28 septembre 2010

Les deux font la perte.

Pour les impromptus littéraires de la semaine. A partir de cette image:



image

Regarde la petite paire de tennis blanche
Là, en bas, au pied du roc des falaises
Avec ses si longs lacets bleu fadaise,
La petite paire de tennis de dimanche…

Chut...

Avance-toi, pour les voir, il y en a deux,
Vois comme elles dansent avec l’écume,
Elles sont bien deux, comme nous... feu,
Comme la belle équipe que nous fûmes.

Dis, où sont les pieds qui étaient dedans ?
Ont-ils, à pic, coulé, dilués dans l’océan ?
Sont-ils dissous dans l'épais vert des algues,
Ou perdus dans les flous noirs des vagues?

Mais: chut!

Sont elles, blessées, au cœur ressemelé ?
Ou sont elles, seulement embarrassées,
De ce qui empêche, en rond, de tourner ?
Sont-elles au bord, de bientôt se noyer ?

Dire que nous nous sommes si tant aimés!
Dire qu’on ne cessait jamais de se céder!
Dire qu’il nous arrivera que l'on s'évite!
Où donc, tous ces élans, sont-ils en fuite ?

Comme elles ressemblent à celles offertes!
Nous avions alors dit: Les deux font la perte…
Nos cadeaux  sont-ils désormais en décharge,
Comme nos baisers d’amour: jetés au large…

Regarde, la petite paire de tennis blanche,
Là, perdue, esseulée, mon triste amour,
Elle est, comme pour nous, ce qui clanche:
Un malaise pesant sur des cœurs déjà lourds…

"Chuuut..."

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Une paire de tennis, en faire une ballade ... m'étonne pas de toi. Une ballade mélancolique ... m'étonne pas non plus.
Au début, je voyais de la neige sur les rochers. Peu en accord avec la paire en question. Maintenant, je vois mieux, c'est l'automne, sûr que les pieds qui étaient dedans ont pris une saison d'avance.

slev

chri a dit…

à Slev: Parfois, on rame... sa mère!

Fardoise a dit…

Toujours étrange et émouvant ces chaussures perdues sans les pieds qui les chaussaient.

Publications les plus consultées