Voilà une mauvaise chose de faite!
Ça n'avait rien de personnel, mais je n'avais pas aimé ça, du tout. Je crois même avoir fait une horrible grimace, sans doute davantage de dégoût que de douleur quand j'avais aperçu son doigt ganté de caoutchouc s'avancer doucement. Je suis certain d'avoir grimacé bien avant même qu'il ne me touche. De plus, je dois quand même dire, que si j'avais dû choisir quelqu'un pour ce genre de pratique tout en reconnaissant son absolue compétence, ça n'aurait pas été lui. À sa décharge, il avait été, disons, absolument professionnel et ne m'avait pas donné l'impression d'y prendre lui non plus un quelconque plaisir. Et ça, en revanche, ça m'avait plu. Quel soulagement quand j'y repense! Lui, il bénéficierait d'une aura resplendissante... Ils n'étaient pas si nombreux sur terre à pouvoir dire: Je lui ai fait!
A l'époque où nous vivions, nous arrivions à la vieillesse presque'encore jeune, seulement il fallait en passer par là. Par là, je veux dire que toutes ces séances de dépistages multiples faisaient partie d'un parcours obligé. C'était le prix à payer. Nous nous faisions maintenant dépister pour à peu près toutes les saloperies mortelles, et il était même étonnant de constater, c'est le cas de l'écrire, que certains d'entre nous les attrapaient encore. À se demander s'ils ne le faisaient pas un peu exprès. À partir d'un certain âge on n'y coupait pas... Il arrivait, même qu'on nous demande, ah l'idée de génie, de "faire" dans des enveloppes, puis de les leur renvoyer... Garnies. Amis dépisteurs... bonsoir!
Pour les femmes, c'était les seins, pour nous tout le reste. Nous étions donc, bien, menacés davantage. En vrai, c'est notre espérance de vie qui en était sensiblement écourtée. Rien que pour cette seule raison, elles devraient, les femmes, être à notre égard, éperdues de reconnaissance... Imaginez: toutes ces années à vivre, tranquilles, sans nous, sans notre encombrante présence, sans notre enfantine et pesante présence...
Enfin, pour que tout ça m'arrive, faudrait-il, encore, que je prenne rendez-vous, ce dont je n'ai pas réussi à me convaincre. Et, pas comme le disent certaines mauvaises langues, parce qu'on pourrait éprouver un plaisir particulier à ces attouchements. Je ne l'ai pas fait parce que je n'ai pas très envie d'entendre une mauvaise nouvelle, voilà tout. J'assume mon immense lâcheté. Une preuve qu'on peut ne pas être tout à fait stupide et se comporter comme un parfait imbécile. Mais je suis comme ça. Sensible, beaucoup trop sensible. Savez vous que je suis incapable de regarder un jeu télévisé, j'ai tellement peur que les candidats perdent ou se fassent éliminer. Alors imaginez, toutes ces émissions où on exclue, vire, jette, très peu pour moi. Dès qu'une élimination plane dans l'air, je me mets à trembler par empathie. Je renonce à regarder tout concert, peur qu'un musicien brique, je m'éloigne des pièces de théâtre, angoissé à l'idée d'un four ou d'un trou de mémoire, je fuis les discours en public, écrasé par l'idée que l'orateur soit mauvais... Pour ne rien arranger je suis plutôt craintif vis à vis de la maladie et bien entendu, ne me proposez jamais une émission médicale: j'attrape illico le sujet du jour.
En politique, je suis presque systématiquement du côté du vaincu, le gagnant ne m'intéresse plus dès lors qu'il accède à la première marche.
Il n'y a pas besoin de convoquer Lacan pour savoir ce qui, là, se joue...
C'est dire aussi combien, tous ces derniers jours de liesse quasiment nationale, j'ai souffert mon martyre... J'étais à deux doigts d'écrire au perdant pour lui proposer, s'il en éprouvait le besoin, de venir passer quelques jours à la maison avec sa femme et sa fille.
Une fois ici, je me faisais fort de l'enduire d'arnican, d'apaisyl, de biafine... De tout ce qui serait nécessaire à sa guérison.
Alors, on peut comprendre que ce n'était pas exactement le bon moment pour aller apprendre, en plus, une possible mauvaise nouvelle...
Pour les femmes, c'était les seins, pour nous tout le reste. Nous étions donc, bien, menacés davantage. En vrai, c'est notre espérance de vie qui en était sensiblement écourtée. Rien que pour cette seule raison, elles devraient, les femmes, être à notre égard, éperdues de reconnaissance... Imaginez: toutes ces années à vivre, tranquilles, sans nous, sans notre encombrante présence, sans notre enfantine et pesante présence...
