26 août 2009

Alliance...


Ah ah rédiger un discours pour ton mariage ?!

L'idée me semble étrange... Ce serait mon premier discours, le seul sans doute et donc le dernier... A moins que...
Remarque, il vaut peut-être mieux ça que d'en écrire deux par jour et y raconter n'importe quoi... Il n'empêche, c'est un peu comme si on demandait à un pompier de discourir sur l'océan, à un cul de jatte une thèse sur le saut en hauteur, à Céline Dion un cours sur le vœu de silence des bénédictines, à LaTendresse une conférence sur le badminton... Ma vie sentimentale étant, jusqu'ici, un bijou de désastre, même si elle a eu, et par deux fois, des conséquences magnifiques... dont une moitié se marie, aujourd'hui... vous comprendrez que je ne me sente ni qualifié, ni franchement compétent pour réussir cet exercice de haut vol... et pourtant, je m'y colle…
Mais je te préviens de suite, ne compte pas sur moi pour te dire, pour vous dire, du mal du couple, de l'amour en général, du mariage en particulier... Pas ici, pas aujourd'hui... Ce serait déplacé et malvenu d'étaler ces idées pleines d'aigreur, de ressentiment et sans doute d'un peu de jalousie...
Ici, aujourd'hui je ne parlerai que d'un mot et finalement je me demande si ce n'est pas le plus joli des mots concernant ce que vous venez de faire. Ce mot, c'est ALLIANCE... Celle que vous venez de sceller entre vous d'abord, puis avec tous ceux que vous avez invités, que vous aimez et qui vous aiment.
Et vous venez de signer ce pacte devant nous non pas pour le meilleur et pour le pire comme on a coutume de dire mais pour le meilleur, CONTRE le pire... Puisque vous avez décidé de vous allier, vous n'êtes plus seuls, vous avez, maintenant, chacun un allié. Alors, j ai envie de vous dire : En tant qu'alliés, ne devenez pas trop sages, restez quand même un peu fous... alliés, certes, mais fous...
Et surtout, surtout soyez heureux chacun de votre côté et vous le serez ensemble. Il n'y a que cela qui compte, il n'y a que cela qui importe...
Veillez sur cette alliance (de raphia, pour des gens amoureux de Mada, rien de plus logique...) comme si elle était un canoë fragile qui manque de prendre l'eau à chaque coup de vent, à chaque tempête, à chaque vague, entretenez-le avec application cet esquif riquiqui. Il ne dépend plus, désormais, que de vous, qu'il grandisse, se renforce et devienne foutrement résistant,à la fois aux tumultes impétueux et mieux, aux pétoles durables... Ta ta tam...

Et nous, nous continuerons à vous aimer comme avant, mais ensemble... parce que, finalement, le cœur, cet organe, si décrié, est une chose épatante : il ou elle s'agrandit en fonction des besoins... Vous verrez…
Vous le redire, encore : On vous a aimé l'un sans l'autre, maintenant, on vous aimera… Ensemble...

Voilà, mon Gran, ce que j'écrirais s'il s'agissait de faire un discours pour ton mariage...



20 août 2009

Au Québec, en été...


Des virgules de petits cœurs de bois sourient dans les arrières cours...


Des camions circulent en affichant bruyamment leurs noms...


Des escaliers susceptibles se tournent le dos pour un vert pour un non...


Des monstres rouges comme des briques se garent dans les rues vides...


Des canoës ultra sensibles glissent en silence sur des eaux assombries et placides...


Le vert des arbres a remplacé le blanc dans les avenues...



Des vaches débonnaires meuglent a certains coins de rues...



Les lacs ont fini par dégeler, on s'y baigne avec les nuages...




A Montréal, des cœurs légers et amoureux grimpent aux grilles des balcons bien sages...





