20 février 2010

Que la honte m’empourpre…

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Dès que je vois Paris dans un titre de film, je vais le voir, le film… Ne me demandez pas pourquoi, c’est comme ça! L’idée qu’on va peut-être m'y donner des nouvelles de chez moi, qu'on va me dire comment va la ville, comment elle se débrouille sans ma présence… Et, certainement que j'espère en apercevoir, en loucedé, quelques images: un bout de ciel, une avenue, un quartier, une place, un marché… Je n’avais rien lu, rien entendu, à propos de ce film, j’ai juste vu Paris dans le titre...

Première surprise, ce n’est pas sous titré. J’en fais la remarque à l’entrée, on me répond en souriant: “Pour celui-là, il n’y a pas besoin de sous titres…” Ah! Bon mais quand même, Travolta ne parle pas français que je sache… Il aura appris avec son séjour à Haïti, j’ai pensé… (Riez de ma naïveté, riez en bien!) L'avez vous vu, quelques jours après la tragédie, arriver à Port au Prince, en pape de la scientologie au guidon de son boeing perso, claffis de sacs de riz et de bouquins de l’autre dingo d’Hubbard, non? La dianétique contre les répliques! Je vous plains si vous avez loupé ça...

Bon, je m’assois. Projection privée, j’étais seul dans la salle. Le nombre ne fait pas qualité, mais là... Le noir. Je lis Besson au scénario. Non, pas celui là. Besson, Luc. Celui du Grand Bleu, de Jeanne d’Arc, de Nikita, du Cinquième élément, Besson l’Howard Hugues frenchy… Un des grands films qu’il ait fait, c’est Pierre Jolivet qui l’a réalisé: Le dernier combat… Avec le regretté Jean Bouise et le Jean Réno du début. Tourné avec deux bouts de ficelles et trois francs six sous... Comme quoi, le manque de moyens n'est pas forcément nuisible à la qualité... Cherchez le, il existe en DVD, une perle.

Dans celui là, un des deux personnages principaux est joué par Jonathan Rhys Meyers qui a autant de charme qu'une boite de vitesse et, au dessus de sa bouche, cette chose avec laquelle il émet des sons ou fait quelques grimaces bizarres, une moustache ridicule à la Clark Gable… Un Gable de chez Leader Price... Ce gars là doit posséder deux expressions: l’'incompréhension et... l'incompréhension. Pour le reste…

Après le noir, s’en sont suivis, pendant une heure trente trois minutes, des successions d’inepties dans l’histoire, de cascades molles, d’humour déglingo, d’explosions calamiteuses, de voitures cassées, à part les Audi, qui elles ne cassent pas... comprenne qui pourra, de bêtises sans nom, de raccourcis douteux, d'amalgames fétides qui laissent à penser qu'à ces égards, le scénario aurait pu être écrit par Besson, l'autre...

Une heure trente trois minutes…Pour les œufs coques c'est long, pour la daube, c'est court... Dis Luc chéri, le scénario tu l’as écrit un soir de mauvais soir? On peut jeter, tu sais… Les poubelles sont pleines de mauvais films… Aucune loi n’oblige à tout tourner…

Une heure trente trois minutes... Sans doute le temps nécessaire à la "frappe" du scénario... Du mal à écrire "écriture"...

En sortant, à la nuit désormais tombée, la triple honte de s'être fait berner, d'avoir gaspillé le prix du ticket ET perdu une heure trente trois de vie.

Et s'il vous plait n'allez pas le voir pour vérifier que je n'ai pas dit trop de bêtise, attendez la sortie sur canal machin!


Sinon, pour rêver vraiment, et vous évader de la médiocrité, je vous recommande de double cliquer sur le titre de la note... frissons assurés...

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Mouais...autant de charisme qu'un gant de toilette !
Dans un QUARTIER pas loin du mien, une Maman a redemandé à la Directrice d'Ecole les 15€ qu'elle avait donnés pour la Coopérative en Septembre : elle ne s'en sortait plus avec ses deux enfants et bien que TRAVAILLANT!Il ne montre pas ça Besson! Si?
z

chri a dit…

Nan, nan, ne montre pas ça l'Besson d'Europacorps. Ca on l'avait vu dans un film de Tavernier, Bertrand... En 1999. Le titre c'était: "Ça commence aujourd'hui."
On y est.

Lautreje a dit…

En tout cas, ce film vous a fait écrire un bon billet !
Mais un Gable de chez Emmaüs peut avoir du chien, non ?! ;-)

chri a dit…

@Lautre je Oui, c'est pour ça qu'il est passé chez Leader Price!

Anonyme a dit…

Honte en sortant ... mais fierté d'un billet bien torché et de nous faire économiser 1h33 de dépenses inutiles.
Sans compter le petit tour au large avec Cammas.
Positive, ta soirée ciné.
slev

chri a dit…

@Slev Comme en bonus caché... Le Grand air du grand large derrière la médiocritude!

Véronique a dit…

vous pourriez être critique de cinéma ... " aussi " !

pourquoi vous êtes resté jusqu'au mot fin ? maso va ..

Anonyme a dit…

De Brecht Berthold qui me téléphone régulièrement : " On juge de la misère d'un peuple non au fait qu'il mange de la merde, mais au fait qu'il la trouve bonne."
Sacré Berthy !
Zed

chri a dit…

Véronique: J'ai payé, je reste... Et puis, on ne sait jamais, un plan miraculeux, une scène magique... Je ne suis jamais sorti d'un film quel qu'il fût! Même pas de celui là!
J'aurais aimé ça, je crois, être payé pour aller au cinéma et en parler ou écrire dessus, après...
Surtout quand on a aimé!

chri a dit…

@Zed Je ne crois pas que celui là soit très apprécié... Il y a une limite. Elle est franchie!

Nathalie H.D. a dit…

Ca commence aujourd'hui oui... une sacrée claque.

J'ai cliqué sur le titre... surprise! Un bon bol d'air en effet.

chri a dit…

@Nathalie! Je trouve que le lien est vertigineux! En un clic on se trouve au large de la Tasmanie à bord d'un bateau filant à trente nœuds... Quelle claque, ce clic!

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