09 décembre 2018

La semaine passée 4

La semaine passée, j’ai appris que ce sera une fille. Pour une fois, le  bonheur de n’être pas indou…
Je suis allé voir et j’ai bien fait le très beau film Carmen et Lola. Où l’amour, quel que soit l’amour, finit par vaincre à l'endroit, quel que soit l'endroit et c’est bon.


Le lundi, on m’a dit dans une queue de supermarché : Mais c’est la guerre, Monsieur, vous savez pas ? C'est la guerre! 
Heu, non, je ne savais pas.

Le mardi, je suis allé à l’Hôtel Caumont d’Aix en Provence voir la très belle exposition consacrée à Marc Chagall: Du noir et blanc à la couleur. 



J’ai échangé longuement avec un des gardiens d’une salle qui visiblement en avait marre de se tenir là immobile, silencieux, sans échange avec personne. D’origine africaine comme il s’est présenté lui-même, il m’a dit être suffoqué que le tableau le plus cher soit le plus moche. Il me l’a montré, il avait raison.  J’ai trouvé une belle interview de son fils David Mac Neil bel auteur de chansons (Melissa de Julien Clerc, J’veux du cuir de Souchon c’est lui, entre autres).

Comme dire de soi-même combien on est élégant est la marque d’une inélégance criarde, dire de soi-même combien on est à l’écoute est la marque d’une surdité coupable et combien on est intelligent est, déjà, un aveu de bêtise.

Mercredi, je suis allé voir Leto. 


Un film de Kirill Serebrennikov sur une jeunesse qui joue, aime, vibre, danse et le film lui aussi joue, aime vibre, danse. Dense. 
Je suis allé pleurer à chaudes larmes à Pupille. Forza petit Théo, le monde t’appartient, il ne sera pas si moche qu'il en prend le chemin. Si on s’y met.




Même si j’ai quelques réserves, je ne suis pas défavorable à l’idée du téléthon mais j’ai entendu l’autre soir, l’histoire d’une jeune fille qui, guérie, grâce aux thérapies conséquentes aux dons, allait pouvoir sortir enfin de la bulle stérile où elle était enfermée. Elle allait réaliser son rêve qui est de devenir, je vous le donne en mille, traideuse internationale. J’en suis tombé de mon tabouret. La bulle aurait laissé des traces?
36.37

À voir des hordes forcer les vitrines des boutiques et se servir, ne devrait-on pas parler de pilleurs plutôt que de casseurs ? À Mantes La Moche cent cinquante jeunes gens à genoux les mains sur la tête. 
Il m’a semblé, il me semble qu’il y a une vie possible, une vie souhaitable entre le pillage et l’humiliation.

 Ainsi, la semaine est passée. Une de plus, une de moins que déjà la prochaine se profile,allons tenter de la vivre le moins mal possible.

4 commentaires:

Tilia a dit…

"avoir probablement été trop intelligents, trop subtils" nous balance Le Gendre. Eh oui, trop d'intelligence tue l'intelligence. Il devrait pourtant savoir ça.

"..dire de soi-même combien on est à l’écoute est la marque d’une surdité coupable et combien on est intelligent est, déjà, un aveu de bêtise." Votre réflexion était prémonitoire, il me semble !

Tilia a dit…

À propos d’intelligence... Un vrai scandale !

chri a dit…

@ Tilia Surtout sans verser du côté complotiste de la force, on dirait, quand même qu'ils font tout pour mettre le feu à l'incendie...

pierre a dit…

bonjour, de nouveau de passage autours de vos lignes.
David Mac Neil, c'est aussi Saravah, Barouh, Higelin, ... un monde beau.
C'est quoi la guerre ?

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