27 mai 2017

Et pourquoi non?

Comme une encastule s’adoinait au petoural, un sombilaire extavèle martichait sous des trabèles d’encabante.
Il patourait en calambines artivules et dédulées. Les balandiles astoulaient dans la bistoucle encalée, des artibustes saubiges et des caralettes astophiles sylvanaient en bagoulettes délutes.
Dehoste, la pluvinette blutte et le crivèle des frattes se réboulaient fralemment. 
Au loune, un varondile plabait en sibuce. Le soil était linvide et les vitrounes obives s’ébarnaient.
Sur le rebal d’une balide, un pitrolote abustif dranvilait en chanant.
Padile, Padile crilait un festou dans la crotelle.
Esnitre ! Esnitre! Lui rédila la combatile en la talançant et le sitrane débarté s’imbella.
On bluttait dédra le sotre, le fale était vilssé, la nitre s’avantalait comme une politre entrastée.
Soubale, une diplaine s'astiba. Alors, la tradune astiphale carala sans tuspirer.
C'en était trop, le débadire pantralant elle sadula contre le calomine et pistoufit sur le prénodule.

Mais il était trop tard, nous étions déjà hier.





24 mai 2017

À la liberté.

Pour Abalo ou à Bali, Berté!
Au Maroc, en Kabylie, Berté! 
Pour Kévina ou Odalie, Berté!
Pour Shiva et pour Kâli, Berté!
Pour le bâti, le démoli, Berté!
A Bengazi, à Tripoli, Berté!
Pour les en-vélo, les avilis, Berté!
Pour le Buzet et le Châblis, Berté!
Pour les endurcis, les ramollis, Berté!
Pour l'ail en tresse et l'aïoli, Berté!
Pour l’authentique, le simili, Berté!
Pour le bon sens ou la folie, Berté!
Pour les canons, les moins jolies, Berté!
Pour les bêtises, les p'tits délits, Berté!
Dans nos vies ou dans nos lits, Berté!
Pour les poumons ou l'embolie, Berté!
Pour les savonnés et les salis, Berté!
Pour les bricolos, les brocolis, Berté!
Pour Découflé, pour Bianca Li, Berté!
Pour les Oh la la, les Eulalie, Berté!
Pour les discours, les homélies, Berté!
Pour les facteurs, pour la Wally, Berté!
Pour les bungalows, les bengalis, Berté!
Pour les amochés, les embellis, Berté!
Pour les panisses et les raviolis, Berté!
Pour les bien élevés, les malpolis, Berté!
Pour les racines et les pissenlits, Berté!
Pour les cachalots, le patchouli, Berté!
Pour la joie ou la mélancolie, Berté!
Pour les divans, les canapés lits, Berté!
Quand elle rougit, quand elle pâlit, Berté!
Partout où on l’écrit et là où on la lie, Berté!
Pour les r'mises à plat, les mises en plis, Berté!
Pour Morgan Freeman, pour Marvin Lee, berté!
Pour Ang Sann ou les fous de Ben Ali, Berté!
Pour ceux qu’on révoque, ceux qu’on élit, Berté!
Pour ceux qu’on vénère, ceux qu’on humilie, Berté!
Pour ceux qui se fâchent mais qui se réconcilient, Berté!
Pour ceux qui s’en écartent et ceux qui s’y rallient, Berté!
Aux jeunots mal léchés comme aux vieux grizzlis, Berté!*

Pour les ah! La! La! Contre les hallalis, Berté!





* Cadeau de M...

20 mai 2017

Du sud.

Au loin, tes collines, par le mistral giflées,
Là, de la lavande au bleu qui espère.
À l’est, un faux soleil, une pâleur gercée.
Ici, de longs cyprès, que le vent exaspère...

Là, les basses Alpilles ou le pays de Sault,
L’hiver, l'Ouvèze  rugit, rougne y fait ses grands sauts.
Le chaud, l'été y règne, souverain sans trône,
Ses sourires aux pieds,  babouches du Rhône.

Au vieux mas isolé, une cloche sonne,
Au village ensseulé, c’est l’heure du midi,
Les ombres s’allongent, le pas s’ abandonne,
Le gros du jour y file comme le chat s’enfuit.

Terre de sèches pierres et de mistral emmêlés,
Toits de tuiles rondes, poussières d’ocre rouge,
Platanes parasolant, toutes feuilles mêlées,
Le gel mordant, l’hiver, quand plus rien ne bouge,

Que les arbres fruitiers, et les vignes taillées.
Province Provence, à la voix déguisée,
Cinglante badine, couette de fièvre,
Insolente et pingre, coquette orfèvre.

De l’Estaque en estocs, monde en vrac, âmes en toc,
Du Palais des Papes, aux salins des Saintes,
Des remparts d’Avignon aux parfums d’absinthe,
Qu'on y galèje en o, ou bien dans celle d'oc...

