___ Ce que
tu peux être bête mon pauvre Chri!
Le jour de la distribution, tu regardais ailleurs ou bien tu avais les yeux fermés, ou bien tu n'étais pas là. Mais, pour sûr, tout est tombé à côté! Toi, tu n'as rien reçu! Oublié des fées, banni des dons, le Chri! Il n'est pas Dieu possible d'être aussi sot que tu l’es ! Il y aurait un roi, ta tête ne serait pas très loin de la couronne !
Le jour de la distribution, tu regardais ailleurs ou bien tu avais les yeux fermés, ou bien tu n'étais pas là. Mais, pour sûr, tout est tombé à côté! Toi, tu n'as rien reçu! Oublié des fées, banni des dons, le Chri! Il n'est pas Dieu possible d'être aussi sot que tu l’es ! Il y aurait un roi, ta tête ne serait pas très loin de la couronne !
___ Dis,
je suis peut-être stupide comme une poubelle sans fond, comme un robinet qui
fuit, mais j’arrive quand même à comprendre que ce que tu es en train de me dire n'est, ni bienveillant ni gentil, alors s'il te plait ménage-moi un poil,
vas-y- mollo, veille à ne pas trop me froisser... Fais comme si parfois
j'arrivais à comprendre deux trois trucs au hasard. Même les plus niais d’entre les niais ont des fulgurances de comprenette !
___ Tu as
raison, Chri chéri, je vais te le dire autrement :
Ces
gens là, ceux avec lesquels tu veux pacifier, ceux que tu penses amadouer en t'avançant vers eux les bras grands ouverts, ce sont
des dogues, mon Chri. Les penses-tu capable de la moindre once d'empathie? Figure-toi que s'ils peuvent te becqueter le foie, ils le feront et avec le sourire, en plus! Ils ont des cœurs de granit, des ventricules d'airain des mâchoires d'acier trempé,
tu peux me croire, sur parole. À chaque fois que tu cherches à faire ami ami
avec eux ils commencent par te faire un grand sourire mielleux mais en vrai, ils s'aiguisent les crocs au fond des gorges. Ce sont des carnassiers sans morale ni principe, Chri,
ils ne pensent qu’à te dévorer les mains que tu leurs tends et quand ils en restent là tu peux encore t'estimer heureux. En vrai, c'est le bras et l’épaule et, si possible tout le reste qui les intéresse... Il
ne faut pas s’en approcher, jamais ! Ils sont un feu du diable, un brasier de Satan! Dès que tu y
mets la main, elle s’enflamme et tu finis charbon. As-tu envie de te retrouver au
caniveau, sale, racorni, inutile ? Est-ce cela que tu te souhaites, Chri ?
Ce sont des hyènes sanguinaires assoiffées de profits. N’attends
rien de bon d’eux et de tous leurs congénères, Chri. Ils feraient travailler
les enfants dix heures par jour s’ils le pouvaient. Du reste, ils le font !
Ils mettraient en péril la terre entière si certains ne veillaient pas au
grain. Du reste, ils y résistent. Ils foutraient à la rue dans le froid et le vent des familles entières si
on leur laissait l’occasion. Du reste, ils la guettent. Ils jetteraient
dehors des salariées pour une pince à cheveux de cinq euros oubliée dans un sac
ET ils le font, Chri, ouvre les yeux sur le monde dans lequel tu vis désormais. Ils ont quitté le navire commun Chri, ils voguent dorénavant sur le leur, entre eux et se foutent pas mal des vagues tsunamis qu'ils provoquent. Ils n’ont plus aucun scrupule, aucune retenue, ils vivent sur
une autre planète, ils ne sont plus à nos côtés, ils habitent dans des réserves
loin de notre monde à nous. Ils prennent leurs avions, ils ont leurs restaurants,
leurs quartiers, leurs villes, leurs résidences protégées, leur monde en parallèle au notre. Là-bas, on les adule, on les
vénère, on leur baise les mains, on leur éponge le front, on leur ouvre les
portes, on ne les regarde même plus dans les yeux. Et c’est bien ce qu’ils
attendent de nous, Chri ! Qu’on s’allonge devant eux dans la boue pour qu’ils nous passent sur le corps et ne salissent pas leurs chaussures à cinq mille.
Et je ne veux pas entendre que j’exagère, Chri ! C'est exactement l'inverse! J'aplanis, je tempère, j'édulcore! La réalité est bien pire. Il suffit de regarder ce que leurs amis et acolytes du même monde font aux forêts, aux océans, aux rivières, aux lacs...
Et je ne veux pas entendre que j’exagère, Chri ! C'est exactement l'inverse! J'aplanis, je tempère, j'édulcore! La réalité est bien pire. Il suffit de regarder ce que leurs amis et acolytes du même monde font aux forêts, aux océans, aux rivières, aux lacs...
Ils sont capables de t'arracher le poignet qui porte la montre que tu ne peux pas t’acheter
si jamais tu t’avises de leur demander l’heure, tu le sais bien.
Alors s’il te plait, Chri chéri, renonce à ton achat, reporte le, passe toi de ce que tu souhaitais t'offrir, dis toi qu'au fond tu n'en as pas vraiment besoin et surtout, surtout n’entre dans aucune banque pour y souscrire le moindre petit crédit, si non, je te le jure comme Dieu et Dieu font cloître: tu ne t’en relèveras pas.