18 novembre 2022

Pas de lancier, pas de Bengale

 C’est très peu de temps après  être descendu du TER qui venait de L’isle sur la Sorgue et qui filait vers Marseille que je me suis dit que quelque chose  ne clochait pas.

Dans ma tête, je descendais à cet arrêt pour attraper une navette vers l’aéroport de Marignane puis, de là, un avion pour Paris d’où un peu plus tard j’en prendrais un autre direction YUL, Montréal, Québec, Canada. Autant dire qu’une petite trotte se préparait mine de rien. La veille puis le  matin, j’avais vérifié une demi douzaine de fois si j’avais bien pris mon passeport, oui parce qu’une fois j’étais parti, encore pour Montréal sans lui. Pour moi, on y parlait français, c’était donc comme la France, alors la carte d’identité suffirait. Pas du tout. Il fallait absolument un passeport. Les notions de frontière, de douane, de visa m’étaient passées tout au dessus de la tête. J’avais donc reporté mon voyage après avoir perdu le prix du billet de l’avion que je n’avais pas pris. Pour tenter de me consoler je m’étais dit qu’un type ou une fille avait, lors du vol, dû  bien dormir grâce à mon absence sur le siège d'à côté. Ça ne m’avait pas vraiment consolé. Pour le voyage que je m’apprêtais à faire, ils avaient ajouté un certificat qu’ils appelaient Arriv can que si tu ne l’avais pas tu restais dans l’avion et faisait comme en télésiège le retour sans même descendre… Là encore c’était bordé, j’avais les certificats nécessaires, j’étais vacciné, j’avais tout. Il ne me restait plus qu’à atteindre l’aéroport ce que je pensais faire en sortant de cette gare.

J’ai vite déchanté. Une fois franchies les grilles du fameux Pas des lanciers je me suis dit que ça ressemblait à tout sauf à un arrêt pour navette vers un terminal aussi important que celui de Marignane. Il n’y avait qu’un malheureux bar un peu plus loin et sinon un bout de trottoir désert.

J’en étais là. 

Devant un malheureux arrêt de bus banal face à un bar à peine ouvert dans un coin perdu. Je suis allé au bar où personne ne savait : On ne prend pas l’avion, nous ! M'ont ils envoyé bouler en insistant bien sur le nous…

J’ai demandé dans la rue à deux trois personnes dont une savait. J’avais dépassé l’arrêt, il me fallait reprendre un TER mais en sens inverse pour une station seulement et là je trouverais la navette. J’en avais pour une bonne demi heure durant laquelle j’ai vu passer au dessus de ma tête frôlant les tuiles des toits dans un vacarme étourdissant les avions venant atterrir à l’aéroport où j’eus aimé me rendre. J’ai payé un billet à la caisse automatique, il n’y avait plus d’humain depuis belle lurette dans toutes ces petites gares, j’ai laissé passer quelques Airbus et je suis monté dans le TER enfin arrivé. J’ai ensuite attrapé une navette bondée pour Marignane Terminal Un qui nous a bien sûr débarqués au Terminal 2. A moi les contrôles, le passage en douane, les free shops, les plateaux repas, les films en altitude, les coudes coincés, les wc pour anorexiques, les trous d'air, les courbatures, le jet lag...

Je m’en foutais un peu j’avais de la marge en temps. J’étais même large, j’allais en avoir besoin…

Arrivé au guichet des départs on m’a gentiment expliqué sur le ton d'un médecin qui explique de mauvaises analyses, que mon premier avion, celui pour Paris, c'est de Nice qu'il décollait…





4 commentaires:

M a dit…

CHKOUMOUNE ! Faut arrêter de pas prier le dieu des transports

chri a dit…

@ M Et en même temps comme glapit l'autre j'arrive, je pars et j'arrive...

Pastelle a dit…

J'espère que c'est une oeuvre de fiction !
Moi je me suis juste trompée de gare de départ à Lyon pour aller à Lille, mais ouf un taxi a été rapide pour rattraper le coup. Ça m'a quand même énervée pour la journée, alors je n'ose m'imaginer à la place de ce voyageur...

chri a dit…

@ Pastelle C'est comme un sandwich mixte...:-)

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