12 mai 2014

Là...

Là, si j’écrivais, il y aurait surement, des phrases comme:
"Oui,  je boirais volontiers ou un Père Labat, ou un verre d'absinthe Rose..."
"Désolé de te décevoir, tu as beau faire ta petite Sissi Rose, mais non, je ne reste pas sur le devant de la maison à regarder passer la vie, comme un alcoolique unanime, un verre de rhum à la main, assis, Rose. Oui, parfaitement, ne t'en déplaise, il se trouve que je vis aussi, Rose..."
 Comme:
"N'insistez pas, les filles, la mayonnaise n'est pas prête... Sortez de cette cuisine, allez, ce n'est pas la peine de tirer la langue, ouste..."
 Comme:
"Ce qui cloche avec toi, c'est ce besoin féroce d'entourlouper tout ton petit monde, mon  Robert, ça finit pas être agaçant, à force. Oui Bobby, c'est ta jolie bobine qui nous embobine..."
 Comme:
"T'inquiète, aujourd'hui c'est une journée facile, pour toi, il te suffit de dire OUI à tout... Pour une fois tu n'as aucun choix à faire, comme un dos de cabillaud, laisse-toi rouler dans la farine..."
 Comme:
"Je te déteste! Tu sais que je te tiens pour responsable de tout ce merdier, a-t-elle lancé à Bob, hors d'elle..."
 Comme:
"Il faudrait quelqu'un pour beurrer la raie... Pas nous! Ont répondu, en souriant, d'une même voix et sans se retourner, les trois filles, papotant, dont les jambes disparaissaient à partir des genoux, dans le bleu électrique de la piscine, pleine à ras bord d’une eau cristalline et pure... Pas comme nous ont-elles lancé dans l’air du soir…
 Comme:
"Dans cette affaire, les seuls qui avaient quelque chose à y gagner étaient les célibataires... Mais ils n'étaient pas assez nombreux pour se sentir en force..." Plus ultra que le nec, Rose.
 Comme:
"Le dix, Gamin, c'est fini pour toi, le mois des mais... T'as bien fait de prendre de l'avance avec celui d'aimer... Bob dont une des sales manies est d'écouter aux portes a cru bon d'ajouter: "Et si on passait à table ce sera, au moins celui des mets! En vrai, nous détestions quand il s'essayait à des jeux de mots souvent pour rire, mais nous étions, surtout aujourd'hui, pour une fois prêts à beaucoup pardonner à toutes ces saillies."
Comme:
"Ces trois voyelles de rien, celles qu'en ce moment tous s'envoyaient à la figure tous les quatre matins, il aimerait bien avoir quelqu'un à qui les déposer en douceur dans un joli pavillon… d’oreille, un de ces mois..."
 Comme:
"Toute cette bonté dégoulinante, sirupeuse et soudaine qui me vient à ta vue, n'est ce pas que ça te la coupe, Rose ?"
 Ou comme:
"Le problème avec ce genre de pays c'est que la douceur et le rhum aidant, tu tombes amoureux tous les quart d'heure, sans que ce soit obligatoirement sexuel. Tu pouvais être foudroyé par l'ambre d'une peau, le vert d'un lagon, l'éclat d'un sourire, la couleur d'un toit de case, la finesse d'une silhouette, un regard appuyé et souriant, le grain d'un sable blond, une goutte de sueur, l'ombre d'un palmier, l'odeur d'un frangipanier, la fraicheur d'une bière... Tous les quart d'heure, je te dis!"
 Ou encore:
"C'était l'heure préférée, celle où les glaçons commencent à fondre dans les verres, où les chevilles sont attaquées par des escadrilles de moustiques, où la peau se détend des folles chaleurs de la pleine journée,  où les grenouilles et crapauds se mettent à faire un foin du diable dans les mares du même nom, où les humains s’en disent à mesure qu'ils en vident... L'heure des confidences et des aveux, celle des moments qui comptent, pour du vrai Ah ces heures à l'ivresse bienveillante, tu sais comme quand on est dans une sorte de potage, juste un peu saoul, Pierre!"
 Et enfin:
"Mais, Rose chérie, ce n'est pas parce qu'on a pas une tête à attirer le bonheur qu'on doit forcément être toujours malheureux... On peut aussi, parfois, être survolé par la grâce, nous, les moches..."
 Enfin, vous voyez le genre, bibliothèque alizée et tout le toutim...
Finalement, ça commence à en faire des phrases, vous avez l'essentiel, je crois bien...Vous devriez arriver à tout bien remettre en un ordre qui vous convienne... Il me vient une flemme... La latitude? La tension du hamac? La douceur de l'alizé? Arrangez la bien, cette note et je publierai, peut-être, celle qui me plait le mieux...
Si je m'en vais de ce pas, faire un tout léger dernier brin de sieste à l'ombre du grand coco, c'est que ce soir, à l'heure des mabouyas, je m'envole dans l'autre sens... Fermée, la parenthèse... Je remonte dans mon carrosse.


Et oui, le temps me mord Rose....



12 commentaires:

Tilia a dit…

Délicieux ! je prends tout comme c'est... SAUF les moustiques !
Et le cidre rose, qu'est-ce que vous en dites ?
Belle fin de journée et bonne semaine, Chri

chri a dit…

@ Tilia A votre santé! Merci pour vos voeux de bonne journée qui se finit et de semaine qui commence à peine!

M a dit…

Il vaut mieux passer des vacances à Ste Rose qu'à St Fons (pour la phrase finale !). Un régal ce desordre de phrases pleines de trouvailles :-)

chri a dit…

@ M Oui, oui! Joli! Mais Mada? C'est fini?

M a dit…

Hélas dix jours ça passe vite ... Mais ce fut riche !
C'est un pays fabuleux, faudra qu'on en parle :-)

chri a dit…

@ M Moi j'écouterai!

Anonyme a dit…

feignant ET narquois ?
Marie.

chri a dit…

@ Marie Oups...

Brigitte a dit…

Ce ne sont pas que des phrases à l'eau de rose !!!...
Allez bonne soirée

chri a dit…

@ Brigitte Oui bien joué!
Bonne soirée à vous aussi.

Laurence Chellali a dit…

Une série photographique dans le désordre, voilà ce que je vois là ;)
Bon voyage, bonne sieste, bon week-end ?

chri a dit…

@ Laurence Merci! Je prends les trois voeux pour le cas où.

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