12 août 2009

Refuge, tu parles…

J’étais passé la prendre, façon de parler, chez elle. Je l’avais attendue dans la rue. Elle était arrivée un peu après-moi. J’avais donc eu matériellement le temps de faire deux ou trois fois demi-tour. Je n’avais pas bougé. J’avais laissé les choses arriver. Respectueux scrupuleux de la maxime qui veut que: Quand tu ne sais pas quoi faire, le mieux est de ne rien faire. Oui, mais voilà, j’étais au pied de son appartement.
Quand elle est montée dans la voiture c’est un souffle qui est entré avec elle. Un souffle de vie. Nous avions vingt quatre heures devant nous. Autant dire une éternité. Jusque là nous n’avions réussi qu’à grappiller une heure ou deux, de ci, de là, toujours entre deux portes, deux arrivées, deux départs à chaque fois. Cette fois, l’avenir (jusqu’au lendemain soir) était entre nos mains. Qu’allaient elles en faire ? Allaient elles seulement savoir s’en dépatouiller ?
Sauraient elles faire avec ça ?
Pour la première étape, nous ne sommes pas allés bien loin. Le Bois voisin, pour y marcher un peu et nous poser les deux ou trois questions qui se bousculaient: Est-on bien certain que ces heures nous allons les vivre ensemble ? Le souhaites-tu ? Vraiment, je veux dire ? Est ce que ça ne risque pas de tout compliquer ? Oui, je suis d’accord, nous avions du mal à faire simple… Mais est ce que ce n’est pas, justement le plus délicat qui soit ? Et puis ce n’était pas le genre de la boutique. N’y revenons pas. Quand il y avait deux options, il nous en fallait toujours une quatrième. Alors, sans avoir rien résolu, si ce n’est le fait qu’après la balade au bois, il y aurait un restaurant, puis une chambre à trouver pour y passer la nuit (nous avions écarté l’idée de dormir dans la voiture, pour une première nuit, nous voulions du confort et de la douceur), nous avons roulé. J’avais fait le plein en prévision. Nous avons choisi de nous éloigner un peu du coin où nous vivions. Plus d’une centaine de kilomètres plus tard, la nuit tombée, quelques endroits qui ne nous disaient pas grand-chose, visités, certains éliminés d’office après avoir vu le hall d’entrée, des fous rires étouffés après un regard qui signifiait : « Ah ben non quand même, nous n’en sommes pas là ! » ou bien : « Ah ! Ben là ça va pas être possible, nous méritons mieux » des courses sous la pluie pour regagner la voiture, nous étions sur le point de rompre face à l’adversaire, de battre retraite en pleine campagne et de rentrer. Chacun chez nous. Et puis nous avons fini par trouver. Vue, l’heure, pour le repas, il nous faudra attendre le petit déjeuner mais ce n’était pas grave, ce n’est pas de nourriture dont nous avions faim, c’est de nous-mêmes. La chambre ressemblait à une bonbonnière rose, touffue de taffetas pour un tarif étouffant mais peu importe. Il suffisait d’éteindre les lumières. Nous nous sommes allongés sur le lit, têtes bêches à l’image de ce qu’était nos vies à cet instant. Nous ne nous sommes débarrassés que de nos chaussures pour ne pas salir le couvre lit et nous avons parlé. Jusqu’au lever du jour. Je ne crois pas que nous nous soyons touchés. Je ne me souviens pas qu’un millimètre carré de ma peau ait frôlé un millimètre carré de la sienne. Quand il y a trop de désir, il lui arrive de rester coi. La peur? Ce sont nos mots et nos mots seuls qui se sont entremêlés dans le milieu du lit. Du coucher au lever. Nous n’avons pas dormi. C’est défaits, les visages froissés, mais pas pour ce que les sourires en coin des serveurs laissaient supposer, que nous avons dévoré tout ce qui était sur la table, du jus d'orange à tous les croissants. Puis, une fois repus, nous avons repris route pour rentrer et nous séparer. Il pleuvait sur les champs balayés par un vent glacial. La plaine était d'un morne effarant. J’ai allumé le poste. Pendant les trois minutes et quelques de la chanson de Cocciante " Il mio refugio " nous n’avons pas prononcé un seul mot, mais un subtil mélange de larmes, à la fois peinées et joyeuses, s’est écoulé de tous nos yeux. Refuge, tu parles!
Est-ce que se sentir amoureux c’est être amoureux? Qu'est ce que c'est aimer? Quand sait-on qu'on aime? Qui aime-t-on quand on dit qu'on aime?
Chacun pour soi, enfermés dans nos silences, nous nous posions ces questions en ne voulant pas connaître nos réponses. Ni, surtout, nous les dire...
Tout était en place, nous n'avions plus qu'à croiser, à pleine vitesse, la trajectoire d'une bétaillère à cochon échouée, en panne, au plein milieu d'un carrefour à venir...
Et ce sera parfait.
A 080

