J'ai fait cuisine.
Ah bon ? Mais pour
qui ? Pour moi tout seul, pour essayer une recette.
Je vais la donner pendant qu'elle se cuisine et après je vous dirai si elle est correcte. Cuisiner pour soi, seul c’est un peu con mais bon c’est ça comme.
Je vais la donner pendant qu'elle se cuisine et après je vous dirai si elle est correcte. Cuisiner pour soi, seul c’est un peu con mais bon c’est ça comme.
Pour l’instant, elle est en
train de mijoter dans la gamelle. Si je l’ai manquée, si ce n’est pas terrible,
tinquiète, je vous le dirai aussi, je ne suis pas dingue au point de vous donner
un tuyau percé. Je tiens à mes visiteurs. Surtout qu’avec les recettes, je suis plutôt du genre désobéissant, j’ajoute des choses qui me semblent pouvoir être bonnes et j’en
enlève quand je me dis que ça ne va rien apporter. Alors la recette: elle vient de Grèce.
Ne me demande pas comment on l’appelle en Grec, je sais bien que vous aimeriez frimer en ville mais je ne la connais qu’en français et vous allez voir que
ce n’est pas faramineux.
C’est du porc au coing. Mais non, pas du porocoin! Du PORC au COING.
Coing avec un g comme grec. C'est donc une recette d'automne.
Coing avec un g comme grec. C'est donc une recette d'automne.
Le coing c'est comme la pomme de terre: imbouffable cru, exquis cuit...
Alors pour la faire, il vous faut, vous n’êtes pas stupide, vous l’aurez bien compris : des coings.
Prenez en quatre que cette affaire soit un peu carrée. Je n’en ai épluché que
deux. Mais comme ils étaient comme un vieux notaire de province, un peu véreux, j’en
ai donc épluché un troisième et j’irai dire à celui qui me les a vendu que je
les voulais inhabités. Ensuite, il vous faut du porc. J’ai pris un filet
mignon (oui, à cause du nom, aussi). De l’huile d’olive, un oignon que j’ai
remplacé par de l’échalote parce que j’aime mieux et que j’en avais alors que
de l’oignon, non, un petit verre de rouge, un clou de girofle (demandez à votre tapissier, il saura), une cuillerée à café de cannelle, un peu de concentré de
tomates, de l’eau, (demandez à votre robinet, il saura), du sel et du poivre, un
faitout assez grand pour y mettre tout ça et une cuillère de bois.
Dans le faitout, tu verses
l’huile d’olive et tu la chauffes puis tu fais revenir les coings que tu auras
épluchés, coupés en quartier. Allez jusqu’à les roussir et réservez les. Les
réserver ça veut dire les enlever de là et les mettre de côté (mais ne les jetez pas, ils vont resservir).
Dans la même huile et le
même récipient balance l’échalote coupée en petit. Quand elle est translucide envoie-lui le mignon filet coupé en gros morceaux et fais bien rissoler.
Tourne les de temps en temps avec la cuillère de bois. Quand vous jugerez que c’est
assez, vous ajoutez le vin, la cannelle et le clou de girofle. Moi, j’ai mis
aussi un petit piment, un bouquet de thym et un autre d’origan du jardin. L’inspiration… Ferme et baisse le feu. Il faut que ça mijote trente minutes. Reviens surveiller quand même en remuant un peu pour que ça
n’attache pas au fond. Et oui, la cuisine c’est aussi ça : de l’attention, de la présence, du suivi. Il faut être présent à ce qu'on fait sinon ça ne donne rien de bon. Rester concentré, voilà le truc!
Après la demi-heure,
adresse à la fournaise les quartiers de coing, la cuillère à soupe de concentré
de tomates, diluée dans de l’eau… (Si tu ne lis pas les phrases jusqu’au bout
avant de faire tu vas avoir des soucis…) Sale, poivre, remue et ferme le faitout avec son couvercle. Tout dire?
