30 janvier 2012

Sept fin d'semaine.

Cette semaine, j'ai, pour la troisième fois, avec constance donc, perdu mon larfeuille, morlingue, portemince ou... portefeuille. Il est tombé de ma poche ou de mes mains sans que, bien entendu, je m'en aperçoive. Pour la troisième fois, on me l'a retrouvé sans qu'il y manque un ticket de métro... (Réflexe parisien...). Il y a les chanceux et puis les autres... Je n'en brandis aucun étendard. Merci, aux rapporteurs dont, soit dit en passant,  je note qu'aucun n'a voulu confier leur trouvaille ni aux gendarmes ni aux policiers... La confiance  règne...
J'ai attrapé au vol l'or chaud d'une calade:


J'ai souri, jaune à la phrase de Philippe Besson interrogé sur la cohérence au pouvoir ces cinq dernières années:
La cohérence de ce quinquennat est imparable: On a commencé par redonner de l'argent aux riches et on finit par en prendre aux pauvres...

Cette fois, Lucie est bien lisible chez Swans. (Le lien semble ne pas fonctionner... Il faut taper Swans dans le moteur de recherche. Grrr)

J'ai relu le grand, petit livre écrit sur les méandres d'une rupture, celui qui analyse avec une précision extrême ce qui peut nous traverser de sentiments, de souffrances  lors d'une séparation amoureuse. Laissez-moi de Marcelle Sauvageot. Editions Phébus.
Extrait: "Et pour que je ne souffre plus, il faut que vous partiez afin qu'un jour votre nom prononcé devant moi passe comme un souffle sans plus rien effleurer. Je veux cet effacement car j'ai besoin de paix ; vous, vous avez le bonheur ; un peu d'amour de moi ne vous apporterait rien." 


J'ai dîné au Fil du temps à Pernes Les Fontaines. Un endroit où ce qu'on y déguste est non seulement beau mais bon, ce qui surtout pour un restaurant, n'est pas si fréquent... A l'entrée de celui-là, nous accueille une sculpture magnifique en fil de fer qui court le long du mur... Une oeuvre d'art de Franck Dorat.



"Au fil du Temps" Place Louis-Giraud. 84210 - Pernes-les-Fontaines.
L'artiste Franck Dorat dont j'espère qu'il a table ouverte a créé un site qui vaut le détour.

Je serais bien allé voir La folie almayer de Chantal Ackerman mais il n'est pas projeté dans la région, j'aurais dû aller jusqu'à Marseille. J'aime le cinéma mais le prix du litre de gas oil impose des choix...
J'ai vu un reportage sur la ville de Sao Paulo au Brésil où les riches qui en ont marre d'être prisonniers des embouteillages et d'y perdre leur précieux temps ne se déplacent plus qu'en hélicoptères... Un rapport entre ces deux remarques?

Bref, une semaine comme les autres puisque désormais écoulée, rangée, passée...

Fin d'semaine sept.

Cette semaine, j'ai pour la troisième fois perdu mon portefeuille et pour la troisième fois, on me l'a retrouvé sans qu'il n'y manque rien... Il y a des chanceux et puis les autres... Je n'en brandis aucun étendard. Merci aux rapporteurs!
Cette semaine j'ai attrapé l'or chaud d'une calade:



J'ai dans le très beau blog de María,  lu les voeux conseils d'un professeur de philosophie à ses élèves:
Place Louis-Giraud , 84210 Pernes-Les-Fontaines
Place Louis-Giraud , 84210 Pernes-Les-FontainesJ'ai lu dans le très beau blog de María: Una golondrinita les voeux  conseils de leur professeur de philosophie, Marc Wetzel :
"Deuxième conseil... un peu baroque certes – vos collègues de première année m'ont ri au nez quand j'ai dit ça hier – mais travaillez à l'Europe... parce qu'elle fait ce qu'elle peut. Elle mérite qu'on l'aide. Hier j'avais du mal à me réveiller donc j'ai lu du Péguy et il dit que c'est une « union charnelle entre États de droit »... Elle n'a que nous..."
Je me souviens d'une chanson de Souchon dans un album de 1985 C'est comme vous voulez, à propos d'elle qui disait en gros: Qu'est-ce qu'on fout à ne pas la faire?
Vous êtes, lents, lents, lents,
Dans vos vieilles godasses.
Il serait, temps, temps, temps
Que l'Europe se fasse.
C'était une bonne question.
 
"Une troisième chose, je donne comme conseil de suivre les génies... évitez les non génies... Bon d'accord c'est contre-productif parce que vous pouvez dire « Qu'est-ce qu'on fait là alors ? »... Hum... Un génie c'est l'âme de son temps... comme une éponge inspirée. Il suffit de le comprendre pour comprendre son temps. Il est comme la miniature vivante de son temps. Mais il ne se contente pas d'être représentatif de son temps, c'est quelqu'un qui relance... qui est un relanceur inspiré... le fond n'est rien d'autre que son âme. On le relance, on le recycle, on le transpose, on l'ouvre à ce qu'il n'est pas. … C'est la meilleure école."
J'ai souri, jaune à la phrase de Patrick Besson interrogé sur la cohérence au pouvoir ces cinq dernières années:
La cohérence de ce quinquennat est forte: on a commencé par donner de l'argent aux riches et on finit par en prendre aux pauvres...

