s’apaise, la table joliment mise entre les deux murs de pierres, les odeurs de ce qui grille s’invitant à la table, la tendresse qui s’installe entre deux, le noir de la chienne de retour de maraude qui s’en vient s’affaisser, enfin apaisé, le vol, le dernier chant des martinets encore en chasse pour la ration du soir, les cris des petits dans les nids de la grange qui réclament encore et encore, les premiers passages affamés des pipistrelles, leurs vols énervés, le rouge du vin dans les verres, l’entier du repas sur la nappe, les bougies tout autour allumées, leurs flammes seulement agitées par des caresses d’air toujours tiède, des grappes de moineaux chahutant dans le massif des lilas, des cascades de rires d’enfants attendant la nuit qui jouent dans le jardin voisin, tes cheveux mouillés par une douche prise, ta robe, à peu de boutons, enfilée sur une peau caramel au lait , dorée par l'été, pas tout à fait sèche, des gouttes perlant à ton cou, tes pieds nus aux ongles rougis dans le vert de l’herbe, une douce odeur d’huile pour la peau, une pièce de laine sur tes épaules nues, une musique qui nous vient de l’intérieur par les portes grandes ouvertes, les odeurs du chèvrefeuille, par vagues, successives gonflées de l'entêtant parfum, un aboiement de chien du loin de la ferme d’en bas, les traces encore vives de la journée vécue, de la nage épuisante dans le sombre de l’eau du lac, l’aller et le retour d’une rive à l’autre, la fatigue ressentie dans les avant bras, ta main qui s’attarde au passage sur ma nuque, l’air qui d’un coup s’électrise gentiment et le temps qui, maintenant, s’étire en langueur…
Bon sang ! Que je les ai aimé ces débuts de soirs là…
Et leurs fins, aussi…
Ciel de soir Velleron

03 avril 2010

Imagine.

Imagine un chagrin...
Imagine un boulot, un job, un taf, un turbin, un gagne-pain, un labeur, une profession où tu as le plus souvent le sentiment de travailler CONTRE ceux à qui tu t’adresses qu’avec…
Imagine que la plupart des adultes que tu y croises, ceux qu'on appelle, vite fait, collègues te regardent à peine, ne te disent bonjour que lorsqu’ils sont nez à nez avec toi dans un étroit couloir, bref, uniquement quand ils ne peuvent faire autrement…
Imagine qu’en plus, ces adultes qui sont donc sur le même navire que toi, te condescendent sévère du haut de leur hauteur, s’autorisent à intervenir dans ce que tu fais, reprennent tes décisions pour les transformer, reformulent tes affirmations, tes dires, finissent par t’expliquer ce que tu as voulu dire ou faire. En un mot: abusent...
Imagine que lorsque tu es dans un conflit, tu sois rarement soutenu, par envie de: surtout pas de vague…
Imagine que, là-bas, tu y sois contesté, dénigré, qu’on t’y demande des comptes, des explications, qu’on t’y remette en cause à chaque option prise, à chaque parole prononcée…
Imagine que cette activité se fasse dans des conditions matérielles délicates. Bruit, poussière, risques physiques…
Imagine que tu sois la moitié du temps debout, dehors qu’il vente ou gèle…
Imagine qu’il t’arrive de t’y faire insulter, de manière parfois violente, qu’on t’y méprise, crache dessus pour de faux et parfois pour de vrai…
Imagine qu’on fasse tout pour t’amener au bout de ta patience et qu’on en jouisse de voir ta colère, bref, qu’on t’y sadise sans conscience, mais sans vergogne, sans embarras et sans limite…
Imagine que tu passes tes journées dans un monde violent, criant, hurlant, s’agressant, se frappant…
"Gros bâtard, m'a-t-elle lancé, à moi... Gros bâtard... Bon bâtard, ça passe, je sais d'où je viens, mais gros... là, non, désolé, ça ne passe pas...
Imagine que pour aller sur le lieu de tous ces plaisirs sans nom, il te faille faire chaque jour de la semaine cinquante minutes de bagnole… Et autant pour en revenir.
Imagine que tu y côtoies tout le long du jour la bêtise lourde de groupes despotes, tyranniques qui détestent la marge et la fantaisie, qui n’exigent que le conformisme abêti, leur désordre, leur dérangement, leur agitation stérile, leurs règles imbéciles…
Imagine qu'en sus tu sois géré par une machine qui t’utilise, se sert de toi comme d’un pion, te place et te déplace, ne répond pas à tes questions, t’envoie paître, parfois. Bref, qui te méprise allègrement…
Imagine qu’on se moque quand tu évoques un léger coup de fatigue, un vague affaissement, un blues passager…
Imagine tout cela alors que tu n’aimes rien tant que le calme, la paix, la musique, l’harmonie, la douceur, la bienveillance et les beautés des choses, des mots, des phrases, des âmes et des paysages…
Imaginez tout ça et dites moi un petit peu si vous ne soufflerez pas quand vous aurez, devant vous, deux semaines de congés. Et même, si vous ne souhaiterez pas qu'elles se prolongent, les deux semaines. En vacances définitives...
Deux petites semaines…
Ben, allez pfuit pfuit, inspirez, soufflez soufflez
Imagine un chagrin...
Arbre incruste

01 avril 2010

Fin de partie.

Dos au mur... Deux pages un peu travaillées… deux visites…
Les mots fatiguent, détournent. Bon. Très bien. Message reçu...
Des images d'ici, alors.
Arc en ciel Velron 2
Ciel d’ambiance giboulante…
Verger fleurs 1
Un verger en fleurs sous la lumière d’un soir d’orage.
Ventoux de loin 2
Un Ventoux vu de loin.
Velleron ciel orage
Un Velleron sous ciel menaçant.
Voilà. Plus de mots. J'arrête... après quelques coups de rouge!
La repetto rouge
sept 005
La voiture rougeSaint Urcize

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