Une
tarte Tatin pour la Tata Trottinette, une tourte au thon pour le Tonton
Tambourin, aussi trompettiste à ses heures et pour toi, Tintin ? Une
tartine, un tourin, une tartiflette, une tartelette et trois topettes ?
Tout à leurs tentations les trois touristes tourangeaux, sans tintamarre,
tournaient et retournaient la carte du troquet des Tarterêts tout en tentant de
taire leurs tristesses telluriques.
L’atrabilaire tapisseur de plateaux,
tahitien de Toulon traîna des talons pas tacticien pour deux thunes en tançant
de son accent pointu : Fini
l’tafia, a pus d’tatin, terminées les tourtes, tari le thon, à l’est le thé, tombées
les tartines, troué le tourin, tuée la tarti flette, tôlées les tartelettes,
toutes bues les topettes !
Tant pis, mais détestable et troublant !
Quittons ce ghetto, cette cantine trop tarte, ce restau ne vaut pas
tripette ! Allez la troupe en route, mettez turbans et tuniques fêtons les
catherinette, on trouvera à se sustenter de tartelettes de tapioca, de tourins
de truffes ou de tubéreuses aux tuileries même à un tarif prohibitif
dirent-ils à tue tête au loufiat. Nec mergitur. Ils partirent en train
turbo vers la capitale, trouvèrent une taverne tranquille sans attente et
tentèrent, oubliant Nanterre : Un turbot trapu pour la tante, un tajine de
tortue pour Tonton, une truite pour le petit ? En aparté: Le tout sans
turista?
A
la table d’à côté, d’étroits tourtereaux tapant dans leur tontine, sur leur
trente et un verdis, un trouvère et une troubadour d'Oradour, en manque de
tréteaux, ex trotskistes trouble fêtes devant des tourtières ténues. Lui
trapéziste traqueur, timonier de Trieste, tricheur, tremblant. Elle,
traumatisée du trocart trompettiste à toute heure, folle de troènes, de
trembles, de tubas et tromblons, la trogne assez tristounette, l’âme au tapis.
Ils tergiversaient, assez terre à terre sur les turpitudes du statut
d’intérimaires ou la tectonique du télescopage des contrats transitoires et
leurs taxations. Elle tatillonne, toquée de tocantes, lui, style
taurillon, torrent tumultueux, obsédé textuel. Elle tautologique, sa favorite:
"Toi t'es toi..." lui, tellement tautologue, se taisant. Les
deux se plaignant des taudis, où ils jouaient, des tatamis où ils tempêtaient,
des tatanes qu’ils portaient, des tartuffes qui les tannaient. Les taciturnes
taillables à merci, songeaient à changer de théâtre : La
tabletterie ? Titilleurs de tarots? Tabulateurs de tentacules ?
Tabaculteurs même anti-tabac ? Allègres porteurs d'autos à Porto
allègre? Torpilles torpides chez torpédo ? Tondeurs de torses à
Torcello ? Touaregs topless à Tombouctou ? Titien à sa mémère ?
Tintoret de lumière ? A trop se détourner de la Touraine, à trop se
tortiller et se torturer, les théâtreux s’attrapèrent un torticolis total et
tarabiscotant. Leurs têtes touffues en totems dans la touffeur moite, ils
sentirent l’entourloupe et tournoyèrent comme des toupies tourbillonnantes.
Atteindre les steppes ou la toundra, faire fi des tournedos, des bavettes,
des tourteaux et des tempêtes, quitter le boulevard des tartignoles
et tracer la route. Foin des tragédies, sans se trahir, sans se trancher la
trachée, sans se retrancher dans la tranchée. Attraper son traîneau et se
tailler, tresser sa trace jusqu’en Thrace s’il le faut. Rétablir la trame,
rectifier les trajectoires, retracer le T. Alors? Se terrer dans une hutte en
Tanzanie, une tente troglodyte à Tournus ? Se taire aux waters? Plégique
au Grand Tétras? Se tester à la Teste? Théoriser à Taormina? Tricoter des
tiretaines? Tisaner au Togo? Tocsiner en taxi? Gîter sur un tombolo sans
tombola? Se vanter au Ventoux? Tiens, tiens j’ai trouvé, dit l'un :
habiter un château hanté, récolter du lapsang souchong, passer nos étés à
nous toucher les tétons, à nous sustenter sous des taies étoilées, bref à
s’attabler entre potes et tutti quanti. Tema, la vie souhaitée! Sur
le trottoir, tous tétanisés par la terreur et leur tri postural, ils
optèrent pour la ténacité et sur le pré quittèrent la cité.
Tata, Tonton,
Tintin à proximité les entendant, tarabustés : Attendez ! Attendez !
On se tire ailleurs sous d’autres éthers.
Et
tous s’exécutèrent sans compter.
Moralité:
Y en a pas, même feutrée. Santé!
… Mais
pas des pieds !
20 commentaires:
Comment te dire, c'est très très bien, tiens !!!
Tout ce texte pour te dire que le T me plaît bien .
A plus
@ Brigitte Certains en ont compté 543 dans ce texte... 543! C'est dingo, non?
S'il existe une lettre qui représente parfaitement le Midi provençal, c'est bien le T.
Celui de Té ! je te l'avais bien dit ! (avé l'acent) :)
@ Tilia Peuchère! T elle a bien bien raison!
Ma revendication a été entendue ?! Que de T dans ce texte entêtant!
Marie Rennard a dit:
En gros, tu te tâtes ?
@ Marie Rennard (Melting pot et vin blanc doux)
En gros... oui.
Et là, je te tire mon château.
Non peau...mon chapeau.
Roger
@ Roger Merci mais remets le vite avec le froid qu'il fait!!!
Tous tes T m'étonnes et me donnent le tournis.Tu t'es vraiment trituré la tête pour trouver autant de mots .
Comment dis-tu ... 543, Tsst tsst t'es sûr?
Bises toutes enneigées
quel difficile exercice Christian .. je suis certaine que vous n'en avez oublié aucun ! j'avoue ne pas avoir vérifié !
Très fort, très très fort, et en plus ça fait sens. Je ne sais pas ce que tu avais bu avant, mais si c'en était, il ne doit pas être dans le commerce.
@ Slev C'est celui sans T que je trouve plus balèze, enfin plus difficile à écrire!
@ Véronique Ne vérifiez pas, il en manque, plein!
Un beau tandem vos deux textes vous etes talentueux..avec ou sans T vous tirez bien les ficelles de notre belle langue..je porte un toast a votre talent...santé , trinquons si ça vous tente , bien sur..:)
Bonne soirée a vous Mr Chri..
@ Clo: Trinquons!
Rien de tel qu'un détournement de consigne! Bravo pour l'hymne au t.
Mais votre écriture de vos lundis où nous retrouvions la semaine écoulée me manque.
@ Terre indienne: Merci à vous... L'envie de ne pas lasser donc je fais, j'arrête et puis j'y reviens... Peut-être...
Reviens-y reviens-y ,j'aimais bien moi t-aussi !!!
Doléances : Il est loin encore l'été ! Vous allez nous laisser dans la froidure longtemps ? Pour dire que vous me manquez gravement et que je pense ne pas être la seule à en souffir... Je subodore quelque contrariété contrariante (je ne vais pas utiliser le pluriel hein...). Quoi qu'il en soi, hier je suis tombée en face d'un souriant 99000 !!!
@ M Disons que c'est l'hiver qui me contrarie...
Oui j'ai vu! Bientôt cent mille!
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