Enfin, Lucie est bien lisible chez Swans.

J'ai relu le grand, seul, petit livre écrit sur les méandres d'une rupture et  qui analyse avec une extrême précision ce qui peut nous traverser lors d'une séparation amoureuse. Laissez-moi de Marcelle Sauvageot. Editions Phébus.

J'ai mangé au Fil du temps à Pernes les fontaines. En plus d'être un endroit où ce qu'on déguste est très beau et bon, ce qui, même pour un restaurant, n'est pas si fréquent, c'est un endroit où, à l'entrée, nous accueille une sculpture magnifique en fil de fer qui court le long du mur... Une oeuvre d'art de Franck Dorat.



"Au fil du Temps" Place Louis-Giraud. 84210 - Pernes-les-Fontaines.
L'artiste Franck Dorat dont j'espère qu'il a table ouverte a créé un site qui vaut le détour.

Je serais bien allé voir la folie almayer de Chantal Ackerman mais il n'est pas projeté dans la région, j'aurais dû aller jusqu'à Marseille. J'aime le cinéma mais le prix du litre de gas oil m'oblige à des choix...
J'ai vu un reportage sur la ville de Sao Paulo au Brésil où les riches qui en ont marre d'être prisonniers des embouteillages et d'y perdre leur précieux temps ne se déplacent plus qu'en hélicoptères... Un rapport entre ces deux remarques?

Bref, une semaine comme les autres puisque désormais écoulée, rangée, passée...

28 janvier 2012

Dans les yeux de Marie.

Ma belle, ma toute belle. Mon petit bout de femme malade:
Comme il paraît grand ce lit pour toi toute seule dans ce vieil hôpital sordide. Comme tu sembles perdue dans le jaune pâle des draps de la Publique Assistance. Comme ton pauvre corps s’est rapetissé, comme ton vague sourire en me voyant entrer dans la chambre s’est vite voilé, comme ta main s’accroche à la mienne, comme tu as peur, comme tu as mal, comme tu te tais. On a baissé les rideaux de plastique blanc pour que le soleil ne te brûle pas les yeux. Il règne ici une ambiance étrange, un mélange de terreur et de douceur. C’est sans doute dû à cette sale odeur. Assis sur le rebord du lit tous nos doigts mêlés, les tiens déformés par l’arthrose, une vie dans la terre et l’eau froide ça laisse des traces, les miens tremblants de frousse et de rage mêlées. Je fais comme toi, je ferme les yeux et je te revois dans ta campagne un foulard noué sur la tête, belle comme une Anna Magnani des asparagus, fleur parmi les fleurs, courbée en deux sur les boutures à couper, sur les fils à nouer, sur les œillets à cueillir. Les pieds dans l'humide d'une boue dense, la tête dans les étoiles. C’est courbée qu’à chaque fois je t’y revois. Et pourtant il n’y en a pas de plus droite que toi.
Sauf quand tu piquais des cigarettes dans le paquet de ton homme, mon grand-père, pour me les refiler en douce. C'était des Kent à bouts filtres dans un paquet blanc... Si un jour j’ai un cancer, je te le devrais, en partie… Du pancréas, le tien, celui qui te recroqueville, aujourd’hui. Une tumeur maligne pour une douceur maline. Qui te fait me dire dans un souffle devenu faible, si faible, toi qui était forte, si forte: « Je n’y arrive plus, je n’ai plus envie, je ne veux plus être couchée, je veux être debout... » Qui t'empêche de te nourrir toi, toi qui se mettais en cuisine comme on s'habille en dimanche. Vous ne l'avez jamais vue, vous, d'un coup de fourchette magique faire d'une boulette de pomme de terre un gnocchi parfait? Elle les faisait par mille et c'était mille magies.
Au plein milieu des serres de fleurs coupées, le Château de mon enfance, ta maison, enfin: le cabanon. Un cabanon n’est pas une cabane dit-elle. Pas loin. C’était une seule pièce en dur, presque perdue entre les serres, un ancien mazet qui vous servait de chambre et le reste en châssis de verre. Il y avait encore l'anneau de métal auquel on accrochait la mule. Protégé du soleil par un cerisier qui donnait des fruits gros comme le poing, rouges comme le sang, des bigarreaux d'un autre monde. Collée à lui, une pièce fraîche tout l’été. Il y avait dedans les frigos, les bacs pour tremper les œillets, les roses et la table à monter les bottes. Cinquante fleurs par botte, cent bottes à chaque envoi... Entre les deux, un citronnier qui, lui, sans mentir, pondait des citrons gros comme des pastèques. Plus loin quelques pêchers qui nous faisaient les babines humides.
C’est là que j’ai passé mes étés d'enfance. C’est là que tu t’échinais jusqu’à pas d’heure. Il les fallait bien rangées, ces bottes pour les vendre à la Criée. Tu me l'as sans doute transmise ta main verte ...
On imagine mal, quand on a huit, neuf ans, qu'on court toute la sainte journée pieds presque nus sous un soleil écrasant, qu'on côtoie des vies d’esclaves. Tu en étais une, d'esclave. Au toujours si beau sourire. Une belle femme disait-on de toi. J'ai su plus tard que tu avais eu une jeunesse dansante... que la vie avait  un peu gâtée, une esclave de la terre, accrochée à elle parce que c’est comme ça, c’était ton chemin, ton destin. Une vie qu'on ne discute pas, qu'on ne remet pas en cause et cette campagne où tu trimais était mon terrain de jeux. Mon préféré de tous.  On l'imagine assez mal surtout quand l'esclave ne se plaint pas. A chaque fois que j’en repartais j’en avais les larmes aux yeux jusqu’à l’âge de seize, dix sept ans. Après, on s'endurcit. Un peu. Et puis, un jour on perd la première de ses grands-mères, Jeanne, vidée de toutes ses forces quand l'amour de sa vie était parti. C’est quand ils nous abandonnent que notre enfance meurt.

