__Mais Viviane à quoi cela sert-il que je te parle puisque tu n’écoutes que toi ?
__Là, tu exagères, un peu, non ?
__A peine. Il y a trois semaines quand tu m’as parlé pour la première fois de Dominique que t’en ai-je dit ? T’en souviens-tu, seulement ?
__Heu…
___Viviane, vois-tu, ton insouciante légèreté, pardonne moi d’être si directe, me troue le cul… Voilà un parfait exemple, tu ne te souviens même pas de ce que je m'échine à t'expliquer. Je t’ai bien dit que ce n’était qu’un sale coureur et qu’il allait t’en faire baver. Tout ce qui est femme dans le bureau est passé dans ses bras et j’en sais quelque chose, crois moi. Qu’as-tu fait de ce que je t’ai dit ? Rien. Ah si, à la première œillade torve qu’il t'a jetée, tu as filé dans son lit. Quels conseils souhaites-tu entendre ?
__Oui, mais j’étais si heureuse qu'enfin quelqu'un me regarde, il y avait si longtemps que ça n’était pas arrivé, et puis il avait l’air si doux...
___ Deux mois, Viviane, tu étais restée seule deux mois, cette fois et encore, je ne suis pas certaine que tu me dises tout... Et puis Dominique doux ? Ce n’est pas vraiment le costume qui lui va le mieux si tu veux mon avis… Quand, dès la première nuit, il t’a fait ces horribles marques aux poignets c’était quel genre de douceur dis moi ? Des types doux comme lui, je leur arrache les yeux après avoir porté plainte... Il aurait pu te vouloir du mal! Dis, y as-tu pensé à ça?___Viviane, vois-tu, ton insouciante légèreté, pardonne moi d’être si directe, me troue le cul… Voilà un parfait exemple, tu ne te souviens même pas de ce que je m'échine à t'expliquer. Je t’ai bien dit que ce n’était qu’un sale coureur et qu’il allait t’en faire baver. Tout ce qui est femme dans le bureau est passé dans ses bras et j’en sais quelque chose, crois moi. Qu’as-tu fait de ce que je t’ai dit ? Rien. Ah si, à la première œillade torve qu’il t'a jetée, tu as filé dans son lit. Quels conseils souhaites-tu entendre ?
__Oui, mais j’étais si heureuse qu'enfin quelqu'un me regarde, il y avait si longtemps que ça n’était pas arrivé, et puis il avait l’air si doux...
__Mais je ne pouvais pas le savoir et puis, il a juste voulu jouer, je ne vois pas où est le mal. On avait descendu une bouteille de champagne, j’étais soûle et c’était… bon. N’oublies pas ça Pauline, c’était bon.
__D’accord mais pas la première nuit, Viviane ! Pas la première nuit! Ce sont des jeux auxquels on ne s'adonne pas de suite, il faut être un peu en connaissance pour se laisser attacher, Viviane. Ne fais pas les choses à l’envers, je t'en supplie. Sais-tu, que si tu leur donnes tout tout de suite, il n'est pas tout à fait surprenant qu’ils n’aient plus envie de rien très vite. Après combien de nuits n'a-t-il plus souhaité jouer ? Dis moi ? Deux? Trois? Le lendemain matin, Viviane, le lendemain matin. Il t’a jetée comme une vieille éponge…