Riiinnnggg Riiinnnggg…

Le téléphone sonne (mais peut-être aviez vous reconnu? Au cas où non, je préfère que ce soit clair…). Je lâche ce que j’étais en train de faire, c’est à dire rien et je file décrocher:

Une voix comminatoire et artificielle: Veuillez patienter… (pour le s’il vous plait, je m’assiérais dessus un peu plus tard dans la matinée, sans doute…)

Puis, une autre voix grave, une de ces voix de doublage du méchant dans les films de western: Bonjour, (lui au moins il est bien élevé…) je suis Cris, je suis voyant et je recherche cent personnes…

Il n’a pas eu le temps de finir, l’animal, que la ligne lui a été raccrochée au nez, enfin à la voix ou plutôt à la bande si vous préférez… C’était une bande sonore ou une voix virtuelle enfin un truc pas humain…

Ils nous font appeler par des robots ces goujats de dérangeurs…

Avait-il prévu, le voyant en carton, que j’allais lui fermer son clapet?

07 août 2009

Un poing, sept Août!

C’était hier, ou juste un peu avant hier. Une belle journée d’été, une chaude journée de début Août en banlieue parisienne. On avait fini par renoncer, par dire stop, maintenant on y va. On y était allé. Elle m’avait dit: Je déguste. Ce n’était rien à côté de ce qui l’attendait. Ça pour déguster, elle a dégusté.

J’avais eu droit à suivre l’étape dans son entier, j’étais dans la charlotte suiveuse. Et puis, les choses s’étaient accélérées. Au beau milieu du troisième col de la journée, on avait vu rappliquer un type, puis un autre puis un troisième qui commençaient à leur tourner autour comme des vautours énervés. Enervés et inquiets. Ils se regardaient, faisaient des mines bizarres avec leurs bouches, parlaient à voix basse quand je m’approchais d’eux un peu plus près. Ils m’en veulent ou quoi? Hey les gars si vous avez un truc contre moi dites le, qu’on en parle, qu’on vide l’abcès. Ils n’ont pas tardé à me le dire. Au début de l’ascension du quatrième col de la journée, ils m’ont gentiment éjecté de la caravane. J’ai fait mine de protester, je crois que j’ai même dit bêtement mais pourquoi moi… Enfin, je l’ai pensé! Et pourtant c’est vrai que j’étais le premier sur la liste. Pire, le seul. Évidemment.

Croyez le, les premières secondes où vous vous retrouvez seul dans un couloir d’hôpital avec une charlotte bleue sur le crâne, une paire de chaussants du même bleu, vous priez pour qu’aucun gars avec un appareil photo en main ne se pointe. Et puis la trouille de ce qui est en train d’arriver à l’intérieur vous reprend. Vous essayez bien d’écouter à la porte, mais vous sentez que vous poussez. Vous aussi. Alors vous enlevez la charlotte et vous allez vous en griller une dehors.

C’est après le deuxième paquet qu’on vous appelle et qu’on vous fait rentrer à nouveau… Tout y est revenu au calme... La charlotte, la charlotte…

Et on vous colle un paquet blanc dans les bras dont vous ne voyez dépasser qu’UN minuscule poing, tout rouge, tout fermé, tout serré. En colère après l'accueil musclé? En rage à cause de la lumière violente? En rougne, un poing c’est tout…

Vous, vous avez vingt neuf ans, vous croyiez savoir ce qu’est la peur, la trouille, les foies, la pétoche, vous vous trompiez, désormais vous le savez... Vous êtes père...

Heureusement, vous l'apprendrez assez vite il n'y a pas que l'inquiétude, il y a quelques autres sentiments forts à éprouver, maintenant...














Malgré ta rougne, je suis heureux que tu nous aies choisis, ce jour là... Bon bon anniversaire, Gran...

Au vingt et unième jour…

C’est au matin du vingt et unième jour qu’il s’est pointé.

