17 mai 2018

Mon pauvre Chri.


___ Ce que tu peux être épais mon pauvre Chri! 
Le jour de la distribution, tu regardais ailleurs ou bien tu avais les yeux fermés, ou bien tu n'étais pas là. Mais, pour sûr, tout est tombé à côté! Toi, tu n'as rien reçu! Oublié des fées, banni des dons, le Chri! Il n'est pas Dieu possible d'être aussi sot que tu l’es ! Il y aurait un roi, ta tête ne serait pas très loin de la couronne !
___ Dis, je suis peut-être stupide comme une poubelle sans fond, comme un robinet qui fuit, mais j’arrive quand même à comprendre  que ce que tu es en train de me dire n'est, ni bienveillant ni gentil, alors s'il te plait ménage-moi un poil, vas-y- mollo, veille à ne pas trop me froisser... Fais comme si parfois j'arrivais à comprendre deux trois trucs au hasard. Même les plus niais d’entre les niais ont des fulgurances de comprenette !
___ Tu as raison, Chri chéri, je vais te le dire autrement :
Ces gens là, ceux avec lesquels tu veux pacifier, ceux que tu penses amadouer en t'avançant vers eux les bras grands ouverts, ce sont des dogues, des dragons de pas comodo, mon Chri. Les penses-tu capable de la moindre once d'empathie? Figure-toi que s'ils peuvent te becqueter le foie, ils le feront et avec le sourire, en plus! Ils ont des cœurs de granit, des ventricules d'airain des mâchoires en acier trempé, tu peux me croire, sur parole. Et, surtout, un coeur de granit. À chaque fois que tu cherches à faire ami ami avec eux ils commencent par te faire un grand sourire mielleux mais en vrai, ils s'aiguisent les crocs au fond des gorges. Ce sont des carnassiers sans morale ni principe, Chri, ils ne pensent qu’à te dévorer les mains que tu leurs tends et quand ils en restent là tu peux encore t'estimer heureux. En vrai, c'est le bras et l’épaule et, si possible tout le reste qui les intéresse... Il ne faut pas s’en approcher, jamais ! Ils sont un feu du diable, un brasier de Satan! Dès que tu y mets la main, elle s’enflamme et tu finis charbon. As-tu envie de te retrouver au caniveau, sale, racorni, inutile ? Est-ce cela que tu te souhaites, Chri ? Ce ne sont que des hyènes sanguinaires assoiffées de profits. N’attends rien de bon d’eux et de tous leurs congénères, Chri. Ils feraient travailler les enfants dix heures par jour pour une poignée de cailloux s’ils le pouvaient. Du reste, ils le font ! Ils mettraient en péril la terre entière, du reste, ils n'hésitent pas. Ils foutraient à la rue dans le froid et le vent des familles entières si on leur laissait l’occasion. Du reste, ils les guettent. Du moment que ça leur rapporte. Ils jetteraient dehors des salariées pour une pince à cheveux de cinq euros oubliée dans un sac ET ils le font, Chri, ouvre les yeux sur le monde dans lequel tu vis désormais. Ils ont quitté le navire commun Chri, ils voguent dorénavant sur le leur, entre eux et se foutent pas mal des tsunamis qu'ils provoquent. Ils n’ont plus aucun scrupule, aucune retenue, ils vivent sur une autre planète, ils ne sont plus à nos côtés, ils habitent dans des réserves loin de notre monde à nous. Ils prennent leurs avions, ils habitent leurs résidences protégées, ils ont leur monnaie, leurs règles, leur monde en parallèle au notre. En cas de besoin ils créent les conflits qui les arrangent. Chez eux, on les adule, on les vénère, on leur baise les mains, on leur éponge le front, on leur ouvre les portes, on ne les regarde même plus dans les yeux, en leur présence on baisse le regard. Et, sans même nous le dire, c’est bien ce qu’ils attendent de nous, Chri ! Qu’on s’allonge devant eux, dans la boue pour qu’ils ne salissent pas leurs chaussures à dix mille. Et ne me dis pas que j’exagère, Chri ! C'est l'inverse! J'aplanis, je tempère, j'édulcore! La réalité est encore pire. Il suffit de regarder ce qu'ils font à ceux qui ne sont pas eux, aux forêts, aux océans, aux guépards, aux sous sols... Ils sont capables de t'arracher le poignet qui porte la montre que tu ne peux pas t’acheter si il leur prend l’envie de savoir l’heure, tu le sais bien.

Alors s’il te plait, Chri chéri renonce à ton achat, reporte le, ça n'est pas si urgent,  passe toi de ce que tu souhaitais t'offrir, dis toi qu'au fond tu n'en as pas besoin. Vis sans, tu le peux et dis toi que ce sont eux qui ne peuvent vivre sans toi... 
Et surtout, surtout n’entre dans aucune banque pour y souscrire le moindre petit crédit, si non, je te le jure comme Dieu et Dieu font cloître: tu ne t’en relèverais pas.



2 commentaires:

Brigitte a dit…

Tout à fait vrai, des rapace ceux-là .. . Pfttt !

chri a dit…

@ Brigitte Ah je vois que tu les connais aussi!

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