10 septembre 2013

Une tranche.


Pour les impromptus littéraires de la semaine. Le texte devait débuter par:
___Alors, tu vas vraiment faire ça ?
___Oui, je n’y peux rien, ça me tente, je ne sais pas pourquoi… 

Le père :
___Alors, tu vas vraiment faire ça ?
Le fils :
___Oui, je n’y peux rien, ça me tente, je ne sais pas pourquoi…
___Je suppose qu’il est inutile d’essayer de te convaincre de ne pas le faire puisque, comme d’habitude tu n’en feras qu’à ta tête, puisque les conseils et surtout ceux qui, par hasard, viendraient de moi ne sont parés que d’une seule vertu: Celle de ne pas pouvoir être entendus, pire de ne pas devoir l’être justement parce qu’ils viennent de moi… Puisque comme toujours, tu resteras sourd à ce que je pourrais bien te dire…
___ Je me demande par quel miracle dès qu'il s'agit de ma personne, tu choisis toujours la voie qui va te faire le plus de mal. Demande-toi, un jour et une fois pour toutes pour quelles obscures raisons c’est toujours ce chemin là qui te séduit quand il s’agit de se préoccuper de moi. Je te fais remarquer gentiment qu’à cet instant précis je suis en train de t’écouter. Absolument ! Et remarque bien, également que je ne fais rien d’autre. Je dirais même, si j'osais, que mon écoute est quasi religieuse…
___ Non content de faire semblant… En plus tu te moques… Après tout, tu as bien raison, tu peux bien faire ce que tu veux de ta vie, c’est la tienne, elle ne m'appartient pas, du moins plus, et même, je vais être très franc, elle ne m’intéresse pas plus que ça. Là où nous en sommes, moi, j'ai fait ce que je devais, j’ai fait mon devoir, j’ai accompli ma mission, j'ai rempli ma tache ici bas... Bien que personne, je dis bien personne ne m'en soit gré, jamais…
L'autre, après un silence :
___ Ah enfin, tu te décides à devenir raisonnable, tu redescends sur terre, tu reviens à nous… Enfin, enfin nous te récupérons. Nous allons donc, maintenant que tu nous gratifies de ta présence bienveillante, pouvoir échanger sur le fond. Alors, je te le demande solennellement : D’après toi, qu’est-ce-qui devrait m’empêcher de faire ce qu’éventuellement je m’apprêterais à faire ?
Le père interloqué :
___ Mais où as-tu entendu que j’aurais dit qu’il ne fallait pas que tu le fasses ? Tu entends des voix, toi maintenant ? Décidément, tu me prêtes des intentions et c’est assez désagréable, crois moi… Comme si tu te mettais à penser à ma place… Comme si tu te mettais à penser tout court...
Une voix d'ailleurs:
___ Dites donc, les deux chéris coupeurs de cheveux en quatre, quand vous aurez fini de vous chercher des poux dans la tête, vous irez vous laver les mains et vous viendrez à table : c’est prêt !
Comment ça qu’est-ce-qu’on mange ? Vous le saurez bien assez tôt en venant, non mais !
Et puis surtout, estimez vous heureux, que quelqu’un d'un peu bienveillant, ici bas, ait daigné nous préparer quelque chose…


12 commentaires:

Anonyme a dit…

du vécu ?
Marie

chri a dit…

@ Non, non Marie!

M a dit…

Sourds comme des ventres affamés.

Tilia a dit…

Pas toujours simples les relations père-fils ;-)
Le transfo est un mystère pour moi...

Tilia a dit…

à moins que ce ne soit une histoire de courant qui passe..
ou ne passe pas, justement :)
(toujours l'esprit de l'escalier !)

chri a dit…

@ M Oui Illustration de ventre affamé n'a pas d'oreilles! :-)

chri a dit…

@ Tilia Bingo!!! C'est ce que ça voulait illustrer...

Un transformateur à Belle Isle en mer... Comme quoi...

Brigitte a dit…

Belle illustration d'une tranche de vie ... Et rien à faire ça ne passe pas !!!
Heureusement quelqu'un(e) veille !!!
Qui sait si après le repas, peut-être que ça passera mieux ???

chri a dit…

@ Brigitte
Une casque bleue? Une force d'interposition? Une cantinière?

odile b. a dit…

Et la mère d'ajouter, avant de retirer le fromage :
" Vous en reprendrez bien une petite tranche ?"

chri a dit…

@ Odile Vous ne croyez pas si bien dire...

Brigitte a dit…

Ah va savoir... les trois en un peut-être !!!

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