J’étais allongé sur le ventre, sur lit dans la chambre, je lisais le journal. Oui, c’est dans cet équipage que je lis le journal et même parfois les livres. Je pose le tout par terre, comme ça je n’ai rien à tenir et je parcours les pages. L’actualité de ce début d’Août était d’une densité à faire pleurer un rédac chef, mais je me suis réjoui de tout: On avait enfin découvert l’identité mystérieuse du piéton retrouvé voilà quelques jours à moitié dévêtu, les jambes griffées, mort noyé, dans cette piscine du Vaucluse, dans cette commune, un festival d’artistes au camping avait accueilli peu de visiteurs mais il serait renouvelé l’an prochain, dans l’enthousiasme et ici, la fête votive allait battre son plein et l’on espérait la présence, en chair et en os, sic, de l’Evêque ce qui n’était pas arrivé depuis cinquante deux ans… Bref, le monde était, dans ces pages, à peu près aimable et presque souriant.

J’allais tourner la dernière page du journal local, ce vingt et unième jour d’été sans voir un humain, hormis, le matin une boulangère et un vendeur de journaux, mais je n'en ressentais aucune acrimonie, aucune frustration, aucune acerbité, j’en étais le comptable et le responsable, quand il a débarqué.

Bien entendu, je ne fermais pas les portes fenêtres du bas, tout était ouvert sur le jardin. Comme je n’avais pas de sonnette en état de marche, il n’a pas pu prévenir de son arrivée et comme ils savent s’y prendre pour se faire discrets, je n’ai pu me préparer à rien.

Il m’a vu, s’est arrêté un long moment, m’a regardé, à dû penser que je représentais un danger, dérisoire, a fait le tour du lit, a sauté dessus, est venu s’allonger près de moi qu’il n’avait jamais vu et s’est offert une toilette cinq étoiles. Il est resté une bonne heure dans la maison, m'a suivi à peu près partout où j'allais, a refusé ce que je lui proposais à boire, a bien joué avec le canapé, qu’il a sans doute trouvé plus amusant que moi, a sauté dans le lavabo pendant que je m’y rasais, sur le clavier de l’ordinateur pendant que j’envoyais un courriel, s’est installé pour une micro sieste dans un des fauteuils puis il a peut-être trouvé que ça suffisait. Où alors, a-t-il trouvé que je le pressais de trop de questions? Je n'y étais pas allé de langue morte! Et d'où viens-tu? Où habites-tu? Quel age as-tu? Qui t'as donné cette adresse? Comment as-tu trouvé? Facilement? Comment se fait-il que nous ne nous soyons jamais croisés dans le quartier avant ce matin? As-tu mangé? Veux-tu quelque chose? Etc, etc... En rafales, un véritable interrogatoire de police, auquel il n'a d'ailleurs absolument rien lâché.

Il est reparti par où il était venu. On avait passé une bonne heure ensemble, lui et moi. On avait beaucoup parlé, enfin surtout moi, mais je me suis aperçu, une fois qu'il avait levé le camp que je n’avais même pas pensé à lui demander son nom...


Le chat noir

06 août 2009

Cancans…

Quand on a affaire à des crétins, on le devient assez vite. (Cela ne se vérifie pas pour l'intelligence, malheureusement).

Quand on n’a rien à dire, on peut se taire… C’est aussi bien.

Quand on se prend pour ce qu’on n’est pas, on se trompe.

Quand la bécasse surgit, la cécasse n’est pas loin.

Quand on n’est pas une lumière, on ne risque pas d’avoir des ampoules.

Quand on se regarde le nombril, on peut avoir des surprises.

Quand on est condescendant, on arrive plus vite au bas d’un escalier.

Quand on ne recule devant rien, on n’avance pas non plus.

Quand tonne l’orage, l’éclair scie.

Quand il haine, l’ange est gelé.

Quand on pense à Fernande, on peut ne pas penser à Félicie.

Quand un député d’Orange pense, l’intelligence ne fait pas un zeste.

Quand le papparazzi traque, la mama razzi trinque.

Quand la glace fond on s’en met plein les doigts… et la chemise.

Quand on dit du mal de son voisin, on évite d’en dire de soi.

Quand il noircit le tableau, le mono chrome.

Quand on a mal aux dents, c'est la douleur qui a raison...
Quand la flèche frappe le coeur de la cible, c'est la cible qui est bien placée.
Quand le python déneige, le printemps n’est pas loin.
Quand la girafe a un torticolis l’ostéopathe sort son échelle.
Quand l’antilope se blesse, le pourlope sourit.
Quand le lion rugit dans la savane, la fourmi s’en moque.
Quand le vent souffle, le moustique a du mal à piquer.
Quand le crocodile fait des cauchemars, il rêve de sacs à mains.
Quand le bison court dans la plaine, l’unison se repose.
Quand l’abeille pique, la bébeille est joyeuse.
Quand on navigue à vue on a intérêt à avoir dix dix.
Quand on marche sur l’eau il faut savoir où sécher ses chaussettes.
Quand on a le moral à zéro on a le cœur gelé.