Du sommet du Ventoux, aux droites de Buoux,
Des villages tranquilles, aux places des marchés,
Des frêles campaniles, jusqu'aux sorgues glacées,
De la Sainte Victoire, aux bars beaux du Barroux...

Que ce soit quand tu pArles ou survole la Crau,
Des ravins de Senanque, aux ravis du Prado,
Les phrases s’enroulent, s'habillent d'épique,
Enrubannées, brassées d'un vent catabatique.

Les mots déraisonnent au long des hauts remparts,
Forteresses assagies, invectives domestiquées,
On l’entend de partout, on ne le voit nulle part,
La langue s’y agrippe comme vague au noyé.

Ah le Sud, le baroque, le beau personnage,
Qui balaye le temps, se moque des sages,
Qui, comme chez Seguin, est toujours herbe et loup,
Le sud, le Beau Prince qui devait guérir de vous.



14 mai 2017

Cette après-midi là.

Ils y sont arrivés en fin de matinée. 
Ils ont garé la voiture sur les à-côtés de l’étroit chemin, dans le sens de la pente, ils ont fermé les portes et vérifié qu’elle ne gênait pas, puis ils sont descendus vers la rivière. Ils n’avaient pris, avec eux, qu’une grande serviette de bain et le peu qu’ils avaient acheté pour un rapide pique nique. Une bouteille d'eau minérale, une baguette et deux fruits. Il faut dire qu’ils n’arrivaient plus à manger depuis un ou deux jours. Depuis qu’ils savaient que, désormais, chaque heure passée ensemble les approchaient du moment de leur séparation.
Il faisait une chaleur de juillet, dans le sud. L’air était de plomb, les cigales s’en donnaient à cœur joie, le chemin était pour l’instant désert mais il ne tarderait pas à être envahi tant le coin était prisé et des touristes et des gens du cru. Le chemin de terre descendait vers une rivière pas très  large mais d’un vert amande et d’une transparence étonnante. Elle était aussi fraîche qu’une rivière peut l’être même au cœur d’un été de feu. Elle courait vivement guidée par des rives accueillantes et ombragées. On venait ici pour se tremper et pour s’ensiester gentiment sur ses berges de mousse douce, on venait aussi pour s’alléger du poids de la chaleur accablante qui faisait vibrer le ciel. On y venait  pour oublier les ennuis du moment, pour se nettoyer, comme pour y faire peau neuve.
Les deux qui venaient de garer la petite voiture rouge, ceux qui, maintenant, marchaient au plein milieu du chemin étaient silencieux. À dire vrai, ils étaient partagés entre le bonheur et la tristesse ce qui n’est pas confortable à vivre. Le bonheur d’être encore ensemble, pour quelques heures, la tristesse d'avoir compris que cela ne sera plus vrai à la fin du jour. Ils voulaient cependant profiter de leur après-midi. Pleinement, entièrement, absolument mais quelque chose leur disait qu’ils n’y arriveraient pas. Ils n’avaient pas tort, malgré la fraîcheur de l’eau, malgré les caresses du courant, malgré la beauté de l’endroit, ils étaient déjà dans l’après. L’un sans l’autre. Et ça leur était insupportable. Au fond, ils savaient que cette séparation n’était pas pour quelques jours, ni même quelques mois. Ils avaient compris qu’elle serait définitive et que leur union ne survivrait pas au retour à la « vraie » vie. Ils se donnaient encore la main mais comme des naufragés s’accrochent aux bouées. S'il y avait des lieux propices   aux rencontres en était-il de même pour les ruptures? Où, donc, pouvait-il être bon de se séparer? Y avait-il un seul endroit sur terre qu'on pouvait choisir pour dire stop? La banlieue proche de Tchernobyl? Aucun endroit sur la planète ne pouvait accueillir cet instant si douloureux. Pas même le lit d'une rivière paisible.
Et puis, le soir venant, l’ombre des saules s’épaississant, il a fallu remonter le chemin. Ils l'ont fait dans un silence pesant. La journée qui avait commencé par un réveil joyeux dans une chambre d'hôtel d'un village de l'arrière pays allait se terminer là, dans ce silence tendu. Ils sont arrivés en nage auprès du rouge de la voiture.
Une vitre arrière avait été brisée, leurs sacs de voyage qui étaient restés dans le coffre avaient disparu. Ils étaient au bout de leurs routes. Nus.
Leurs deux vies étaient comme le carreau de la voiture éparpillé en mille fragments sur les sièges.

Alors de colère, de peur, submergée par une profonde tristesse, elle s’est mise à sangloter en refusant l’ouverture proposée de ses bras. Elle ne voulait plus rien de lui pas même sa maladroite tentative de consolation.



Publications les plus consultées