Avant de fermer, j'ai ajouté quelques grains d'une grappe de muscat du Ventoux qui trainaient par là, dont je me suis dit que leur sucre ne pouvait pas faire de mal au mignon... Profite du temps devant toi pour aller ouvrir une bouteille de rouge. Ce serait dommage de boire de la Badoit avec ça.
Mais là vous faites comme vous pouvez...
Avant de fermer, j'ai ajouté quelques grains d'une grappe de muscat du Ventoux qui trainaient par là, dont je me suis dit que leur sucre ne pouvait pas faire de mal au mignon... Profite du temps devant toi pour aller ouvrir une bouteille de rouge. Ce serait dommage de boire de la Badoit avec ça.
Mais là vous faites comme vous pouvez...
Surtout, revenez voir ce qui se passe de temps à
autre. Vous arrêterez le feu quand tu jugeras que le coing n’a plus à cuire. (Vouvoiement et tutoiement dans la même phrase, maintenant...).
Là où nous en sommes, il ne
te reste plus qu’à, ce n’est pas le plus difficile, mais ça se prépare un peu à l'avance, attendre vos amis pour dîner… A moins bien entendu qu'ils habitent la maison juste à côté de la tienne...
___ Dites ça m'a pris comme une envie, j'ai préparé un filet mignon aux coings, ça vous dit de le manger ensemble?
___ Attends, on arrive, sors la nappe, on amène le rouge...
Et le tour est joué. Une belle soirée s'amène...
___ Dites ça m'a pris comme une envie, j'ai préparé un filet mignon aux coings, ça vous dit de le manger ensemble?
___ Attends, on arrive, sors la nappe, on amène le rouge...
Et le tour est joué. Une belle soirée s'amène...
A y est, c'est enfin cuit, j'ai goûté... Vous pouvez vous y mettre. C'est très simple à réussir, le mariage entre la viande et le coing cuit est subtilement bon et, en plus, ça sent très bon en cuisine...
19 commentaires:
le tutoiement et le vouvoiement dans la même phrase, ça passe, ce qui m'accroche le café à la glotte, c'est les futurs au conditionnel...
Marie
@ Marie.
Merci Marie, désolé pour l'irritation de ta glotte...
Jolie, la façon de transcender l'aventure précédente ! (à cause du porc)
Venue ici aux petites heures, j'ai profité de l'info pour mieux repérer les coings qui jalonnent ma route et que j'avais déjà vus tellement ce sont de jolis petits soleils ... Las, ils culminent et narguent mais je n'ai pas dit mon dernier mot ! Curieuse de voir ce que ça donne en dehors de la sempiternelle pâte de.
Bon dimanche
@ M Oui, oui, s'il vous plait, faites là, j'aimerais (conditionnel) bien que vous me disiez comment vous avez trouvé ça!
je note et je ferai ... envie de cuisiner en ce moment et je manque d'idée ! votre recette tombe à pic !
merci Chri.
et puis rien que de vous lire çà donne envie
@ Véronique: Chic je vais avoir deux avis!
Moi aussi j'aime bien le mélange du tutoiement et du vouvoiement,car dans la tête ça mijote de la sorte.
On cuisine pour qui l'on peut Chriscot.Mais on ne peut pas jouer aux 4 coins tout seul!Alors cuisinons du bortch, du couscous,du curry, un cake,une moussaka, un boeuf mironton !
Cuisiniers de tous les pays, unissez-vous !
Tonton Jean-Luc
@ Tonton S'il vous plait, Tonton appelez-moi Chri. Vous cuisinez quoi, vous?
Ah enfin quelqu'un qui cuisine des coings et mange autrement qu'en gelée !!!
Formidable et subtile association que le porc avec ce fruit peu de personne le cuisine en accompagnement. Perso je l'avais servi en purée parfumé avec de la cannelle et du gingembre ,le filet mignon était de la fête et les physalis décoraient l'assiette .
Un excellent plat de saison ,malheureusement cette année pas de coing ;alors que l'an passé le cognassier croulait sous sa charge de fruit !!!
Hum à te lire, je salive et ne suis pourtant pas très viande .