Quand on dit n'importe quoi, c'est celui qui écoute qui parle.

Quand on veut noyer son chien on décide qu’il sait nager.
Quand on n’a peur de rien son espérance de vie diminue.
Quand on se rit de tout, on peut aussi pleurer pour un rien.
Quand on se donne sans compter on peut être nul en calcul.
Quand on mouille sa chemise on doit avoir prévu de quoi se changer.
Quand le lombric apparaît, le courtbric se cache.
Quand on ratisse large on n’est pas exigeant sur la qualité du ramassage.
Quand la caïmante est à l’eau, la rivière verdit.
Quand on n’a pas froid aux yeux on se gèle les sourcils.
Quand un rat passe, le faucon effraie.
Quand on n’a que l’amour ce n’est pas gagné pour prendre le métro.
Quand on dit « je te veux » on doit ajouter « s’il te plait ».
Quand la mer est d’huile le père a le vin aigre.
Quand on croit en l’avenir c’est qu’on n’a pas encore tenté le coup.

Quand on se botte les fesses on finit par avoir mal au pied.
Quand la rivière est à sec le courant n’est pas bien puissant.
Quand John Wayne se fâche, le fils de John Wayne se cache.
Quand le goéland se gratte le dos, il ne fera pas beau.
Quand le goéland se gratte le cul, il ne fera pas beau non plus.
Quand on veut se détacher on cherche trop souvent à salir.
Quand on ouvre une porte il ne faut pas être surpris du courant d’air.
Quand on débarque à Rome on écrit pas forcément en italique.
Quand on ne sait pas quoi faire, mieux vaut attendre, un peu.
Quand la gazelle bondit, le courant, lui, passe.
Quand on mange un sandwich, on digère mal les grains.
Quand on ne pense à rien, on pense.
Quand les poules auront des dents les moules auront des plumes.
Quand tout est dit, tout reste à dire...

Quand l’œuf vole, le bœuf surveille la pâture.
Quand le vingt est tiré il peut pousser jusqu’au 21.
Quand un éléphant se trompe, ça se voit.
Quand un chasseur s’en va chasser, il peut oublier son rouge à lièvres.
Quand on pense à une merveille, on ne pense pas D’ABORD à soi.
Quand on est vieux on a à oublier davantage qu’un nouveau né.
Quand un éléphant se trompe, ça se voit.
Quand une fourmi rote, ça ne dérange personne.
Quand un éléphant se trompe, ça se voit.
Quand on égare le chien, il devient vite chelui d’un autre.
Quand les serpents sifflent au-dessus de nos têtes, on ne se pose qu’UNE question: Qui sont-ils?
Quand l’amer monte, le sucré s’efface.
Quand un éléphant se trompe, ça se voit.
Quand les chats se prennent pour des mésanges, les rossignols s’en tapent.
Quand la violence est de sortie, le malheur n’est pas loin.
Quand on est persuadé d’une chose, il vaut mieux qu’elle soit vraie.
Quand le boa boit, le mocha trinque.
Quand le chagrin est de sable la machine à vivre s’enraye.
Quand vient la fin de l’été sur la plage... les maîtres nageurs sont au chômage.

Quand il y en a pour un, il n’y en a pas pour douze, treize à table, non merci.
Quand mon cœur se serre, c’est que ta main se desserre.
Quand on a tout bu, tout lu, tout vu, tout su il est temps d’être tout ému.
Quand on fait des jeux de mots, on n’aime pas perdre.
Quand on est flou on évite d’être flurieux.
Quand l’amour est aveugle les caresses se font en braille.
Quand on va au chili on peut ne pas emporter de carnet.
Quand je pense à Fernande... je pense aussi à Georges.
Quand on enfonce des portes ouvertes on se fiche pas mal de la poignée.
Quand un éléphant se trompe, ça se voit.

Quand le rouge est mis, le vert s'impatiente.

