Dans les rues de Septembre, je marche, enseulé.
D'ordinaire, une pluie battante cognerait salement aux portes des visages des gens.
J’aurais froid. L’épais manteau de regrets qui me couvrirait le dos, ne me protègerait de rien.
J’aurais enfilé par-dessus mes os, qui pourraient être gercés, un pull en laine de ville.
Autour du cou, serrée avec un nœud coulant, une écharpe de soi grise.
Les bandes blanches des passages piétons luiraient comme des vitrines illuminées d’orgueil.
Les phares des feux des voitures croisées n’en mèneraient pas large.
Les rouge et vert scintilleraient en boules allumées d’arbres de défaites.
Les rouge et vert scintilleraient en boules allumées d’arbres de défaites.
Il nous tomberait dessus les têtes, des fils de rasoir à rendre dix lames.
Les gris des trottoirs seraient devenus des flaques océanes.
Je devrais me sentir gorgé comme une éponge d’habitudes.
Peut-être que mes pieds barboteraient, dans l’humide et les tremblements.
Le ciel paraîtrait en colère.
Alors qu'il n’en est rien.
Alors qu'il n’en est rien.
Je suis trempé, je marche et je souris, seulement.
Mon étoile me l’a appris hier, tout pile hier matin, au saut du froid.
Et, depuis, je flotte dans les rues de Septembre avec LA nouvelle vissée au cœur.
Je survole d'un vol de plume, les lacs, les mares, les étangs, les boues noires des pavés.
Il arrive que j'y plonge un pied en m'éclaboussant de rire.
Il y a cette annonce légère comme une fabrique de nuages clairs.
Celle-là qui, maintenant, portera chacun de mes pas.
Je survole d'un vol de plume, les lacs, les mares, les étangs, les boues noires des pavés.
Il arrive que j'y plonge un pied en m'éclaboussant de rire.
Il y a cette annonce légère comme une fabrique de nuages clairs.
Celle-là qui, maintenant, portera chacun de mes pas.
Alors que je devrais… Tout à l'envers, je ne saurais pas être triste, il me reste tant à faire…
Déjà, j’ai, là, devant moi, un petit soleil à accueillir…
Désormais, je sais que le bonheur se fiche pas mal de ce qui dégouline dans les rues de Septembre…
8 commentaires:
bello - beau rythme
Les rues de ce Septembre là, il vaut mieux les éviter, je dirai même fuyez cette ville en vitesse. Le bonheur est dans les champs.
@Brigetoun: Merci à vous.
@Tilia: Impossible! C'est une affaire partie pour durer!
C'est déjà bon en septembre ... alors en février !!!
Slev
@ Slev: Vois tu un des effets que ça fait? Même si ça en fait d'autres!
Tu sais que c'est très réussi ce que tu as écrit là ? Peut-être un de tes plus beaux textes depuis un bout de temps. J'aime énormément ton usage décalé du vocabulaire, surtout dans la première partie.
@Nathalie Voilà l'effet que ça fait quand on apprend qu'on va être grand père...
J'étais passée à côté de cette merveille... mais quel bonheur !
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