19 décembre 2016

Ainsi, nous aurons fait le tour...

Décembre s'épuisait. 
Dehors, même le thermomètre était gelé. La nuit s'était installée depuis de longues heures.  Elle avait posé ses grosses pattes noires sur tout le village, dans tous les jardins, sur tous les toits de toutes les maisons qu'on avait fermées à double tour. Heureusement, à l'intérieur,  dans la cheminée une ou deux bûches finissaient de se consumer en proposant une chaleur douce et confortable. Le repas avait été pris. Il avait été allégé pour corriger les excès de celui de midi. Une soupe de potiron à la coriandre et au parmesan, un morceau de fromage et une ou deux clémentines de Corse, celles vendues avec les feuilles que personne ne mangeait.
Et puis, dans la douceur de cette nuit d'hiver, devant le feu rougeoyant, quelqu'un a dit:
Et si on revoyait Le petit prince a dit? Vous l'avez déjà vu, n'est-ce-pas? Mais si ce film de quatre vingt douze... Mille neuf cent quatre vingt douze...
Non? C'est quoi l'histoire?
Ouh là, je vous préviens ce n'est pas gai, gai. Et le fait de savoir que la réalisatrice, la très jolie Christine Pascal se soit passée par la fenêtre quelques années après n'ajoute pas à l'absence de gaudriole...
Charmante soirée que tu nous proposes là!
Vous allez voir c'est profondément triste mais pas larmoyant, c'est aussi, à sa manière, un hymne à la vie et puis si bien incarné, Anémone y est formidable de tendresse et de folie, Richard Berry si intense, la petite fille est une merveille de justesse et d'émotion...
Cette façon qu'elle a,  Violette de murmurer: Va chier avec ta salade à la noix...
Ou: Papa, quand est-ce-que je vais mourir?
On pourrait citer pratiquement toutes ses répliques tant cette gamine est poignante.
Il y a toutes ces scènes superbes, les chansons enfantines hurlées à tue-têtes dans la voiture, l'épisode dans la montagne, le bord de la piscine, le compte rendu de scanner, la bataille d'eau, les bananes flambées et cette fin si poignante où à chaque fois j'oublie combien son père serre fort contre lui l'oreiller de Violette.
À chaque fois retourné, à chaque fois en pleurs...
Ben on va regarder ça alors...
C'est bien, c'est un bon soir pour revoir Le petit prince a dit...




Finalement, nous avons revu le petit prince a dit, nous avons beaucoup pleuré. Il n'a pas pris une ride. 
Pas comme nous.
Puisqu'il nous reste des kleenex, demain soir je nous propose de revoir le film de Nanni Moretti: La chambre du fils. 
Ainsi, nous aurons bien fait le tour...




9 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai moi aussi beaucoup pleuré quand j'ai vu ce film et je n'ai pas envie de le revoir,même s'il est joli. Ce ne sera jamais le bon soir.
Joyeuses fêtes !

Papi René

chri a dit…

@ Papi René Je sais bien et ne te le proposerai jamais.
Fêtes joyeuses aussi pour toi.

M a dit…

Je n'ai vu ni l'un ni l'autre mais Alabama Monroe a touché en plein cœur (La guerre est déclarée aussi mais le premier est vraiment bien tourné)
Bonnes à toi

chri a dit…

@ M Je les ai en DVD, je peux te les prêter, mais il n'est pas du tout, du tout conseillé de les voir seul(e)...

chri a dit…

@ M Alabama Monroe je n'ai pas vu mais cet am je suis allé voir Manchester by the sea et j'ai drôlement bien pleuré...

M a dit…

Bon, et bien je vois que la période est aux éclats de rire !!!

chri a dit…

@ M Je suis convaincu qu'il vaut mieux bien pleurer que mal rire! Et dans convaincu, il y a vaincu... :-)

M a dit…

Tu prêches une vaincue !

chri a dit…

@ M Mais pas con!

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