13 août 2014

Si tu devais...

Mon avenir, mon presqu'amour, 
Avant tout, je veux te dire que ce que tu vas lire ne m’est inspiré par rien. Enfin, rien de ce qui se passe entre nous, rien de ce que nous vivons en ce moment, si tu préfères. Si cela doit te rassurer, je tiens à te dire que je n’ai aucune espèce d'arrière pensée en te parlant de ça. Simplement, il m’arrive, parfois, de réfléchir, en ce qui nous concerne, à toutes les possibilités et celle là, en est une  parmi d’autres. Donc, surtout, ne sois pas inquiète outre mesure, ce qui suit ne  va rien annoncer... Rien de mauvais, rien de désagréable, rien d'irréversible et surtout lis moi :

Si jamais tu devais me quitter, si tes sentiments s’étaient épuisés, vidés comme un réservoir de bagnole, comme un lac de montagne en été, si tu ne pouvais plus continuer à mes côtés, si je te lassais, si tu rencontrais quelqu’un d’autre de plus fringant, de plus enthousiasmant, de mieux aimant, j’aimerais que cela se passe vite, que tu me l’apprennes sans falbalas ni détours, ni ménagements. Ne te crois pas obligée de me le dire lors d’une soirée particulière, surtout pas en m’emmenant là où nous nous sommes rencontrés ou bien dans le premier restaurant où nous avons mangé, ni sur la première plage où nous nous sommes enlacés, enfin tu vois bien tout ce genre de trucs un peu lourdingues. La nouvelle sera délicate à avaler autant que la bouchée soit légère… 
S’il te plait, épargne-moi la longue lettre accompagnée d'un cadeau qui m’explique que je suis quelqu’un de formidable, de magnifique, d'unique mais que tu ne te sens plus digne de moi, que tu es responsable de tout, que je n’ai rien à voir là-dedans que c’est toi et toi seule. Comme si je vivais cette histoire sans rien en sentir. C’est plutôt humiliant, non ?
Je te remercie de m’épargner aussi les pleurs et les mauvaises réactions que je pourrais avoir, les mots que je pourrais prononcer, ceux que tu pourrais entendre et qui inévitablement dépasseraient mes pensées. Sois gentille, évite moi les phrases assassines, les mots durs, voire les insultes portées par l’incompréhension, le chagrin et la douleur. Épargne moi de mal me comporter, de n’être pas brillant, brillant et ainsi, en plus de m’en vouloir après…
Qui sait évite moi ainsi, la gifle que j'aurais sans doute envie de donner, je ne suis pas si différent des autres.
Et puis, si tu en es là, si tu en es à me dire tout ça c’est que tu as bien réfléchi, que ta décision est prise et que donc tu ne changeras pas d’avis. Il me sera, alors inutile d’espérer quoi que ce soit. 
L’espoir est une saleté qui entretient la douleur.
Aussi, pour toutes ces raisons, vois-tu, je ne suis pas contre mais alors là pas du tout, ne souris pas, je ne suis absolument pas opposé à un petit SMS  en milieu de journée, pour éviter les réveils difficiles et permettre d'anticiper la soirée. Un SMS du genre lapidaire et respectueux qui mette les choses bien au clair. Quelques mots simples sans pathos : "Nous deux, c’est fini", par exemple.   Ou bien: "Restons-en là". Si tu n'ajoutes pas veux-tu, cela suffira. C'est concis, précis et extrêmement limpide. Pour les modalités et l’intendance, les affaires, les meubles, les plantes, le bail, les chats et tout le bazard, nous verrons plus tard. Ne réglons pas tout le même jour. Si tu peux, on attendra que je me sois un peu remis, que je me sois refait une santé, que je sois redevenu présentable, que j'ai encaissé le coup, que les hématomes se soient résorbés et les plaies refermées. Je dois te prévenir, je te dois d'être honnête, je cicatrise assez mal. Il me faut du temps, beaucoup de temps, un sacré paquet de foutu temps, même.
Mais si jamais tu devais me quitter, oui, j’aimerais que ça se passe comme ça.

Au moins, maintenant, là où nous en sommes, tu sais quel sera mon souhait. 

Il ne reste plus qu'à nous... rencontrer. Tu vois, alors que nous ne nous connaissons pas encore, je suis déjà prêt à te perdre.



7 commentaires:

Anonyme a dit…

Vite fait aussi : c'est un bon texte dont la chute est inattendue !
Sous la dérision on sent poindre la mélancolie comme souvent.
Le temps passe: Lauren, Robin, Pierre...
Papi

chri a dit…

@ Papi Merci à vous, Papi...
Lauren, Robin, Pierre ???

Anonyme a dit…

Lauren Bacall, Robin Williams, Pierre Vassiliu.
Le grand Georges avait écrit" La non demande en mariage". Tu innoves aussi avec la demande de lettre de rupture d'une non liaison ! l'accélération du temps dans la société post-moderne ?Tout prévoir ? Le non risque zéro n'existe pas: tu n'es pas à l'abri d'une liaison qui ne cesserait pas:)
René

chri a dit…

@ René Tu sais qu'en bon rationnel, je suis prêt à croiser les doigts.
Tous ces morts amis alors que Wladimir, Hachar, et quelques autres respirent toujours...

chri a dit…

PS: Papi Heureusement que tu es venue commenter! Sinon elle restait sans rien cette "note"!

Brigitte a dit…

Ahhh désolée ,je suis trèèès occupée avec mes petits enfants et enfants qui défilenent chez moi...
Rupture par SMS l'horreur...mais bon une rupture c'est déjà difficile alors celle là il fallait l'écrire ...
Bonne semaine

chri a dit…

@ Brigitte Ne le soyez pas, je sais ce que c'est que d'être en terrain occupé

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