En passant devant la salle de pause des infirmières, je les ai vues écouter Arno chanter "Dans les yeux de ma mère", sa voix de fin de nuit rocailleuse m’a poursuivi jusque dans l’escalier et dehors, j'ai murmuré avec lui : "Dans les yeux de Marie"… en sachant, bien, au fond, que je venais de te voir vivante pour la dernière fois.
De la colère et des larmes me sont venues.
Dehors, le jaune éclatant des mimosas explosait en silence. Saletés de boules jaunes. 
Il arrive que, le mimosa, putain, parfois,... pue.



23 janvier 2012

Perdu pour perdu!

Ah Ah !
Ange, atrabilaire acupuncteur à ses heures,  attrapa  l'avortone antique, alpiniste antipape, Luce et alluma l’ancienne aversion qu’il avait avec l’arche d’Alliance et les algarades algiques. Hélas, la hautaine attirance d'agnostique affiché lui ravala l’appétence aperçue entre le ciel et lui. Advienne que pourra, l’argument atteignit sa pâle affluence, l’auteur s’en prit à une autre ange, elle, et  lui adressa :"Ange, mon ange, arrive, amène toi, d’abord amure, amuse moi, amplifie l’amour qui m’anime, car devant toi je m’amui, je m’use l’azimut." C’est à la St Armand ou à la St Gaspard, ma caille, que j’avance l’axis désaxé, adventiste apitoyée ! Lança-t-il, agité comme un asticot aztèque à l’adjointe approbatrice, s’apprêtant à admonester l’acrobate allumeuse de vraies lampes à alcool. Va et je t’apprivoise en chantant un aria ardu à apprendre ! L’autre, bâtie comme une armoire à armagnac, une aristocrate d’Artigues, une agrégée d'Anvers, arménienne par sa mère, adjudante d’armada, arlequine d’armurerie, en arrêt, le retint à marre, sans acrostiche accumulé. Arranger l’ange en archange, arpète aguichant? La critique est aisée mais l’arrêt difficile.
L’ardent arpenteur d’acres, marcheur ahanant dans l’armée, ses arpions arqués, son arquebuse arrachée, les arpèges arrondies, artifice d’arnaqueur, atomisa l’aube blanche et ses deux ailes attachées. Sur l’atoll de Mururoa, auprès d’Amélie l'américaine sans bar atmosphérique tu iras, si c’est comme ça, ton audace à l’aune de mon aumône : averti, tu seras ! En terre Adélie, tu iras! Ton aventureuse Aura abîmée tu auras ! L’addition auparavant tu paieras ! Autruche avachie, tu deviendras ! Une auréole augustienne, attentiste, tu mettras ! A ton autopsie tu assisteras ! Alors, s’avançant vers l’aval comme une avalanche alanguie, en marmelade et capilotade, l’angelot, ahuri et avec lui, tous les antis du monde, avides d’ avion, se rêva avocette azotée avant d’assister amorphe à son avatar avorté. Aigre ça vira.
A vau-l’eau, mon avenir ! Affolant cet aveuglement atroce ! Un avocat avenant, un avocaillon agricole, pour effacer l’article qui me hante et ma vie lie ou je m’avine à l'envie afin de m’affranchir de cet avilissement avarié ! Attaqué, entamé, aveuglé, l’ange déchu s’en alla pour une décade aux artificiels paradis , son car d’artichauts azuré et entama à hue et à dia un pater et dieux avé pour sa ... Maria.
Aïe, l'autre, son appétence appâtée se dit: Ah, un air annuel à nous: Aïda! Un an de spectacle sans anthrax, l'antre de la Scala, décalé en cadence décadente...
Affligeant...d'aménité aliénante... (en aparté, en souriant...) "d'Aquitaine"... Quel allant quand même! Il fit, anéanti, par l'antienne, allégeance à tous les autres anges de l'au-delà même de l'océan. Amusant, n'est ce pas?
Dis, là haut, de quel article parles-tu? 
___ Celui auquel on est...l'article de l'amour...Désarmé.
___ Pourquoua? Amateur? Eclairé? Ou di-agnostique à cran?
Nan, nan, amoureux...
N'importe nawak...T'as avalé l'Afghan? Fais passer...



