21 septembre 2014

Le revenant.

Ainsi doncques, il va revenir, il revient, il est revenu...
Le secret de Polichinelle est sorti de son tiroir. Mais au fond du fond, tout le monde le sentait que cela allait se passer comme ça, et puis à vrai dire, entre nous, était-il jamais parti ?
Ne le savions nous pas qu’il allait revenir ? Nous faisions comme si nous l’avions oublié, mais au fond de nous, intimement, nous en étions convaincus. Un jour, c’est sûr, il frapperait à nos portes, à nos carreaux, un jour, c’est certain, il se manifesterait, un jour, il se rappellerait à notre bon souvenir. Un jour, un soir ou un matin, il choisirait son moment, et nous, nous ferions semblant d’être surpris, étonnés, interloqués. Nous nous exclamerons peut-être, familièrement : Tiens le revoilà, lui? Il revient déjà, celui-là ? À peine parti, déjà de retour! Le revoilà, piaffant, tonitruant, bousculant, dérangeant, effeuillant.
Que n’est-il resté où il était ? Que ne nous fiche-t-il pas la paix ? Que ne nous oublie-t-il pas lui aussi? Nous étions pourtant presque bien tout ce temps sans lui, nous étions au calme, en douceurs, en bienveillances attentives. Il va nous falloir nous réhabituer aux fraîchissements, au tohu bohu, au barouf, au bazar, aux bourrasques, aux coups de dés, à l’agitation, aux draches, aux grains. Nous avions pris l’habitude de trainailler un peu le soir avant de rentrer, nous nous étions vautrés dans celle de prendre notre temps, de ne pas nous presser, d’étirer les heures, de les faire durer, de reprendre un verre, gentiment, d'en profiter quoi. Sans être bousculé, balayé. Fini tout ça. Tout allait de nouveau s’accélérer, nous allions de nouveau devoir nous lever, marcher plus vite, tête baissée, cols relevés. Nous avions parfois, ces derniers temps, gommé quelques heures dans les après midi pour nous allonger et vaguement somnoler, partir en rêveries cotonneuses… Fini tout ça ! Debout tout le jour, actif, en mouvement, ici, là, ailleurs, partout et tout le temps, courant après les minutes comme des dératés. Et le soir nous trouverait harassés, épuisés, exsangues, essoufflés, fatigués, prêts à tout entendre pourvu que ça se taise. Il serait là, sous nos yeux grands ouverts, à droite, à gauche, devant, derrière à se montrer, toujours, en permanence… Là, ici, ailleurs comme un furet sauvage, à faire le coup de feu, les coups tordus, les coups fins, les coups en douce, les coups bas, les coups de coude, les coups de folie, les coups d'éclats, les coups de grisou, les coups de force, les coups courroux coucou, les coups de sang, les coups de vent, les coups de froid, les coups de tabac  et quelques autres...

Il fallait s’y résoudre, quel que soit l’avis qu’on en avait, quelle que soit même l’envie qu’on en avait, le versatile automne était bel et bien revenu.


15 commentaires:

M a dit…

Je vais te dire un secret, celui-là... moi, je l'aime !
J'ai eu un doute quand j'ai lu "bienveillance" mais je crois avoir compris à "ainsidonc" :-)

Anonyme a dit…

Pardon, "ainsi doncque" J'en perds ton latin !

chri a dit…

@ M Moi aussi, je l'aime bien, lui. Moins l'autre.

Tilia a dit…

Bizarre... il m'a semblé entendre un bruit de casseroles à la lecture de ce texte. Même les souffleuses de feuilles molles ne font pas autant de bruit !
Après un été pourri, je doute que l'automne qui va suivre soit plus réjouissant. Quoique, en y réfléchissant, c'est l'automne qui risque d'être mouvementé et l'hiver... glaçant.

chri a dit…

@ Tilia Je me demande bien d'où il vient ce bruit de casseroles...

odile b. a dit…

À"Ainsi donques" parlait Chriscot...
C'était hier, dimanche 21 septembre 2014.
Que sera l'automne ? Ya pas eu d'été, un peu quand même, à retardement, un peu déboussolant à vrai dire, mais c'était quand même bien bon à prendre...
Comme disait mon grand-père : "Y'a pus d'saison, vous savez bien : tout est chamboulé, depuis qu'ils ont lancé tous ces spoutniks. Y'a pus d'saison !..."
Les feuilles mortes ? C'est pas encore pour demain. Mais enfin, pour les feuilles, c'est assez simple : le vent s'en charge - "Autant en emporte le vent" - ou ça se ramasse, au râteau ou à la pelle ... à chacun de balayer devant sa porte... ou bien la balayeuse passe... Avec les feuilles, on peut aussi faire du compost, au fond du jardin : ça c'est simple, c'est écolo, ça ne mange pas de pain et ça vous fait pousser des beaux légumes qui font des bons potages...
Ah ! évidemment, celles en forme de casseroles, inox, céramique, induction, téfal, fonte, cuivre ou alu... c'est difficilement "recyclable", ces ustensiles, et ça fait toujours un boucan d'enfer lorsqu'on les traîne. Elles font partie des "encombrants" dont il convient de se débarrasser en les classant par un tri sélectif, méthodique, avisé, bien pensé, à déposer tel jour, sur le trottoir, avant le passage de la benne. Simple question d'hygiène écolo.

chri a dit…

@ Odile Oui, mais certaines s'accrochent à vous...

odile b. a dit…

Il existe en pharmacie un excellent produit, testé et approuvé, pour décoller les pansements :)
Pour les feuilles les plus récalcitrantes, suffit de demander conseil au droguiste : il connaît des dissolvants super- puissants qui décollent et décapent même le vernis :D

chri a dit…

@ Odile Merci du conseil!!! :-)

Véronique a dit…

Un bel automne ne vaut il pas mieux qu'un été pourri :0)
Allez savoir ..
De toutes façons, je crois comprendre que personne ne sera d'accord sur la question, alors oui il vaut mieux se contenter de parler de la pluie et du beau temps.
A paris, l'automne promet d'être " chaud"

chri a dit…

@ Véronique Ici, l'automne n'a pas vraiment démarré mais il s'avance de son pas chaloupé... Il fait nuit plus tôt, les feuilles prennent des couleurs, les matins sont frais, Des colonnes de fumées montent des champs dans lesquels on tire au fusil sur des perdrix qui décollent...

Véronique a dit…

Un bel automne ordinaire donc ! Sans surprise,.
Vous nous raconterez n'est ce pas ?

chri a dit…

@ Véronique J'essayerai... Sans doute!

Laurence Chellali a dit…

Noooooon, pas déjà, je veux encore un peu de l'Autre !!!!

chri a dit…

@ Laurence Si si, il faut s'y faire, il s'amène gentiment mais il s'amène...

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