Quand on fait de l’alpinisme dans les Pyrénées on peut faire du voilier dans le Perche.
Quand on dit du mal des autres ça n’est pas forcément juste mais ça procure un petit plaisir.
Quand l’imbécile parle, le crétin est jaloux et le stupide envieux.
Quand on sait que c’est pour du mieux, il arrive qu’on s’exécute avec plaisir.
Quand un masochiste croise un sadique, il ne peut qu’être déçu de la rencontre.
Quand les larmes coulent c’est du chagrin qui s’évapore.

Quand on commence à voir un troupeau d' éléphants se tromper, il est temps de baisser le coude...

Porte couleur 1

PS: Quand on a le moral dans les chaussettes, on ne voit pas la vie rosette et nos cœurs sots aussi sont secs.

01 août 2009

La vache, son sourire!

Vaucluse, l’Isle sur la Sorgue, le Café de France, celui de Willy Ronis, un soir de fin de journée, caniculaire, à l’heure apéritive... Peu de monde dans les rues, pas mal de tables prises par des groupes, des touristes aux tongs écrasées, aux shorts exangues mais aussi des collègues de travail prenant un verre pour fêter la débauche (au propre) avant de rentrer chez eux…
Les derniers rayons du soleil du jour mourant frappent la façade rénovée de frais, donnant l’impression que la pierre est en train de prendre feu, quelques pigeons épuisés s'en sortent d’entre les corniches déjointées en gloussant mécaniquement. Un vague courant d’air, glisse le long de l’église, dont la cloche sonne la demi pour les retardataires, en portant sur ses ailes des odeurs de cuisine, de sorgues et des sonorités de langues étrangères mêlés. Le corps banal et fatigué d'une longue journée d’été qui s’en va finissant.
Peu de temps après moi, elle s’assied à deux tables de la mienne. Elle n’est pas seule. Mais c’est la plus jolie d’entre toutes et même de la terrasse entière. De la ville? Elle sourit. La vache, ce sourire!
Une trentaine éclatante dont j’ai seulement pu admirer le petit haut gris très moulant à fines bretelles sur ses épaules carrées, noueuses et bronzées, sa petite jupe à plis grise mais d’un gris plus soutenu sur ses jambes musclées et fines et cuivrées et terminées par des sandales plates à lanières très fines de cuir rouge. Pas de bijou, pas de niama-niama, des cheveux longs châtains indisciplinés, des yeux verts sorgue profonde (à vous ça ne dit rien mais ici, croyez-moi ça parle!) et un sourire… Ce sourire, la vache!
Une fois que j’en suis tombé raide, je ne l’ai bien entendu plus regardée du tout. Je ne voulais pas que ça se remarque, qu’elle le sente, qu’elle me voit, qu’elle s’en aperçoive, qu’elle me repère, qu’elle me débusque, qu’elle me découvre… De toutes façons comment une telle étoile miraculeuse pourrait remarquer un tel cafard rampant, je me disais, enfin, vous voyez le genre très dans l'estime de soi, tout en nuance et en justice… Je n’ai pas non plus écouté les conversations qu’elle avait avec ses amis, je n’ai plus entendu que son rire! La vache, ce rire…
Et puis ils se sont levés. J’en étais à mon deuxième verre de blanc, j’avais refait le plein pour rester à côté d’elle et après une distribution générale de bises enjouées, ils sont partis chacun de leur côté. Elle, je l’ai vu s’éloigner et son trajet passait devant ma moto garée contre le mur de l’église. Elle je l’ai vu s’arrêter à hauteur de mon engin et déposer une carte sur le réservoir d’essence, elle l'a glissée sous le bouchon. Je l’ai vu! Puis elle a continué son chemin. Mais avant, elle s'est retournée vers moi... Ce sourire, la vache!
Jamais je crois je n’ai souhaité une note aussi vite. Elle m’avait laissé sa carte, je n’en croyais pas mes yeux! Mon Dieu que la vie peut-être une belle expérience... quand on sait attendre! Mon Dieu comme je l'aime quand elle propose à vivre ces moments là! Mon Dieu que j'ai bien fait de continuer à espérer!
De longue, j’ai laissé dix euros pour deux sur la table sans attendre la monnaie, comme dans les films et j’ai presque couru vers mon engin…
La carte était celle d’un institut de remise en forme et d’esthétique pour homme…
Comme la vie peut être griffante: une telle beauté, un sourire si... vache...

A 055

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