D'artifice, feu d'A...

22 janvier 2012

Sixième fin d'semaine.

Cette semaine, j'ai décidé qu'on ne changeait pas une équipe qui gagne. Question cinéma, lors de la passée, je suis allé me repaître des névroses du personnage interprété par Karine Viard. J'ai récidivé avec un très beau, très angoissant, très captivant film indépendant américain. Ne me demandez pas comment je l'ai choisi, je serais incapable de répondre. L'horaire? Le titre? L'affiche? Les récompenses? La bande annonce?
Même s'ils sont déroutants, dérangeants, remuants, secouants, ces films nous font du bien. Ils aident en tous les cas à savoir pour quelles vraies raisons on aime le cinéma. Take Shelter de Jeff Nichols avec Jessica Chastain, Michael Shannon et les paysages et habitants d'un middlewest
Grâce à ce film, on sait désormais ce que signifie être dans un état proche de l'Ohio...


J'ai, un petit matin, à l'aube, dégainé mon appareil pour attraper cette image au levant. J'ai trouvé qu'il s'était sacrément décarcassé à se le tisser ce si beau ciel:


J'ai envoyé Lucie à Swans. Elle devait paraître mi-janvier, ce sera pour fin Janvier. La fin fait:

"Le porto descendu, ils déposaient sur son front un baiser comme on embrasse un museau de cheval et lui disaient : On repasse demain ! Invariablement, elle répondait : « Mais non ne perdez pas votre temps avec une vieille, vous avez mieux à faire. »
Ils n’avaient pas mieux à faire.
On ne peut pas avoir mieux à faire. Jamais."
Cette semaine, je me suis ennuyé, je me suis langui comme on dit par ici, de ceux que j'aime. J'ai compté les jours. Les jours avant de les embrasser. Je me suis également demandé quelle était la force qui me permettait de rester éloigné d'eux, et d'où me venait elle, cette force qui nourrissait mon impatience. Et je n'ai pas trouvé de réponse. Mais je me suis senti bien bien raisonnable.
J'ai écouté le dernier disque d'Yves Jamait et j'ai bien aimé qu'on le reconnaisse dès les premières mesures.

Il m'a semblé qu'on n'avait moins entendu la Morano... Comme si quelqu'un avait appuyé sur l'interrupteur. Et, ma foi, ça a procuré un certain repos...
J'ai été montré de la souris par Tilia une avignonnaise d'origine, férue de peinture dont le blog est à parcourir. On y apprend mille choses. Merci Tilia...
J'ai, en traversant le verger Urbain V, constaté avec plaisir  qu'Ali le sculpteur de sable était de retour...

Bref, une semaine comme toutes les autres puisque désormais finie, passée, écoulée, rangée...

18 janvier 2012

Jeanne & Henri.