__Je te demande un peu d’aide et de réconfort et tu m’inondes de reproches !
__ Je ne te reproche rien, Viviane, j’essaie de t’ouvrir un peu les yeux et il y a du boulot, crois moi. Tu fais ce que tu veux, Viviane, tu es grande, mais ne viens pas pleurer. Je te rappelle que voilà fait cinq ans que je te dis d’apprendre à Robert à se servir de la machine à laver. A chaque fois que je t’appelle tu es en train de repasser ses chemises. Combien de caddies a-t-il rempli en cinq ans ? Combien de repas a-t-il préparé? Sait-il seulement où tu ranges ton foutu aspirateur? D’ailleurs pourquoi est-ce TON aspirateur ? Il doit prendre sa part, lui aussi, sinon ça ne peut pas marcher. Comment veux tu qu’il te respecte si tu ne te respectes pas, Viviane. Tu ne vois pas qu'il a une esclave à domicile? Et que cette esclave c'est toi? Et, parlons un peu de ce week-end glauque avec François ? Quelle misère… cette escapade à Honfleur… quelle dégringolade, quelle misère. Dis, tu t’en souviens de celui-là ? Refourguer ses enfants à sa belle-mère pour aller faire la jeune fille, à Honfleur, en plus... Et ce besoin d'inventer ce faux séminaire? Hein, je te le demande? Dis, ne t'avais-je pas prévenue avant, que ce n’était pas une bonne idée? Tout ça parce que ce type t’avait souri à la station Bonne Nouvelle… Tu ne crois pas, Viviane que tu attiges ? De plus, penses-tu Robert stupide au point d'avaler ce genre de couleuvres? Tu te rappelles, au moins de son élégance à ce François? Tu te souviens quand même qu’il n’était plus dans la chambre le dimanche matin ainsi que ton sac à main avec tes papiers et ton portefeuille... Dis tu t’en souviens? Veux-tu que je te rappelle quelle est l'imbécile qui a tout plaqué en urgence pour venir te récupérer à Honfleur ce dimanche là?
__ Tu es jalouse, Pauline, voilà, tu es jalouse parce que tu te sens en cage, tu n’oses pas faire ce que moi je m'autorise. Tu vis ta petite vie heureuse avec Marc, pas de mensonge, le calme plat, la routine depuis douze ans, alors que moi, je vis. Je vis, Pauline! Alors, bien sûr, il y a parfois des accrocs, mais je suis vivante. Tu sais, Pauline, être une femme libérée n’est pas si facile…
__Non mais tu t’entends ? Tu es un diaporama vivant, Viviane! Mais moi aussi, je vis, qu’est-ce-que tu crois ? Je travaille, j’aime, nous partageons… Et je ne me sens pas vraiment enfermée... Marc ne m'enferme pas, lui.
Viviane, après un temps de silence laisse tomber, pincée :
__ Le tableau serait presque attendrissant... mais ce n’est pas exactement ce qu'il me raconte Marc, si tu veux savoir…
Pauline étonnée:
__ Ce que Marc te raconte viens-tu de dire? ... Mais depuis vous voyez vous sans moi, vous?
La réponse ne parvint jamais Viviane avait déjà raccroché.
En fin de ligne, décomposée, sur les rives des larmes, Pauline plongea le coeur avec avidité dans une boite de mouchoirs jetables et, finalement, laissa faire le reste…
Je la déteste lâcha-t-elle en inondant son dessus de lit de pétales de pleurs…
Je la déteste lâcha-t-elle en inondant son dessus de lit de pétales de pleurs…
10 commentaires:
ça soulage d'écrire et en plus quand c'est bien fait, ça fait plaisir à plein de monde...
Alors, pourquoi s'en plaindre !
Amicalement,
Roger
@Roger Dautais: Là c'est surtout pour s'amuser et je me suis bien fait plaisir!
entre les lignes, il y a cette recherche d'équilibre... et c'est pas si facile !
Bien vu !!
je m'attendais à une toute autre chute ... et comme toujours ! surprise !!
comme quoi ! on ne peut donc avoir confiance en personne ! mais çà je le savais déjà !
quoi de plus terrible que la trahison, le mensonge et tout ce qui va avec ... après !
mais vu par vous , ce serait presque amusant :o )
@Véronique: Merci! C'était le but! Amuser!
Joli le ♥ !
Homme ou femme, on n'est jamais vraiment libre que dans sa tête...
Délicieusement Vache la chute...
très féminin en fait..
Un très bon dialogue entre Amies Mr Chris...:o)
Une bonne semaine a vous..
@Tilia Un petit coeur en bois du Québec. Absolument!
@Clo: Merci à vous Clo, qu'elle vous soit belle, aussi!
Photo plus douce que l'histoire :-)))
Plus raide sera la chute. J'ai bien ri. Méfiez-vous de l'eau qui dort.
@L'image c'était pour balancer... Toutes ces histoires de coeurs souvent brisées...
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