14 octobre 2015

L'invention de Cendres (La suite).

Pour Les impromptus de la semaine. La consigne était d'imaginer une suite au texte de la semaine passée.





Lettre reçue au courrier ce matin.

Cher Monsieur, nous avons bien reçu le texte qui suivait l'envoi de votre premier chapitre ayant pour titre L’invention de cendres. 
Nos collaborateurs se sont attelés avec gourmandise à sa lecture dès l’arrivée du manuscrit.
Si l’ensemble reste agréable à lire comme le début le promettait malgré l’abus quasi systématique,  forcené, voire pathologique, de la conjonction  « comme » et de l’adverbe « quand » dans votre premier chapitre, nous sommes au regret de devoir vous écrire que nous ne pourrons publier votre livre en l’état. Il semble, malheureusement, que vous ne teniez pas la distance et que vous vous essouffliez dès le quatrième chapitre, celui qui traite du mariage de Cendres avec la supposée jolie Nicotine (quel prénom…) et malgré son tempérament décrit comme volcanique, l’intrigue semble délavée, ce qui est, somme toute, assez fréquent chez les auteurs non confirmés. Au début ça lave, à la fin ça délave. Les chapitres suivants étant quelque peu fumeux, on ressent à la lecture une tragique baisse d’intérêt pour l’ensemble de vos personnages et, même pour celui de Cendres qui finit par disparaitre en pluie. 
Bref, les lecteurs se sont sentis enfumés. 
De plus, il a été perçu très nettement, de votre part, une navigation essentiellement à vue dans la forêt touffue des récifs de votre récit. Et croyez moi sur parole, une forêt de récifs ce n'est pas si facile que ça à lire.
Il semblerait également que vous écriviez trop vite, aussi dès le premier virage, vous êtes surpris, vous perdez la maitrise, vous ne tenez plus la route et vous vous écrasez contre le premier platane venu.
Aussi, même si nous vous renvoyons votre travail, si nous ne le publierons pas, nous ne pouvons que vous encourager à continuer d’écrire et de proposer les manuscrits à venir, mais à... d’autres maisons d’éditions que la notre. 
Notre temps précieux nous étant extrêmement compté.
Très chaleureusement.
Chaleureusement.
Cordialement.

Civilement.
Poliment.


Les éditions de la peau de l’ours.



11 commentaires:

véronique a dit…

:o) Mais quel talent Christian !

j'attends avec impatience votre réponse ! car il y aura une réponse bien sûr ! comment l'éviter ....

chri a dit…

@ Véronique Merci à vous. (Indulgente!) :-)

véronique a dit…

mais pas du tout !
je ne suis pas du genre à écrire ce que je ne pense pas :o) juste pour vous faire plaisir !

chri a dit…

@ Véronique C'est encore plus mieux!

M a dit…

Valérie a changé d'employeur ? En tout cas, je te décerne officiellement le prix du meilleur acrobate impromptu !

chri a dit…

@ M Sur ce coup là, je dois dire que je ne suis pas mécontent de ma petite affaire!!!

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS a dit…

Tu es tombé sur un lecteur, je veux dire, un ours mal léché, qui plus est, vêtu de la peau d'un animal, vendu pour mort et encore vivant. C'est une catastrophe pour tout le monde.Tout le monde le sait, vendre la peau de l'ours demande quelques précautions. Ce mec sera bouffé par un ours ( enfin ça c'est pas grave) mais toi, tu seras le dindon de la farce, incapable de retaper un texte qui ne te reviendra jamais, puisque lacéré par les pattes de l'ours moribond.
Le monde des lettres tarde à s'affranchir des légendes, d'autant plus que le gouvernement en crise, n'en finit pas d'augmenter le prix des timbres et de rendre les envois onéreux. On est bien loin de Cendres, mais avec un pareil prénom, il n'est pas anormal de voir la fin de l'histoire s'envoler en fumée.
Bien amicalement.

Roger

Brigitte a dit…

Ah j'aime beaucoup et j'attends moi aussi la réponse !

Laurence Chellali a dit…

Ah quel plaisir de revenir à mes lectures ici ! C'est que d'où je suis ce n'est pas toujours possible, pour cause de VPN qui fonctionne quand il en a bien envie ... ou pas. En fait, c'est un ours très mal léçhé lui aussi ;) Merci Cjri pour cette partie de rigolade !

chri a dit…

@ Laurence De retour de quelques jours d'Atlantique je trouve ton com. Il me ravit!

chri a dit…

@ Roger Il ne faut pas trop le dire mais je n'ai pas vraiment reçu cette lettre... Remarque, j'aurais pu! Je reviens de quelques jours d'Atlantique (Oléron) et je me suis réénergisé à l'iode! C'était beau comme tout.

@ Brigitte: Le mépris, le mépris! :-)

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