Le repas terminé, elle allait à la cuisine, enflait une blouse, une de celles qu’on vend aux veuves sur les marchés des bourgs de province, elle faisait couler de l’eau chaude dans une bassine en étain et pendant que cette dernière se remplissait, elle s’allumait une disque bleu filtre qu’elle se collait au coin des lèvres. C’est ainsi, dans cet équipage rituel, qu’elle allait faire toute la vaisselle, depuis son arrivée de la salle à manger jusqu’à son rangement, séchée, essuyée, dans les placards sans jamais toucher à la clope de ses doigts. Et plus fort encore: sans faire tomber la cendre!
Elle aspirait et recrachait la fumée par le nez comme un dragon femelle, les avants bras dans la flotte moussonnante, une balayette à la main… Et aspire et rejette le nuage de fumée bleue, âcre et bleue, gentil dragon de cuisine.
Et rien de ce qu’on pouvait lui dire à propos du mal qu’elle se faisait en fumant ne l’aurait fait se priver de cette cigarette là. Une des deux de la journée. L’autre était pour la vaisselle du soir.
On tentait bien d’aller nettoyer les assiettes avant elle mais elle nous virait de sa cuisine en nous disant qu’on était chez elle, que chez elle ça ne se discutait pas, c’est elle qui commandait. Même pas son mari. Même pas lui, mon grand père. C’est qu’elle était disons têtue, Jeanne. Pas comme un âne, non, un âne on peut, en y mettant du sien, pas mal de patience et beaucoup de carottes, on peut le faire plier, voire changer d’avis. Jeanne, elle, était têtue comme une loi de physique. C’est aussi qu’elle ne s'en remettait pas au hasard. Mais une fois qu’elle avait décidé, les choses se passaient comme elle voulait que ça se passe et point c’est tout. Il n’y en avait pas eu beaucoup pour la convaincre que ce serait une folie de partir en septembre de l'année mille neuf cent quarante en vélo de Paris, pour aller rejoindre l’homme qu’elle aimait et qui venait d’être rapatrié à Foix. Du reste, il n’y en avait pas eu. Une fois qu'elle avait décidé de partir, elle avait enjambé son engin et mit un peu plus d'une semaine pour parcourir les sept cent soixante kilomètres, traversant le pays de part en part sous les encore bombes, dormant ou dans les granges ou chez l’habitant, se nourrissant de la générosité des rencontres. Arrivée en bas, elle avait fait des pieds et des mains pour le voir, lui, son Henri et là encore, pas un gradé n’avait résisté. Une fois qu’elle l’a embrassé, une fois qu’elle fut assurée que son homme soit vivant et bien vivant, une fois qu’on lui a autorisé à le reprendre, elle était remontée vers la capitale, en train, son biclou sous un bras et son amour sous l’autre. Ils ne se sont presque plus quittés. Quelques temps après, avec l’aide de sa sœur,  elles ont acheté une petit boutique rue Monge. Un commerce de droguerie et de vaisselle. Elles le tenaient à deux et vivaient à deux, dessus. C'est sur la place, dans les odeurs de crottin des chevaux de la caserne des gardes républicains toute proche, que j'ai appris à faire du patin à roulettes. Là et dans la Cour Carrée du Louvre. Ils habitaient rue Saint Honoré. Il y a moins majestueux comme terrains de jeux! Elle revient... la voir préparer des casse-croutes comacs (on ne dira sandwich que bien plus tard!) d'une entière baguette au camembert pour les "cloches" qui passaient au magasin en faisant l'aumone. "Je leur donne à manger comme ça je suis certaine qu'ils ne boiront pas l'argent, mais qu'ils auront le ventre plein," elle disait. Pendant ce temps là, lui, le revenu de la guerre, faisait l’acrobate sur les toitures en zinc des immeubles parisiens pour les réparer. Bien sûr qu’un mauvais jour, il s’est cassé la gueule et le calcanéum. Finies les acrobaties. Alors, il est devenu porteur de plis au Conseil d’Etat. Il travaillait au Palais Royal. Il y a pire comme usine. Et après avoir parcouru la ville en verticale, il s’y est baladé à l’horizontale. Il avait pour véhicule de fonction un 3800 flambant neuf avec deux sacoches en cuir. Bien plus tard, je m’occuperais de sa fin de vie (du 3800) en perçant le pot d’échappement à la chignole. Comme un imbécile, j’avais entendu dire que ça les faisait avancer plus vite… Gagner cinq kilomètres heures en vélosolex... L'ivresse! Et puis, ils ont quitté la ville, ils sont allés s’installer dans un petit bourg des Pyrénées Atlantiques, dans le Béarn d’où Jeanne venait. Ainsi, sans qu’ils le sachent vraiment, leurs vies se bouclaient. S’ils l’avaient su, ils s’en seraient foutu puisqu’ils y allaient ensemble. Quand l'heure viendra, il faudra y penser et ne pas avoir la peur de déménager encore  vers les quatre vingt dix ans... Ne pas laisser sa vie se boucler au-dessus de sa tête, en dehors de soi...
Ce qu’ils s’aimaient ces deux là, ce qu’ils s’aimaient. Ça ne les empêchait pas de s’enguirlander. Parfois, quand ils s'aventuraient dans ces régions là, dans celles de la colère et du ressentiment, j’aime autant vous dire que ce n’était pas pour rire. Il fallait l’avoir vue, une fois, Jeanne, sur un désaccord, quitter la table familiale, monter comme une furie à l’étage attraper au vol une valise, la jeter sur le lit, ouvrir une armoire, y jeter quelques unes de ses affaires à lui, la refermer, la descendre et la poser au beau milieu de la table du dimanche, devant nos regards ébahis et quand même souriants en lui disant : Ben voilà, ta valise est faite, si tu veux partir tu pars ! Mais si tu franchis la porte, tu ne le feras pas dans l’autre sens ! Jamais ! Non mais ! Et nous de retenir difficilement un éclat de rire. Et lui de faire semblant de se lever...
Dans le silence de la salle à manger envoyer un cinglant : Réfléchis bien !
Il a toujours bien réfléchi. Et lui, de se rassoir...
Dans sa barbe il disait : Tu ne supporterais pas...
Vrai qu'elle n'a pas supporté. Une fois, une seule il a franchi la porte. Pour toujours. D’un coup, comme ça. Une après-midi. Il revenait du jardin ou il avait travaillé à désherber quelques les pieds de légumes dont il s’occupait, surtout pour passer le temps, aussi pour avoir la paix, pas vraiment pour les nourrir. Comme quand il s'enfermait dans son atelier où personne d'autre que lui n'avait le droit d'entrer. Pas même elle. Pour être peinard. Là,  il est venu boire un peu d’eau fraîche puis il est monté aux toilettes. Et il y est resté.
Elle, Jeanne a tout perdu ou presque cette heure là. En tous les cas, elle y a laissé son appétit de vivre, ça oui elle l’a bien paumé. Elle qui, bien que béarnaise, elle qui était plutôt gironde, a fondu comme beurre au soleil. On s'est dit souvent que c’est la seule fois où elle lui en a vraiment voulu. Et pour lui, ce fut la seule où il a osé lui faire peine. Alors, elle a commencé à s'en aller peu à peu. Elle a   minci, beaucoup. Forcément quand on perd l’appétit de tout, on maigrit. Elle a souri moins souvent. Beaucoup moins souvent. Entre eux deux, on pensait que c'était elle, la force. On s'était trompé. La force venait d'eux, ensemble. Elle, elle  trouvait maintenant  la vie moins drôle, beaucoup moins amusante sans lui qu’avec.
C’est très souvent le cas de ceux qui s’aiment vraiment...
Peut-être s'aiment-ils encore aujourd'hui?

