24 avril 2009

Broyés.

Cette page en noir...
Le frère d’une amie proche a, mardi dernier, en roulant, reçu dans sa voiture celle d’un jeune homme qui s’était endormi au volant.
Il en est mort…
Mon amie a du chagrin, la femme de son frère a du chagrin. Le mari de mon amie a du chagrin, sa mère a du chagrin, ses enfants ont du chagrin, les amis proches, les amis plus lointains, les amis des amis, les gens qui le connaissaient ont du chagrin…
Des vies entières qui basculent pour un quart de seconde d’endormissement, cet instant si habituellement agréable…
Tout cet immense chagrin qui serre les cœurs de tout ce monde pour un quart de seconde de sommeil au volant d’une voiture et une vie qui s’arrête. Là.
Et une colère sourde, profonde, violente qui, avec la peine, étreint. Une colère qui n'a pas d'adresse précise, le destin, la fatalité, le pas de chance, le c'était écrit, le c'était son heure... Tu parles! Son heure? A son age?
Ce matin là?
Il y a dans cet évènement tragique, l'idée qui veut que, pour nous qui restons, tout peut s'arrêter, net.
Comme une menace qui plane au-dessus de nos têtes, au-dessus de nos vies et, pire, au-dessus de celles et ceux que nous aimons... Et c'est insupportable.


4 commentaires:

Véronique a dit…

et chacune de nos vies est si fragile
et certaines plus fragiles que d'autres
et ne pas s'empêcher de se dire, s'il était parti une seconde plus tard, ou une seconde plus tôt ....

chri a dit…

Véronique: Elle est bien là, la rage.

Anonyme a dit…

Parmi toutes les sortes de mort, celle-ci appartient à l'une des pires catégories. A la douleur des proches s'ajoute l'étouffement par l'absurde, et la rage, oui, au bout des larmes, de n'avoir rien ni personne contre qui l'écraser.
Pour eux, notre compassion, sincère ; pour nous : croiser les doigts, en guettant au volant le sommeil avant qu'il ne vienne.
slv

chri a dit…

Slev c'est exactement ça. Mais tu sais, toi... Envie de dire aux gens qu'on aime: Veillez sur vous! Et si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour nous, faites le pour ceux qui, pour l'instant restent.

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