01 juin 2013

Le Printemps des brouettes.

Pour Les Impromptus Littéraires de la semaine. Le thème était: les brouettes.


Tout ce joli bazar avait commencé quand l’une s’était mise en tête l’idée d’apprendre à lire…

Ce qui ne s’était pas fait sans mal puisque tout avait été organisé jusque là pour que justement elles n’accèdent pas à ce savoir. Tout avait été savamment orchestré pour qu’elles restent dans l’ignorance. On pouvait ainsi les exploiter plus aisément. Elles ne se posaient aucune question et se contentaient de leur état. C’est bien quand elles avaient su, que tout a dégénéré.
Au début, elles y étaient allé mollo puis de plus en plus clairement. L’épidémie puisque c’en était visiblement une s’était étendue comme une eau de source s’écoule d’une montagne. C’était allé d’une entreprise à l’autre, d’un jardin à l’autre, d’une commune à l’autre, d’un département à l’autre, enfin c’est tout le pays et les limitrophes qui se sont trouvés dans une panade sans nom. Sans aucune époque de référence ce phénomène ne s’étant jamais produit dans l’histoire de l’humanité. Et pour cause…
Elles devenaient incontrôlables, indirigeables, inconduisibles. On en arrivait à ne plus se servir d’elles, on ne pouvait plus que les laisser là au beau milieu du chantier ou bien les remiser dans un coin, leurs bras  bras levés les siens ballants. On ne pouvait plus les remplir, elles se débrouillaient pour tout renverser. Dès qu’on leur mettait un truc dedans elles le viraient illico en se tortillant, en se cabrant, en se gondolant. Pas le moindre liquide, pas le moindre outil, pas  la moindre planche, rien n’y tenait plus dessus. Elles refusaient de jouer le rôle qu’on leur avait assigné depuis des siècles et des siècles : aider au transport des charges légères. Les brouettes s’étaient belles et bien rebellées.
Les journaux étaient allés jusqu’à écrire des pages et des pages sur le Printemps des brouettes. Etait-ce bien sérieux ?
Ils avaient enquêté sur l’origine de ce mal, de cette révolution, ils avaient fini par remonter jusqu’à la brouette originelle, la seule vraie cause de tout ce bazar. C’était celle qui avait décidé d’apprendre à lire qui en était la cause. Entre deux voyages chargée comme une mule de sable, elle avait entre aperçu sur un des murs de l’algeco des architectes d’un chantier, scotchée, une sentence imprimée et en avait été profondément révoltée, blessée, outrée d’être ainsi déconsidérée. Elle en avait tremblé de honte et de rage.

Se méfie-t-on jamais de ces aphorismes énoncés, placardés affichés ? Sait-on jamais quels yeux peuvent les lire ? Fait-on jamais assez attention à ce qu’on pense ? Est-on toujours bienveillant?
Il y a, parfois des colères largement justifiées.
Et les cheffaillons de chantier de maudire partout: La lecture c'est le diable!

La sentence imprimée en rouge giflait :

On ne parle pas avec une brouette, on la pousse !



Image des Impromptus.

14 commentaires:

Anonyme a dit…

...Joli message, sur fond d'historiette de brouettes. Et les fourchettes, vous imaginez la révolte des fourchettes, dites ? et les affichettes, qui refuseraient de rester collées, (adieu Monsieur Mouctar) et celle des braguettes, toujours fermées toujours ouvertes, et celle des courbettes, fini les politesses, et puis les noisettes, jeunettes, avec les pâquerettes, celle des mobylettes, et des clés à molette...
je m'égare. L'instruction fait des miracles, depuis belle lurette, saperlipopette :)

chri a dit…

@ Anne de Nîmes: C'est vous la vedette!

Anonyme a dit…

Anne-onyme n'était point de Nîmes, un peu plus de Velleron, mais grippée au Pradet...Désolée, j'ai oublié la signature
Lou

chri a dit…

@ Lou de Nîmes Soignez vous bien en bas... Ici le vent rend fou!

M a dit…

Zont bien raison ! Etre corvéable à merci, ça finit par donner des envies d'orties (pour y pousser les chefaillons et autres archi-toc)

M a dit…

PS : un régal Youn Sun Nah ! Avec qui, le duo ?

chri a dit…

@ M Le guitariste tu veux dire? Il s'appelle Ulf Wakenius...
Si si...

chri a dit…

@ M La voix masculine je n'arrive pas à trouver qui! Sur l'original c'était Romy Schneider et Michel Piccoli mais là? Jean Jacques Bourdin?

M a dit…

Il s'agirait de celle de Roland Brival. Le contrebassiste est Suédois aussi... Elle sait s'entourer et entourer les autres de son talent, la petite !

chri a dit…

@ M Oui c'est lui mais comment as-tu fait pour trouver ça?


She also interpretes La chanson d’Hélène, originally written by Philippe Sarde and Jean-Loup Dabadie for the movie Les choses de la vie, and does a remarkable job. A daring one as well, since it’s surely impossible to capture the magic Romy Schneider created with her vocals forty years ago. The male talking part, done by Michel Piccoli on the original recording, went to French romancier, musicien and plasticien Roland Brival, whose last, quite intriguing album Vol de Nuit could be described as kind of a missing link between Arthur H. and a 50s St. Germain jazz nightclub.

M a dit…

Comme toi, j'ai cherché ! J'ai même trouvé un peu de chaleur !!!http://www.musicme.com/Roland-Brival/albums/Vol-De-Nuit-3661585327264.html?play=01

chri a dit…

@M Ah oui... quand même... on sent l'alizé...

Anonyme a dit…

Tu devrais voir un psy... -)
Marie.

chri a dit…

@ Marie Merci mais c'est fait.

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