L’homme qu'il est devenu a toujours regretté que le jeune gars de la photo regarde à droite, au loin, vers le couchant et n’ait  pas, comme elle un regard davantage tourné vers l’objectif ou même mieux  vers elle. Elle qui, de toute sa vie, ne lui avait donné qu'une seule claque et des Transalls d'affection. Qu’il ne soit pas davantage présent à l’instant. Peut-être qu’à l’âge qu’il avait au moment ou la photo a été prise il ne le pouvait pas…
Aujourd’hui, le gamin a  évidemment vieilli, il est même, à son tour devenu grand-père mais il ne se passe guère de semaines sans qu’il repense à eux deux, ensemble, à Jeanne & Henri…

Je me souviens de l'air d'une chanson ancienne
Qu'elle fredonnait souvent d'une voix si ténue,
Les paroles disaient que les gens quand ils s'aiment
Bien après qu'ils soient morts, leur amour continue...


Les paroles disaient que les gens quand ils s'aiment
Bien après qu'ils soient morts, leur amour continue...
Romain Didier. Je me souviens.


15 janvier 2012

F un de semaine, cinq.

Cette semaine j'ai salué l'enfin perte de ce A, qu'on nous promettait depuis belle lurette. C'est Madame Standard and Poors la prof la plus vacharde du collège qui a dévalué. Monsieur Moody, le prof sympa n'a pas, lui, dégradé (dégradé que ces termes là sont bien évocateurs) mais bon, ça, c'est fait!... Reste à nous débarrasser de rkozy, maintenant, dont on dit qu'à force d'avoir des pierres dans le jardin il ne lui reste plus guère de pelouse...

Grâce à Odile, que je remercie, je suis "tombé" sur cette interview:
http://www.youtube.com/watch?v=95vwEFznUhw&feature=player_embedded
Et j'ai commandé le livre. La présence pure de Christian Bobin.
Ce n'est pas que je craigne Alzheimer, non, j'en suis très éloigné, mais on ne sait jamais...
Grâce à Odile, que je remercie, je suis "tombé" sur cette interview...

Je suis monté jusqu'au chantier sur les ruines du Château de Le Beaucet,  simplement parce que là-haut, la vue y est belle. J'en ai profité pour encadrer le Ventoux:



Cette semaine, je me suis mis à la marche afghane. Quoi ça? Vous ne connaissez pas la marche afghane? Bénissez le ciel de vous être égaré sur ce blog, vous allez tout savoir d'elle! Afghane march en anglais et non, elle ne se fume pas!

J'ai bien avancé sur le portrait de Jeanne & Henri que vous pourrez lire ici quand je l'aurai terminé. 
Le début dit:
Le repas terminé, elle fonçait à la cuisine, enfilait une blouse, une de celles qu’on vend aux grands mères ou aux femmes seules sur les marchés des bourgs de province, elle faisait couler de l’eau chaude dans une bassine en étain et pendant que cette dernière se remplissait, elle s’allumait une disque bleu filtre qu’elle se collait au coin des lèvres. C’est ainsi, dans cet équipage rituel, qu’elle allait s'envoyer toute la vaisselle, depuis son arrivée de la salle à manger jusqu’à son rangement, séchée, essuyée, dans les placards et, s'il vous plait, sans jamais toucher à la clope de ses doigts...




J'ai eu envie de vous écrire: Bon, allez parlez moi de vous, maintenant. Ça m'intéresse... Et puis je suis allé voir Mélina/Claire Martin, ses abyssales névroses, ses Louboutins vertigineuses, alias Karin Viard porter ce film de tout son beau talent d'actrice...


