05 octobre 2013

Ce qu'elle ne sait pas...


Après une panne internet de QUATRE jours, autant dire un siècle, j'arrive donc à l'instant du 20ème... 
Pour les Impromptus littéraires de la semaine. Le thème obligé était: L'ignorance.

C’est quand So m’a dit : « Et moi, je sais quelque chose que tu ignores… » Qu’elle m’a un poil énervé. Les mystères, si j’aime les gouter, j’aime pas les subir...
Pourtant, jusque là, nous avions passé le dimanche à nous offrir des  petits plaisirs légers de dimanche ordinaire. C’est à dire que nous n’étions sortis du lit qu’assez tard, que nous avions pris le petit déjeuner comme s’il était une bastille, en y mettant les formes, les gouts et la lenteur. Ensuite, nous nous étions douchés, l’un après l’autre, je veux dire. J’y étais allé en premier car je n’aimais pas du tout entrer dans une étuve humide et chaude… Du moins, pas aujourd’hui.
Ensuite, nous nous étions habillés mais sans recherche, dans des tenues un peu lâches, agréables à porter, des vieilleries à friperie autrement dit. Nous n'avions pas donné à manger au chat qui n’en pouvait plus de miauler en  se frottant à nos chevilles et d’y laisser des touffes entières de ses poils noirs. Ilm passerait après nous, il attendrait, lui. Nous avons fermé la maison et nous sommes partis à pieds au marché du dimanche.
Nous n’y allions pas pour acheter, nous allions nous y promener et surtout vers les midis boire un verre de blanc ou de rouge selon l’humeur au bar à vin de chez Paul. A force de le fréquenter, nous avions finis pas nous y sentir comme chez nous sauf que Paul, lui, n’avait pas de chat noir.
Nous nous sommes attablés dehors, en terrasse, le temps le permettait encore bien que les chaleurs d’Août soient déjà loin derrière nous. Dans la campagne ça commençait à tirer dans tous les coins et nous avions remis nos anoraks rouges pour nous y balader… Le matin, il commençait à faire encore nuit quand le réveil sonnait et les soirées avaient salement raccourci. Du reste, ce dimanche là, sur les étalages nous avions vu débarquer pas mal de champignons ce qui n’était pas vrai le dimanche précédent. Il fallait bien qu’on s’y fasse, l’automne débarquait. Le marché était redevenu agréable, on pouvait à nouveau voir les étalages ce qui nous était interdit toute une période de l’année tant il était fréquenté. Sur la terrasse, il y avait aussi plus de tables libres qu’il y avait un mois à peine. Nous nous sommes assis et nous avons pris un verre chacun. Avec des saletés à grignoter s’il te plait Paul. Merci Paul.
Et puis nous avons fait ce que nous aimions le plus : Dire du mal des gens qui passaient. Sur tout et si possible les plus méchantes qui sont les plus drôles, bien entendu. Pas de quartiers tout, surtout le pire était permis voire encouragé. En cette fin Septembre, il y avait encore pas mal d’Anglo-saxons dans le secteur, nous nous en sommes donnés à cœur joie. Deux vrais monstres. A propos du physique, des vêtements, des allures, tout y passait. Le plus assassin et le plus injuste possible.
C’est alors nous avons vu notre voisine la plus proche passer. Et là, nous nous sommes tus ! Comme si quelqu’un de connu pouvait nous entendre ou bien deviner ce que nous étions en train de faire. Rien sur elle. Rien sauf quand So a dit :
___ Et moi je sais, sur elle, quelque chose que tu ignores…
J’allais entrer dans son jeu, j’ai commencé : Ca m’étonnerait…
Puis, je me suis assez vitre repris : Comment peut-elle savoir, elle, que moi, j’ignore quelque chose ? Pour cela, il faudrait qu’elle sache TOUT ce que je sais… Elle ment. Je le lui ai dit.
Notre discussion s’est arrêté là. Net. Et notre querelle aussi.
Ouf, nous l’avions échappé belle, nous venions de passer, elle et moi, très très près d’un dimanche gâché….
Nous avons appelé Paul et lui avons redemandé un verre chacun.
Dans le fond, je savais que la voisine avait des choses à cacher mais j’ignorais lesquelles…
Ce que So ne pouvait pas savoir… Cette histoire m’a poursuivi tout le long du trajet retour. Que sait-elle donc de ce que j’ignore?
Arrivés, j’ai entendu le chat qui, dans la cuisine s’était remis à miauler. Il avait maintenant, clairement les crocs…
Hum, je lui ai dit en lui tirant la langue: Toi, mon petit salaud, tu  vas   encore attendre pour bouffer…
Il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas savoir.


9 commentaires:

véronique a dit…

quoi de plus terrible que l'ignorance Chriscot .. enfin une certaine ignorance, celle qui fait mal ! vous voyez ..

(contente de vous retrouver, et çà ne l'ignorez pas !)

chri a dit…

@ Véronique: Allez savoir? :-)

Tilia a dit…

Il serait dangereux d'ignorer que les chats noirs ont certains pouvoirs magiques. Vous l'avez échappés belle !

La porte d'or est sublime, magistrale, splendide, magnifique, superbe.. Bref, chapeau pour la photo ! C'est où ?

(suis curieuse de savoir qui vous a retenu 4 jours dans le pot-au-noir et des excuses évoquées, ou pas...)

chri a dit…

@ Tilia: Je vis chez un chat noir...
La porte est à Lagnes (Petit village près de L'isle sur la Sorgue...).
Mr Orange m'a laissé seul dans le noir quatre jours, un problème de câble défectueux ne venant pas de chez moi...

Anonyme a dit…

T'aurais dû lui demander quand même, si ça se trouve, elle savait comment réparer internet.
Marie

chri a dit…

@ MarieOui, tu as raison, j'aurais dû! Mais revivre quatre jours au 20ème c'est surprenant...

Brigitte a dit…

Ah l'ignorance volontaire est terrible ,mais l'involontaire aussi.
Quatre jours sans internet l'horreur maintenant!!! C'est lorsqu'on ne l'a plus que l'on se demande ce que l'on pouvait faire avant ,dingue ,non?

chri a dit…

@ Brigitte Il y a beaucoup plus horrible quand même... Ca revient vite!

Brigitte a dit…

Oui oui j'en conviens évidemment !!!

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