02 novembre 2015

J'abuse.

Quand l’aujourd’hui est raide, rance, griffe, mord et gratte,
quand les heures à perdre sont insensiblement grises comme un samedi de pluie,
quand elles n’ont  aucune juste raison valable de l’être,
quand on ne trouve aucun mur auquel s’appuyer,
quand le jour s’étire en un vieil élastique amolli,
quand au lieu de penser à rien, on ferait mieux de penser ailleurs,
quand la lumière est terne comme une étoile morte,
quand le jour s’épuise en mille invectives épuisantes,
quand rien n’est drôle à part l’étendue de la noirceur
s’emparant de nous, en commençant par les cheveux.
Quand ne va rien d’autre que… ne pas aller.
Quand on en a marre de tous ces morts et que les vivants ne sont pas mieux,
Quand le jour prochain est un lundi, ce qui n’arrange rien,
alors, poussé par une sorte d’élégance polie, on s’arrime en façade un sourire vaguement forcé, 
comme un con un peu gentil et puis on finit par y croire.
Pour un temps.


Dans le ciel étonnamment bleu, une buse argentée tournait en planant. Elle pointait sur le monde son regard acéré en se fichant pas mal de ces misérables tourments.


4 commentaires:

Tilia a dit…

Des-morts-en-lisant

Courage, fuyons !
dans la nature.. ou dans les rêves ;-/

M a dit…

Des comme ça, cachés derrière les pimpantes façades il y en a pléthore, et quand le ciel (vide) vous envoie un stop majestueux yapluka se dire je vais l'écrire, y mettre un peu de poésie, partager, exorciser ... ou pas
Beau texte , que dis-je, très beau texte



Anonyme a dit…

Et le lundi, y'aura surement un petit rouge gorge pour contredire en sautillant le grand vol noir de la buse ... (ou le mardi, variation en fonction de l'intensité du bourdon)
Lou, considérations naturalistes.

chri a dit…

@ Tilia La cape ou la fuite deux solutions!

@ M J'assure qu'il n'y a pas de bourdon!

@ Lou Un petit rouge gorge que... le chat bouffera en se léchant les doigts?

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