J'ai fait un beau voyage. Je suis allé, en plein milieu de l'hiver, passer une petite journée au coeur du printemps. 
A part un léger détail, ce fut un voyage en costume de plaisant:


En parlant du printemps, je me suis aperçu qu'il recommençait à faire un peu jour vers les dix huit heures quarante cinq et que ça s'arrange chaque soir...
Bref, une semaine comme toutes les autres, puisque désormais finie, passée, écoulée, rangée...

08 janvier 2012

Faim de semaine. (4).

Cette semaine, j'ai pesté contre l'ayatollah de la minceur (mais pas de celle de son portefeuille): Dukan et ses propositions si stupides... 
J'ai été très ému en commençant les premières phrases du dernier livre de Jean-Louis Fournier. Ça dit ça:

"Je suis veuf, Sylvie est morte le 12 Novembre. C'est bien triste. Cette année, on n'ira pas faire les soldes ensemble. Sylvie est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant. Elle ne voulait pas déranger, elle m'a dérangé au-delà de tout..."
Jean-Louis Fournier. Veuf. Chez Stock.

J'ai été amusé, touché, en regardant le film "Tous au Larzac" à propos de cette longue lutte contre l'extension d'un camp militaire dans la France des années 70. Mille neuf cent soixante et dix... Une autre ère... Dont il reste encore des survivants qui ont une si belle âme... Tannée par le soleil des Causses et la victoire. Des éleveurs de moutons contre des blindés! Ce n'était pas gagné d'avance...


J'ai aimé lire les premières phrases d'une histoire de bleu de Jean Michel Maulpoix. 
"Le regard bleu.
Nous connaissons par ouï dire l'existence de l'amour. Assis sur un rocher ou sous un parasol rouge, allongés dans le pré bourdonnant d'insectes, les deux mains sous la nuque, agenouillés dans la fraîcheur et l'obscurité d'une église, ou tassés sur une chaise en paille entre les quatre murs de la chambre, tête basse, les yeux fixés sur un rectangle de papier blanc, nous rêvons à des estuaires, des tumultes, des ressacs, des embellies et des marées. Nous écoutons monter en nous le chant inépuisable de la mer qui dans nos têtes afflue puis se retire, comme revient puis s'éloigne le curieux désir que nous avons du ciel, de l'amour, et de tout ce que nous ne pourrons jamais toucher des mains..."
Et de se dire: mais c'est très exactement ça! Jean Michel Maulpoix. Une histoire de bleu. Nrf poésie. Gallimard.

J'ai aimé regarder une émission de télévision. Une heure pleine d'émotions et d'histoires vraies. Pas racoleuse, toute en délicatesse, en murmures et en fébrilités. Un condensé d'histoires humaines filmé dans un lieu d'arrivées et de départs donc de séparations et de retrouvailles. C'est diffusé le samedi après-midi sur France2 à 14h40 et animé très subtilement par Pierre Méhu-Didier.


J'ai terminé et envoyé le portrait de "Lucie" écrite pour Swans de la mi-janvier. Le début ça fait:
"Elle habitait sur le trajet qu’ils empruntaient pour rentrer chez eux.
Alors, plusieurs fois par semaine, ils passaient la voir. L’embrasser. Parler un peu avec elle et voir si elle n’avait besoin de rien. Ils n’y venaient pas parce qu’ils étaient obligés, ils y venaient pour leur plaisir. Ce qu’elle ne voulait pouvait pas croire. Alors, toujours, à chaque fois, elle les mettait à la porte au bout d’une demi-heure en leur disant : « Allez, allez vous-en ! Vous avez d’autres choses à faire que venir perdre votre temps avec une vieille ! »
Et la fin, ça dit:
"Le porto descendu, ils l’embrassaient délicatement comme on dépose un baiser sur le doux d'un museau de cheval et lui disaient : On repasse demain, Lucie ! Alors, invariablement, elle répondait : « Mais non ne perdez pas votre temps avec une vieille, vous avez bien mieux à faire! »
Ils n’avaient pas mieux à faire.
On ne peut pas avoir mieux à faire que ça. Jamais."




J'ai, un matin, admiré pendant un long moment le village de Bonnieux dans le Lubéron, émerger lentement des brumes hivernales...




Bref, une semaine comme toutes les autres, puisque désormais finie, passée, écoulée, rangée...

04 janvier 2012

Surfin' zen.

Internet peut être une source de joie infinie. Ainsi, en « surfant » l’autre soir, à marée basse, je suis tombé sur un forum éclairé et là, j’ai lu et ri et lu et ri et relu et transcris :
(J’ai presque changé les noms et prénoms, à peine, mais rien du texte, je le jure sur  la touche pomme de mon clavier) :

Pierre Quiroule demandait :  La question de départ serait, en soi, une … bonne question :
Comment peut-on agir dans le non-agir ?

