Dans le corps du dedans d'une ancienne note, il y aurait, surement, des phrases comme:
"Désolé de te décevoir, tu as
beau faire ta petite sainte, Rose, non je ne reste pas sur le devant de la
maison à regarder passer la vie, comme un alcoolique unanime, un verre de rhum
à la main, assis, Rose. »
Ou comme:
"N'insistez pas, les filles,
la mayonnaise n'est pas prête... Sortez de cette cuisine, ce n'est pas la peine
de tirer la langue, ouste..."
Comme:
"Ce qui cloche avec toi, c'est
ce besoin féroce d'embobiner tout ton petit monde mon joli Bob, ça finit pas
être agaçant, à force, ce Bob art..." ! "
Comme:
"T'inquiète, aujourd'hui c'est
une journée facile, pour toi, il te suffit de sortir les trois voyelles magiques, il te suffit de dire OUI à tout... Et surtout au
maire.
Pour une fois tu n'as pas de choix à faire, alors, vieux, laisse-toi rouler dans la farine..."
Pour une fois tu n'as pas de choix à faire, alors, vieux, laisse-toi rouler dans la farine..."
Comme
"Je te déteste! Tu sais que je
te tiens pour responsable de tout ce merdier, a-t-elle lancé à Bob, hors
d'elle..."
Comme, venant de la cuisine en
plein air:
"Il faudrait quelqu'un pour beurrer
la raie... Pas nous, ont répondu, en souriant, d'une même voix et sans se
retourner, les trois filles, papotant, un verre à la main, dont les jambes
disparaissaient à partir des genoux, dans le bleu électrique de la piscine,
pleine à ras bord..."
Comme:
"Dans cette affaire, les seuls
qui avaient quelque chose à y gagner étaient les célibataires... Mais ils n'étaient
pas assez nombreux pour se sentir en force..."
Comme:
"Le dix, Gamin, c'est fini
pour toi, le mois des mais... T'as bien fait de prendre de l'avance avec celui
d'aimer... Bob dont une des sales manies est d'écouter aux portes a cru bon
d'ajouter: "Et si on passait à table ce serait celui des mets!" Nous
détestions quand il s'essayait à ses jeux de mots souvent douteux, mais nous
étions, aujourd'hui, prêts à beaucoup lui pardonner."
Comme:
"Ces trois voyelles de rien,
celles qu'en ce moment tous s'envoyaient à la figure tous les quatre matins, il
aimerait bien avoir quelqu'un à qui les adresser en pleine poire, un de ces
mois..."
Comme:
"Toute cette bonté
dégoulinante, sirupeuse et soudaine qui me vient à ta vue, n'est ce pas que ça
te la coupe, Rose ?"
Ou comme:
"Le problème avec ce genre de
pays c'est que la douceur et le rhum aidant, tu tombes amoureux tous les quart
d'heure, sans que ce soit obligatoirement sexuel. Tu pouvais être foudroyé par
l'ambre d'une peau, le vert d'un lagon, l'éclat d'un sourire, la couleur d'un
toit de case, la finesse d'une silhouette, un regard appuyé et souriant, le
grain d'un sable blond, la bienveillance d’une ombre, la courbe d’un cocotier, une
goutte de sueur, la transparence d’une robe légère et fleurie, le timbre d’une
voix chantant, la finesse d’une cheville, l'odeur d'un frangipanier, le sucre d'une mangue, la
fraicheur d'une bière...
Tous les quart d'heure, je te
dis!"
Ou encore:
"C'était l'heure préférée,
celle où les glaçons commencent à fondre dans les verres, où les chevilles sont
attaquées par des escadrilles de moustiques, où la peau se détend des folles
chaleurs de la pleine journée, où les grenouilles se mettent à faire un
foin du diable, où les humains commencent à s'en dire à mesure qu'ils en
vident...
L'heure des confidences et des
aveux, celle des moments qui comptent, en vrai!
Et enfin:
"Mais, Rose chérie, ce n'est
pas parce qu'on a pas une tête à attirer le bonheur qu'on doit forcément être
toujours malheureux... On peut aussi, parfois, être survolé par la grâce, nous,
les moches..." Enfin Rose, Sélavy...
Enfin, vous voyez le genre,
bibliothèque alizé et tout le toutim...
Finalement, ça commence à en faire
des phrases, vous avez l'essentiel, je crois bien... Vous devriez arriver à
tout bien remettre en un ordre qui vous convienne... Il me vient une flemme...
La latitude? La tension du hamac? La douceur de l'alizé? Arrangez la bien,
cette note et je publierai, peut-être, celle qui me plait le mieux...
Si je m'en vais de ce pas, faire un
tout léger dernier brin de sieste à l'ombre du grand coco, c'est que ce soir, à
l'heure des mabouyas, je m'envole dans l'autre sens... Fermée, la parenthèse...
Je vais tracer du nord-est,
pour changer... Et oui, le temps me mord Rose...
5 commentaires:
Même en vrac, ça a du goût ! Quand aux trois voyelles... je nage sans avoir pied et / ou j'en sors en les mettant sur un cactus (les pieds) !
@ M Les trois voyelles se disent lors d'un mariage!
Oui, enfin pas que ! Heusement parce que la valeur chuterait en Abyssalie !
"Mais, Rose chérie, ce n'est pas parce qu'on a pas une tête à attirer le bonheur qu'on doit forcément être toujours malheureux... On peut aussi, parfois, être survolé par la grâce, nous, les moches..." Enfin, Rose c'est la vie...
N'allez surtout pas en déduire que je suis une admiratrice de Duchamp ;-)
@ Oh merci Tilia c'est trop beau, je le reprends à mon compte!
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