06 novembre 2013

Ieuve.

Pour les impromptus littéraires de la semaine. Le texte devait comprendre la phrase: La vie est courte à mourir.

Ca faisait un petit moment que je me demandais... Quand j’écris un petit moment, c’est pour ne pas écrire quelques années… Au fond ça fait quelques putains d’années que ça me travaille, que je me dis : D’où cela va-t-il arriver ? Par où est ce que ça va viendre ? Qu’est ce qui va ficher le camp d’abord? Comme pour les poissons qu’est ce qui pourrit en premier chez eux ? La tête ou la queue ? Moi, pour l’instant, jusqu’à preuve du contraire, j’avais encore toute ma tête… Quoique…
De quoi faut-il que je me méfie ? Que dois-je surveiller de près ? Quand est ce que ça vient ? Est-ce que ça arrive d’un coup comme une porte dans la figure ? Comme une bêtise chez Morano ? Comme un mensonge chez un député? Ou bien est-ce plus insidieux, sournois, sirupeux, faux derche comme une tentative d'enfumage?
Je vous épargne la plupart des autres questions mais vous avez, déjà là un joli petit bouquet à vous mettre dans le vase.
Et puis…
J’étais monté passer quelques jours dans la capitale. Nous étions en automne. Il faisait une belle journée d’automne, les arbres commençaient à peine à retourner leurs vestes, il faisait doux, le ciel était un ciel de Paris avec de gros moutons blancs délicatement dessinés. C’était un jour de vacances, un jour férié, ça se sentait à l’allure à laquelle les gens marchaient, ce n’était pas l’empressement frénétique habituel, c’était des marches légères, lentes, musardières. On ne courait pas, on allait au pas tranquille des gens sans horaire. Le grand jardin accueillait le monde entier et le monde entier s’y baladait la truffe au vent. Audrey Tautou, elle même, accompagnée de ses deux enfants s’y promenait. Dans le bassin,  des voiliers aux voiles rapiécées  y couraient leur transat en ronds. La vue était dégagée du Carrousel à l’Arche de la défense et ça avait une de ces gueules...
Je me suis assis à l’ombre des arbres taillés comme des nuques de légionnaires, pour figer encore davantage le temps, pour m’y poser, m’y enfoncer dans le doux profond de ces heures douces. Et, c’est précisément cet après midi là que j’ai su que j’avais vieilli. Oui, j’y étais, en pleine journée, sans la moindre ordonnance, j’allais prendre un terrible coup de vieux. Un garçon aimable comme un serveur parisien, c'est dire, est venu me demander ce que je pouvais bien vouloir boire. Sans réfléchir, m’est venu: Un thé s'il vous plait.
UN THE !
Je me suis senti si ieuve, d’un coup. De rougne j’ai déchiré le sachet de sucre en poudre venu avec la boisson tiède. Dessus était inscrite une maxime que je me suis lue à haute voix: La vie est courte à mourir… Allez…
Parfait… Tout était raccord.
J’avais, désormais atteint l’âge où l’on boit du thé l’après midi, dans les jardins publics et je ne m'étais rendu compte de rien...
La vie écourte à mourir, oui.


9 commentaires:

M a dit…

Tant qu'on ne commande pas une bière pour toi... Je file !

chri a dit…

@ M Un demi, alors!

Anonyme a dit…

Thé vieux alors, ça y est ?
Quand GT vieille, j'ai mouru, mais maintenant ça va. C'est quand un jeune homme m'a proposé sa place dans le métro. Mais ça se guérit, tu sais !
Mamie

chri a dit…

@ Mamie Enfin ça fait un moment que je m'en doutais mais là... Un thé... Maintenant, c'est sur!

Laurence a dit…

C'est très très très bizarre ce que je vais dire ... Mais un homme qui boit un thé à 5h ne me fait pas le même effet que pour une femme. Non, je sais, c'est stupide, mais c'est la réflexion honnête que je viens de me faire. C'est malin, maintenant, je me demande pourquoi ...

Pétard, et puis tu m'angoisses à la fin avec tes questions ! Quand est-ce que ça va venir ? Voilà, maintenant je vais être aux aguets et je ne pourrais plus trouver le repos si mérité pour mes vieux jours. C'est malin, me voilà à nouveau comme une ado angoissée par la vie.

chri a dit…

@ Laurence Détendons nous :-) Se sentir vieux peut venir de n'importe où et puis surtout être vrai le mardi mais pas le mercredi qui suit...

Tilia a dit…

Les questions ne mènent à rien de bon.
Elles sont tout juste bonnes à nous faire tourner en rond..
Et à force de s'interroger, on risque de finir par ne plus tourner rond.
À bannir, les questions !

Mieux vaut vivre ici et maintenant.

Slevtar a dit…

"La vie écourte à mourir", rien que pour ça, ça valait le coup de prendre un thé.
Ca s'arrose !

chri a dit…

@ Tilia Quand même s'en poser quelques unes ça aide à vivre moins mal, non?

@ Slev Un ptit? Ou deux?

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