La première réponse à cette question quand même un poil étrange pour un non initié n’a pas tardé, elle a même fusé et puis après, tout s'est accéléré et plus rien n'a été maitrisé :

Annette Stésie: Je pense qu’Etre s’apprend aussi... car il faut déjà le concevoir avant de vivre son non-agir.. 
                                       
Luce Tucru: Par le lâcher-prise en souhaitant, sans rien demander, en aimant, sans rien attendre et en suivant le fil ténu du flot d'énergie qui est exprimé par le coeur... avec un étonnement naïf devant tant de merveille.... l'esprit léger et l'âme en fête...............

                     Paul Nord: La légèreté de l'être...                  
                       
 Paule Ka: Méditez, méditez ..... :°)             

Alain Térieur: Je vous rappelle que si vous évoquez le Non-agir, concept mis en place par Lao Tseu et les philosophes taoïstes il y a deux mille cinq cents ans, il serait bon de s'intéresser au Tao Te King et à la réflexion qui va avec. Vous serez à ce moment à la source du mot Non-agir dans sa fonctionnalité. Très bonne recherche intellectuelle à tous!                
                    
                    Luce Tucru : … Et avec le Samyama de Patanjali dans les Yogas Sutras !                       
                
                Hélène Detrois : Le fondement du "non agir" de Lao Tseu (Wu wei) passe par le cœur, dans la fluidité d'un état d'alignement au Divin conscient suivant la loi de l’harmonie qui nous lie au Tout.....c'est un état d'Êtreté...    
                   
                   Albert Ichon: Le rien faire est toujours faire beaucoup – merci.                
                   
                   Jeanne Baté  : Non agir conscient!                     

                  Orphée Clochette : En s’apprenant...a être soi.

                  Denise Lagune: C'est en vivant par le Soi...      

                  Alex Térieur: Le fait d'Etre amène la Cohérence ou l'Harmonie !   

                  Denise Lagune: Je "préfère" l'harmonie... car elle vit dans l'instantanéité...          
                                       
                  Orphée Clochette : Je pense qu’Etre s’apprend aussi... car il faut déjà le concevoir avant de vivre son non-agir...
Eric Rac: Comment peut on agir dans le non agir ? En cessant d'attendre                               
                 Denis Daigle: Une impulsion ou un sentiment et on oublie ou on se tourne vers le Soi .... etc... (Yoga sutras).

Inutile de vous dire que j’attends les prochains commentaires avec une exquise impatience… En attendant d’attendre je ne vais pas rester, là, bêtement dans le non-agir mou, je vais aller me faire une petite  tartine de caillette d'Ardèche avec un verre de Sancerre rouge…


01 janvier 2012

Fin de semaine et d'année.

Cette semaine j'ai passé du temps avec lui et  c'était drôlement bien. "Drôlement bien" n'est vraiment pas assez fort mais de ça aussi je me contenterai...


J'ai voyagé par procuration en allant régulièrement consulter ce site:


Il se trouve que le bateau en passe de réaliser un sacré voyage porte le nom de la banque à  laquelle je prête mon salaire... Je suis d'autant plus content...

Et, comme La longue route de Bernard Moitessier est mon livre de chevet, pas seulement pour le voyage décrit mais aussi pour les garcettes de ris, les guindeaux, les trinquettes,  l'artimon, la carène, les balancines, le matossage et les étarquer, lofer, ferler, sancir... Tous ces verbes et mots qui nous déposent, à l'instant même où on les lit, dans les odeurs épaisses de fuel et de poisson mort, sur le béton gris du quai d'un port, pile devant la passerelle accueillante d'un côtre vernis de près...
En voilà les premières phrases:
"Le sillage s'étire, blanc et dense de vie le jour, lumineux la nuit comme une longue chevelure de rêve et d'étoiles. L'eau court sur la carène et gronde ou chante ou bruisse, selon le vent, selon le ciel selon que le couchant était rouge ou gris... Tandis que Joshua descend vers le sud à sept noeuds dans l'Alizé..."


J'ai entendu dans une émission de radio la voix de Nicole Garcia redevenue petite fille dire un poème comme une récitation d'école. Ce poème était de Victor Hugo: Demain dès l'aube et sa manière de le dire était pleine d'émotion. Comme je le connais aussi par coeur, merci Mr Gosset:
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
J'ai trouvé qu'avoir, en ces temps de cotillons, une pensée pour nos tombes à fleurir n'était pas une si mauvaise façon de commencer l'année... Se souvenir d'où on vient et qui nous a accompagné jusque là...
J'ai attrapé ces trois là en espérant que ce ne soit pas un mauvais présage et que nous ne soyons pas comme eux... En Mai: Des pigeons penauds qui dansent sur une jambe.



Cette semaine, et ce sera tout mais l'évènement est quand même considérable, j'ai enfin trouvé le paradis. De mon vivant. J'ai sonné mais il n'y avait personne ou alors, comme le plus souvent, personne n'a voulu répondre...


Bref, une semaine comme toutes les autres puisque désormais finie, passée, écoulée, rangée...

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