Bonne journée Chri
Des coings véreux ? ils viennent de Marseille et ils ont été mis dans un bac ? ;-)
Chri,ma spécialité, c'est le Financier:)
JL
@ Tilia Des coings pas des keufs!
@ JL Le financier ultra libéral, seulement, non?
Un bon filet mignon, j'en trouve facilement, mais des coings... c'est devenu si rare que je le cuisine avec des pommes, un peu à votre manière, mais avec une rasade de cidre ("un p'tit coup d'cit", comme on dit par cheu nous) et de la cannelle. Avec quelques figues de saison et quelques baies de poivre rose, c'est fabuleusement bon pour les papilles et les pupilles.
Je conserve précieusement votre recette pour l'essayer ; si l'occasion de cueillir un coing venait à se présenter, j'en profiterais (conditionnel) avec plaisir et, quand j'aurai (futur) expérimenté, je vous en donnerai des nouvelles... :)
Pas facile, de faire "le mignon au coing", avec ce que propose Tonton Jean-Luc. La cuisine cosmopolite, d'accord, c'est varié, mais la terre étant ronde, si on en fait le tour... ya pas moyen d'y trouver des coins... :D... Ah ah ah !!!...:D
@ Odile: Pas mieux!!! :o)
J'ai eu, la semaine dernière, le privilège de passer un après-midi de pur délice dans le jardin (classé "Jardin Remarquable") d'un passionné de fruits Le jardin de Jean-Yves Maisonneuve et Catherine Girault, c'est un lieu rare, un vrai Paradis Terrestre.
C'était la pleine saison des figues... Ahaaah !!!... les figues que l'on déguste sur place, éclatées par le soleil, tiédies par les derniers rayons, ou crevées par le bec des pies ou des merles... c'est pur bonheur !
Virtuellement, c'est ici : www.lejardindepomone.fr
C'est en Charente-Maritime, à St Denis-du-Pin près de St Jean d'Angély, au Sd Est de La Rochelle.
Choisir un dimanche après-midi, pour une visite accompagnée. Pour la photo, il faut aller y passer une journée complète afin de saisir la lumière changeante au fil des heures.
A découvrir : le livre "Paroles de fruits"(textes et photos de JYM).
Premières lignes de la préface de JYM (qui se décrit comme... "pur jus de la campagne") :
"On naissait autrefois dans les roses ou dans les choux. J'ai eu le privilège de naître dans une corbeille de fruits. Nous produisions des fruits, sur la ferme familiale depuis de nombreuses générations et mon enfance fut marquée par les parfums des pêches de vigne, la couleur des pommes drap d'or, la douceur des fraises, l'attente et le bonheur des récoltes, les inquiétudes face aux caprices du temps."
[...]
"Les mots peuvent enfermer, la parole libère, fait rêver, donne un sens, évoque l'indicible. C'est cette parole que je voudrais tenter de restituer ici, afin que les fruits retrouvent la place qu'ils n'auraient jamais dû quitter : celle de meilleur ami de l'homme.
Alors, je trempe ma plume dans le jus de l'orange sanguine pour sa gaieté. Dans la pulpe de la pomme cannelle pour sa douceur, dans le jus du pitanga pour la rendre indélébile, et propose de partir à la découverte de ce qu'Olivier de Serres appelait "les chefs d'œuvre de la Nature"
(Paroles de fruits - éd. Parole Ouverte)
@ Odile Merci à vous du partage de cet endroit magique... Bon, il faut aller en Maritimes Charentes... Pas gagné!
Effectivement c'est subtil, bon, et j'ajouterai réconciliant ! Je n'avais jamais pensé aux coings dans le sucré salé, grossière erreur ! Le seul bémol, c'est pour reconnaitre un coing mûr, parceque mon vendeur m'en a filé un sur trois et franchement l'acidité fâche les papilles !
Moi je dis, rien ne vaut la maraude ! Là au moins on peut laisser trainer ses mains, son nez et son plaisir !
@ M C'est un régal! Enfin, moi, je m'ai régalé.
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