Enfin, pour que tout ça m'arrive, faudrait-il, encore, que je prenne rendez-vous, ce dont je n'ai pas réussi à me convaincre. Et, pas comme le disent certaines mauvaises langues, parce qu'on pourrait éprouver un plaisir particulier à ces attouchements. Je ne l'ai pas fait parce que je n'ai pas très envie d'entendre une mauvaise nouvelle, voilà tout. J'assume mon immense lâcheté. Une preuve qu'on peut ne pas être tout à fait stupide et se comporter comme un parfait imbécile. Mais je suis comme ça. Sensible, beaucoup trop sensible. Savez vous que je suis incapable de regarder un jeu télévisé, j'ai tellement peur que les candidats perdent ou se fassent éliminer. Alors imaginez, toutes ces émissions où on exclue, vire, jette, très peu pour moi. Dès qu'une élimination plane dans l'air, je me mets à trembler par empathie. Je renonce à regarder tout concert, peur qu'un musicien brique, je m'éloigne des pièces de théâtre, angoissé à l'idée d'un four ou d'un trou de mémoire, je fuis les discours en public, écrasé par l'idée que l'orateur soit mauvais... Pour ne rien arranger je suis plutôt craintif vis à vis de la maladie et bien entendu, ne me proposez jamais une émission médicale: j'attrape illico le sujet du jour.
En politique, je suis presque systématiquement du côté du vaincu, le gagnant ne m'intéresse plus dès lors qu'il accède à la première marche.
Il n'y a pas besoin de convoquer Lacan pour savoir ce qui, là, se joue...
C'est dire aussi combien, tous ces derniers jours de liesse quasiment nationale, j'ai souffert mon martyre... J'étais à deux doigts d'écrire au perdant pour lui proposer, s'il en éprouvait le besoin, de venir passer quelques jours à la maison avec sa femme et sa fille.
Une fois ici, je me faisais fort de l'enduire d'arnican, d'apaisyl, de biafine... De tout ce qui serait nécessaire à sa guérison.
Alors, on peut comprendre que ce n'était pas exactement le bon moment pour aller apprendre, en plus, une possible mauvaise nouvelle...
20 commentaires:
Chri, j'espère ne pas vous contrarier mais cette nouvelle mauvaise me fait rire !
Bien à vous
@ Lautreje: Bien au contraire! Bien au contraire!
j'imagine que votre nouvelle d'aujourd'hui est pure fiction, qu'en réalité vous restez un homme prudent et raisonnable ! alors Chriscot, fermez les yeux, respirez un grand coup et filez chez votre médecin ... vous n'aimeriez pas le regretter un jour ... j'en ai vu si vous saviez des vies sauvées grâce à ce petit examen de "routine" !
bon d'accord, je me fais tirer l'oreille aussi quand j'annonce à ma gynéco que j'ai pas fait la mammo prescrite depuis quatre ans (comme vous peur que l'on m'annonce la mauvaise nouvelle .. !) je sais je suis contradictoire mais à partir de cette année, c'est décidé, je serai docile !
PS : :o) Contente de voir que vous avez repris la plume aussi .. je ne voyais que des fins de semaine depuis quelques " semaines " ... j'ai cru que vous nous abandonniez !
@ Véronique Heu votre rendez vous c'est quand? Parce que vous l'avez pris, évidemment...
Bien tous les mêmes (on est) ! Faut dire que cette série "d'invitations" nous plongent dans la réalité du temps qui passe et passera sans nous un jour qui, insidueusement, s'approche à pas de loupiot (sale petit). Autruches où pas, vivons, courons et faisons battre nos ailes, non ?
je m'en occupe demain :o( si, si !
@Véronique: Cette note aura, peut-être, au moins servi à ça!!! Mais ce n'est pas fait...
@ M Les autruches volent très mal parait-il... En plus elles ont du sable plein les yeux.
C'est bien pour ça que je dis "ou pas" et je ne parle pas de voler !Je note quand même que vous n'en n'êtes pas...vous !!!
@ M Voilà trois ans que les enveloppes s'entassent sur mon bureau...
Avec vous, Chriscot, pas toujours facile de savoir si c'est du drôle ou du sérieux... Concernant la santé, drôle ou pas drôle, si on veut s'en sortir, ya pas à tortiller, faut s'en donner la peine. Et le meilleur moyen de ne pas baliser, c'est d'y aller relax et pour ça, je dirais même - au risque de passer pour vulgaire - que c'est d'y aller… les doigts dans l'nez !… :)
Bon dimanche à vous, Chriscot.
PS
Ciel !... La couronne s'est descellée... : disparue !!!... ???
@ Odile: J'aimerais bien que ce soit sérieusement drôle!
A la trappe, la couronne. Ma bastille perso.
Juste une chose : J'adore la photo, dans ce contexte !
@ M Ben oui tout ça n'est que plomberie et tuyaux!
C'est décidé va falloir que je prenne rendez-vous ...
Mais quand ça je ne sais vraiment pas !!!
@ Brigitte Allez procrastinez vous aussi!!!
Une colo, c'est tous les cinq ans et c'est bien plus efficace que les petits bouts de m**de envoyés par la poste.
Votre tuyau est un peu gros tout de même :)
@ Tilia Même plus en rêves, les colos... J'ai passé l'âge de jouer à colin maillard!
Oui, moi aussi j'y vais à reculons. Une posture proche de l'autruche, finalement. Mais si seulement mon toubib n'avait pas des mains comme des battoirs et cinq appendices en proportion!
@ Slev A partir d'un certain âge on choisit son doc en regardant ses doigts?
Enregistrer un commentaire